by Paul Bourget (1852 - 1935)
Les nuages See original
Language: French (Français)
Les nuages vont vite, vite,
Au fond du ciel couleur de fer,
Et ces faux amis m'ont tout l'air
De fuir la ville que j'habite.
Où s'envolent-ils ? Ce n'est pas
Vers la merveilleuse contrée
Où ma pensée est demeurée,
En Orient, là-bas, là-bas.
En Orient les cieux sont calmes,
Les senteurs des fleurs d'oranger
Flottent dans le vent, si léger
Qu'il agite à peine les palmes.
Et sous le ciel trop doux à voir,
Je ne sais pas de place prête
Pour un pâle et triste poète
Ni pour un froid nuage noir.
Enfuyons-nous par les espaces,
Chevauchons les vents furieux
Et partons pour les sombres cieux
Qui luisent sur la mer des glaces.
Grandioses et désolés
Les caps sont noyés de ténèbres,
Les flots chantent des mots funèbres :
Écoutons-les, écouton-les !
...
Mais au printemps la neige en pleurs
Ruisselle des collines vertes,
Commes des blessures ouvertes
Ruisselle le sang des douleurs.
Composition:
- Set to music by Charles Marie Jean Albert Widor (1844 - 1937), "Les nuages", op. 75 no. 10, published 1902, stanzas 1-6,8 [ high voice and piano ], from Chansons de Mer, no. 10, Paris, Éd. Heugel
Text Authorship:
- by Paul Bourget (1852 - 1935), title 1: "Fantaisie du Nord", title 2: "Séraphita-Séraphitus", written 1875, appears in La vie inquiète, in 4. La vie inquiète, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1875
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2010-12-16
Line count: 52
Word count: 285