Si mille oeillets, si mille lys j'embrasse, Entortillant mes bras tout alentour, Plus fort qu'un cep, qui d'un amoureux tour La branche aimée, en mille plis enlace : Si le souci ne jaunit plus ma face, Si le plaisir fait en moi son séjour, Si j'aime mieux les Ombres que le jour, Songe divin, ce bien vient de ta grâce. En te suivant je volerais aux cieux : Mais ce portrait qui nage dans mes yeux, Fraude toujours ma joie interrompue. Et tu me fuis au milieu de mon bien, Comme un éclair qui se finit en rien, Ou comme au vent s'évanouit la nue.
Quatre Poèmes de Ronsard
Song Cycle by Florent Schmitt (1870 - 1958)
1. Si...
The text shown is a variant of another text. [ View differences ]
It is based on
- a text in French (Français) by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "Si mille oeillets, si mille liz j'embrasse", appears in Les Amours (1552)
Go to the general single-text view
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]2. Privilèges
Les épis sont à Cérès, Aux chèvre-pieds les forêts, À Chlore l'herbe nouvelle, À Phoebus le vert laurier, À Minerve l'olivier, Et le beau pin à Cybèle ; Au Zéphires le doux bruit, À Pomone le doux fruit, L'onde aux Nymphes est sacrée, À Flore les belles fleurs ; Mais les soucis et les pleurs Sont sacrés à Cythèrée.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "Attributes", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English ((Edward) Robert Bulwer-Lytton) , "Les espices sont a Ceres"
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
3. Ses deux yeux
Ses doux yeux bruns, deux flambeaux de ma vie, Dessus les miens répandant leur clarté, Ont esclavé ma jeune liberté Pour la damner, en prison asservie. Pas ses yeux bruns ma raison fut ravie, Et quelque part qu'Amour m'ait arrêté, Je ne sus voir ailleurs d'autre beauté, Tant ils sont seuls mon bien et mon envie. D'autre éperon mon maître ne me point, Autres pensers en moi ne logent point, D'un autre feu ma Muse ne s'enflamme ; Ma main ne sait cultiver autre nom, Et mon papier de nulle ne s'émaille, sinon, De leurs beautés que je sens dedans l'âme.
The text shown is a variant of another text. [ View differences ]
It is based on
- a text in French (Français) by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title
Go to the general single-text view
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]4. Le soir qu'Amour
Le soir qu'Amour vous fit en la salle descendre Pour danser d'artifice un beau ballet d'amour, Vos yeux, bien qu'il fût nuit, ramenèrent le jour, Tant ils surent d'éclairs par la place répandre. Le ballet fut divin, qui se soulait reprendre, Se rompre, se refaire et, tour dessus retour, Se mêler, s'écarter, se tourner à l'entour, Contre-imitant le cours du fleuve de Méandre. Ores il était rond, ores long, or' étroit, Or en pointe, en triangle, en la façon qu'on voit L'escadron de la grue évitant la froidure. Je faux, tu ne dansais, mais ton pied voletait Sur le haut de la terre; aussi ton corps s'était Transformé pour ce soir en divine nature.
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "Le soir qu'Amour vous fit en la salle descendre", appears in Le Second Livre des Sonnets pour Hélène, no. 30, first published 1578
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "The night that Eros in the Ballet Room", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission