Car quand il pleut et le soleil des cieux Ne reluit point, tout homme est soucieux. --CLÉMENT MAROT. .........Yet shall reascend Self raised, and repossess its native seat. --LORD BYRON. Depuis de si longs jours prisonnier, tu t'ennuies, Pauvre oiseau, de ne voir qu'intarissables pluies De filets gris rayant un ciel noir et brumeux, Que toits aigus baignés de nuages fumeux. Aux gémissements sourds du vent d'hiver qui passe Promenant la tourmente au milieu de l'espace, Tu n'oses plus chanter ; mais vienne le printemps Avec son soleil d'or aux rayons éclatants, Qui d'un regard bleuit l'émail du ciel limpide, Ramène d'outre-mer l'hirondelle rapide Et jette sur les bois son manteau velouté, Alors tu reprendras ta voix et ta gaîté ; Et si, toujours constant à ta douleur austère, Tu regrettais encor la forêt solitaire, L'orme du grand chemin, le rocher, le buisson, La campagne que dore une jaune moisson, La rivière, le lac aux ondes transparentes, Que plissent en passant les brises odorantes, Je t'abandonnerais à ton joyeux essor. Tous les deux cependant nous avons même sort, Mon âme est comme toi : de sa cage mortelle Elle s'ennuie, hélas ! et souffre, et bat de l'aile ; Elle voudrait planer dans l'océan du ciel, Ange elle-même, suivre un ange Ithuriel, S'enivrer d'infini, d'amour et de lumière, Et remonter enfin à la cause première. Mais, grand Dieu ! quelle main ouvrira sa prison, Quelle main à son vol livrera l'horizon ?
Trois mélodies sur des poèmes de Théophile Gautier
Song Cycle by Xavier Bouchaud (b. 1987)
1. L'oiseau captif  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "L'oiseau captif", appears in Premières Poésies -- 1830-1832
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Promenade nocturne  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
La rosée arrondie en perles Scintille aux pointes du gazon ; Les chardonnerets et les merles Chantent à l'envi leur chanson ; Les fleurs de leurs paillettes blanches Brodent le bord vert du chemin ; Un vent léger courbe les branches Du chèvrefeuille et du jasmin ; Et la lune, vaisseau d'agate, Sur les vagues des rochers bleus S'avance comme la frégate Au dos de l'Océan houleux. Jamais la nuit de plus d'étoiles N'a semé son manteau d'azur, Ni, du doigt entr'ouvrant ses voiles, Mieux fait voir Dieu dans le ciel pur. Prends mon bras, ô ma bien-aimée, Et nous irons, à deux, jouir De la solitude embaumée, Et, couchés sur la mousse, ouïr Ce que tout bas, dans la ravine Où brillent ses moites réseaux, En babillant, l'eau qui chemine Conte à l'oreille des roseaux.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Promenade nocturne", appears in Premières Poésies -- 1830-1832
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Noční procházka"
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Above the poem are the following two epigraphs:
Allons, la belle nuit d'été. --ALFRED DE MUSSET. C'était par un beau soir, par un des soirs que rêve Au murmure lointain d'un invisible accord Le poète qui veille ou l'amante qui dort. --VICTOR PAVIE.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Rêve  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Et nous voulons mourir quand le rêve finit. --AL. GUIRAUD. Toute la nuict je ne pense qu'en celle Qui ha le cors plus gent qu'une pucelle De quatorze ans. --MAÎTRE CLÉMENT MAROT. Voici ce que j'ai vu naguère en mon sommeil : Le couchant enflammait à l'horizon vermeil Les carreaux de la ville ; et moi, sous les arcades D'un bois profond, au bruit du vent et des cascades, Aux chansons des oiseaux, j'allais, foulant des fleurs Qu'un arc-en-ciel teignait de changeantes couleurs. Soudain des pas légers froissent l'herbe ; une femme, Que j'aime dès longtemps du profond de mon âme, Comme une jeune fée accourt vers moi ; ses yeux À travers ses longs cils luisent de plus de feux Que les astres du ciel ; et sur la verte mousse À mes lèvres d'amant livrant une main douce, Elle rit, et bientôt enlacée à mes bras Me dit, le front brûlant et rouge d'embarras, Ce mot mystérieux qui jamais ne s'achève... Ô nuit trompeuse ! Hélas ! pourquoi n'est-ce qu'un rêve ?
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Rêve", appears in Premières Poésies -- 1830-1832
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]Total word count: 536