Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne Faisait voler la grive à travers l'air atone, Et le soleil dardait un rayon monotone Sur le bois jaunissant où la bise détone Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. Soudain, tournant vers moi son regard émouvant : « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant, Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique. Un sourire discret lui donna la réplique, Et je baisai sa main blanche, dévotement. — Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées ! Et qu'il bruit avec un murmure charmant Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
Ten songs of Paul Verlaine for medium voice and piano, Cycle I : Melancholia
Song Cycle by Philip Wilby (b. 1949)
1. Nevermore  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Nevermore", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 2, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Laura L. Nagle) , "Nevermore", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Nevermore", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 2
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Rédey) , "Nevermore", copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
- POL Polish (Polski) (Bronisława Ostrowska) , "Never more", Kraków, J. Mortkowicz, first published 1911
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, in Melancholia, pages 15-16.
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2. Aprés trois ans  [sung text not yet checked]
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses comme avant palpitent ; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent. Chaque alouette qui va et vient m'est connue. Même j'ai retrouvé debout la Velléda Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, — Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Après trois ans", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 3, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "After Three Years", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 3
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Dopo tre anni", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, in Melancholia, pages 17-18.
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3. Vœu  [sung text not yet checked]
Ah ! les oaristys ! les premières maîtresses ! L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs, Et puis, parmi l'odeur des corps jeunes et chers, La spontanéité craintive des caresses ! Sont-elles assez loin toutes ces allégresses Et toutes ces candeurs ! Hélas ! toutes devers Le printemps des regrets ont fui les noirs hivers De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses ! Si que me voilà seul à présent, morne et seul, Morne et désespéré, plus glacé qu'un aïeul, Et tel qu'un orphelin pauvre sans sœur aînée. Ô la femme à l'amour câlin et réchauffant, Douce, pensive et brune, et jamais étonnée, Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Vœu", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 4, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Vow", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 4
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 19-20.
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4. Mon rêve familier  [sung text not yet checked]
Je fais [souvent]1 ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle [brune, blonde]2 ou rousse ? — Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Mon rêve familier", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 6, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "My familiar dream", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "My Familiar Dream", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 6
- ITA Italian (Italiano) (Ignazio Giacona) , "Il mio sogno familiare", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 23-24.
1 Bosmans: "parfois"2 Bosmans: "blonde, brune"
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5. L'angoisse  [sung text not yet checked]
Nature, rien de toi ne m'émeut, ni les champs Nourriciers, ni l'écho vermeil des pastorales Siciliennes, ni les pompes aurorales, Ni la solennité dolente des couchants. Je ris de l'Art, je ris de l'Homme aussi, des chants, Des vers, des temples grecs et des tours en spirales Qu'étirent dans le ciel vide les cathédrales, Et je vois du même œil les bons et les méchants. Je ne crois pas en Dieu, j'abjure et je renie Toute pensée, et quant à la vieille ironie, L'Amour, je voudrais bien qu'on ne m'en parlât plus. Lasse de vivre, ayant peur de mourir, pareille Au brick perdu jouet du flux et du reflux, Mon âme pour d'affreux naufrages appareille
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "L'Angoisse", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 8, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, in Melancholia, pages 27-28.
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