J'aurais voulu d'autres chansons Pour endormir ton âme tendre, Mais mon cœur est un amas de cendre Que n'illuminent nuls tisons. J'aurais voulu d'autres décors Et des jardins plus merveilleux. -- J'ai perdu la clef des trésors Et des palais miraculeux. J'aurais voulu tout mon passé D'âme légère et sans douleurs... Est-il un temps pour le bonheur ? Peut-on revivre moins lassé ? Ah ! prends mon cœur dans tes mains douces ! Songe à l'oiseau partout chassé Qui cherche un nid parmi les mousses Où fuir ceux-là qui l'ont blessé.
Fleurs de crépuscule, Mélodies sur des poésies de André Lebey
by Raoul Bardac (1881 - 1950)
1. Préface  [sung text not yet checked]
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 2, Paris, Édition du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 32.
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2. Mandolines à la passante  [sung text not yet checked]
Notre amour était de ceux qui meurent Parce qu'on les épuise trop vite ; Nous n'avons pas su vivre notre bonheur. Nous nous sommes beaucoup trop aimés Et nous n'avons pas su nous attendrir ensuite ; Tout notre avenir est déjà fané. Mais ton souvenir chaud à mon cœur Fait la chambre si vide et triste Que sans courage j'attends et pleure. Entendrai-je encore ta voix lassée Un soir ici m'appeler vite ?... Mais nous nous sommes déjà revus et nous sommes passés !
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 12, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 46.
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3. Mandolines à la passante  [sung text not yet checked]
Sois le passé Des voluptés, La Salomé De mes baisers, Dis-moi l'amour Des troubadours, Dans la folie Des morts inouïes, Les mots si bas Qu'on n'entend pas, Et les ennuis Tous évanouis ; Dis-moi les fleurs Que tu effleures, Encor, encor Vers d'autres bords, Toujours, toujours Vers d'autres tours, Là-bas, là-bas Vers le trépas, Parmi l'aurore Aux gerbes d'or, Parmi les jours Aux silences lourds, Parmi les nuits Aux longs minuits, Sois la voilée Des mers rêvées, Sois le passé Des voluptés !
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 7, Paris, Édition du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, pages 37-38.
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4. Mandolines à la passante  [sung text not yet checked]
Nous vivrons la vie monotone des campagnes Dans les landes où tout bruit se sera tu ; Ce sera là-bas sur la terre de Bretagne Où la solitude est grave. -- Veux-tu ? Au coin des routes des vierges de pierre Sourient aux voyageurs fatigués, Pâles et tristes sous la poussière Que leurs pas lourds ont soulevée. Des souvenirs d'époque morte Reculent le temps d'aujourd'hui ; C'est là qu'on lit sur les portes Des devises en patois du pays. Nous rêverons aux processions Et dans la fraîcheur des chapelles Le pèlerinage du bon pardon Nous apprendra des joies nouvelles. Vie de rêve et de paresse Dans l'oubli bleu des jours anciens, Que ta caresse et ta tendresse Comme des coups d'ailes chassent au loin.
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 9, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, pages 41-42.
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5. Mandolines à la passante  [sung text not yet checked]
La rivière luit dans les prés Le long des arbres qui s'y mirent : Écoute là-bas tous nos souvenirs Frémir comme la brise dans la feuillée. Le battement clair des battoirs Sur les linges alourdis d'eau Rythme les chansons douces d'espoir Que mon cœur tout bas dit en écho ; Et les trilles longs des oiseaux Mettent un son de flûte claire Dans l'hymne qui s'envole là-haut A travers le vague de l'air. Restons longtemps ici, -- veux tu ? -- Jusqu'aux derniers vents froids d'hiver, Dans le plaisir vrai par nous élu Que bercent au loin les lavandières ?
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 10, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 43.
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6. Mandolines à la passante  [sung text not yet checked]
La neige recouvre la plaine, Les sentiers nous sont défendus. Pourquoi faut-il qu'on se souvienne De tous les bonheurs disparus ? Plus de ruisseaux ni de fontaines ! Nous resterons dans le manoir A regarder des ombres vaines Danser sur un fond rose et noir. Ombres vaines de nos joies Comme de pâles tapisseries, Pourquoi rechercher l'autrefois Et croire qu'il est d'autres vies ? L'été n'est plus qui fut si beau, Les fleurs sont fanées qu'on cueillit. Que de pétales au fil de l'eau ! Que de tombes dans ma vie ! Chante-moi de lentes ballades Comme on en sait au delà du Rhin, Et berce mon cœur de malade Dans un songe de clavecin.
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 11, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, pages 44-45.
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7. Mandolines à la passante  [sung text not yet checked]
Ton image encor Flotte dans la chambre... Oh ! ce vent de novembre Qui siffle dehors ! Reviendras-tu pas Craintive et plus tendre ? Je ne peux me défendre Tout seul et si las. Les voix sont si tristes Qu'il me faut entendre, Voix d'un passé de cendre Qui pleure et s'attriste... Ton image encor Flotte dans la chambre. Oh ! le vent de novembre Qui siffle dehors !
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 13, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 47.
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8. Rythmes dans la nuit  [sung text not yet checked]
C'est la douleur des chansons mortes Où soupire un air de tristesse Que l'écho lourdement apporte Vers nous et dont il nous caresse. C'est la douceur des soirs lassés Où sur la mer les voiles tombent Sans brise même pour gonfler Les voiles blanches qui tombent. C'est la lenteur du vol des mouettes, Coup d'aile encor pour arriver Jusqu'à la côte où l'on s'arrête De courses longues fatigué. C'est la pâleur du ciel bleuté Où les nuages blancs s'effilent, Vagues archipels essaimés Dans des horizons tranquilles. Et c'est la peur des lendemains Où le soleil va revenir, Et la vie et ses actes vains Ton cœur est trop las pour mourir.
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Rythmes dans la nuit, no. 2, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, pages 53-54.
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9. Rythmes dans la nuit  [sung text not yet checked]
A travers la brume du soir Le cortège des rêves morts Emmène mon vieux désespoir. La plaine sous la neige est blanche Et les grands arbres comme morts Dans les lointains dressent leurs branches. L'heure est si douce qu'on oublie, -- Pourquoi pleurer ou rire encore ? -- Si c'est la mort ou bien la vie. O voyageur plus vague et blême Que cette brume où tu t'endors, Si lassé même de toi-même, Il est des cieux et d'autres soirs A l'orient d'autres décors. -- Écoute, écoute ton espoir !
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Rythmes dans la nuit, no. 15, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 74.
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10. Rythmes dans la nuit  [sung text not yet checked]
La faux vole dans la plaine ; Souvenons-nous de l'autrefois ; Les voix sont devenues si lointaines Que rien ne s'entend au fond du bois. Souvenons-nous de l'autrefois ; Les bouches d'antan sont sans haleines ; Les blés coupés ne repousseront pas ; Nous serons seuls avec nos peines. La faux vole et fauche dans la plaine ; Faut-il écouter l'autrefois ? Ce qui n'est plus est chose vaine, Le regret masque d'autres joies. La nuit tombe souveraine ; Que l'oubli tombe en nos cœurs las ! Souvenons-nous de l'autrefois, Mais que nos âmes demeurent sereines.
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Rythmes dans la nuit, no. 20, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 82.
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11. Rythmes dans la nuit  [sung text not yet checked]
C'est le silence et c'est la lune ... Une angoisse flotte, on ne sait d'où, Des nuages viennent on ne sait d'où, Des gouttes d'eau tombent une à une D'ici, de là, de n'importe où... C'est le silence et c'est la lune. Pleut-il ainsi des pleurs partout ? Le vent frissonne bien lentement Et chuchotte des choses étranges ; Est-ce mon passé qui pleure dans le vent Sous le regard des mauvais anges ? Comme il est pâle le sable des dunes ! Comme ils sont loin les phares des côtes ! Comme la mer est forte et haute ! Pleurs oubliés et voix étranges Dans le silence et sous la lune.
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Rythmes dans la nuit, no. 21, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 83.
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12. Rythmes dans la nuit  [sung text not yet checked]
Comme elle est lente l'heure qui sonne Au vieux cartel de mon logis, L'heure qui passe et qui résonne En un glas triste de minuit ! Comme le vent pleure et frissonne Promenant mon âme avec lui Aux champs où ne va plus personne, Où agonise le dernier bruit ! Comme elle tremble l'âme et s'étonne D'être emportée si loin d'ici, Ne sentant plus qu'elle était morne Et quelquefois joyeuse aussi ! L'heure est passée, l'heure qui sonne Au vieux cartel de mon logis.
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Rythmes dans la nuit, no. 22, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 84.
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13. Rythmes dans la nuit  [sung text not yet checked]
La lune glisse sous les bois Sa pâleur douce et opaline. Écoutes-tu toutes les voix Monter du fond de toutes les ravines ? Sois silencieuse ; écoute ! écoute ! Une flûte prélude au fond du bois. Je rêve de formes sur la route Faisant revivre l'autrefois. Entends-tu tout près de nous rire Et, te regardant sans que tu le voies, Cornes au front, un petit satyre Chanter la vie et toutes ses joies ? Oublierons nous que l'heure est brève Et que l'aurore reviendra ? Les fleurs de nuit versent un rêve, Mais le soleil les refermera.
Text Authorship:
- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Mandolines à la passante, no. 6, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 36.
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14. Exergue  [sung text not yet checked]
Mon cœur était fait pour aimer, Je l'ai offert, on l'a laissé... La fleur qu'on cueille reste fanée. Ma bouche était faite pour rire, Mais maintenant elle est crispée... Trop de deuil couvre mon souvenir. Mes yeux voulaient pleurer de joie, Toutes mes larmes sont versées... Rien ne demeure de l'autrefois. Ah ! ma tendresse, la donner ! Je l'ai offerte, on l'a laissée... Le vent froid émonde la feuillée. Mon cœur aurait souhaité s'ouvrir, Une l'ouvrit et s'est penchée... Hélas ! Elle ne sut que rire. Mon cœur était fait pour souffrir, Mais maintenant je l'ai fermé Et dans la mer j'ai jeté sa clef.
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- by André Lebey (1877 - 1938), no title, appears in Chansons grises, in Finale, no. 3, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1896
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Confirmed with André Lebey, Chansons grises, Paris, Édition du Mercure de France, 1896, page 125.
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