Ô, ils sont passés les jours où brillante Beauté
Enlaçait mon cœur de chaînes,
Où mon rêve de vie, du matin à la nuit,
N'était qu'amour, et encore amour.
Un nouvel espoir peut éclore
Et des jours peuvent arriver 
Des jours radieux, plus doux, plus calmes,
Mais il n'y a rien de moitié si doux dans la vie
Qu'un jeune rêve d'amour :
Non, il n'y a rien de moitié si doux dans la vie
Qu'un jeune rêve d'amour.

Le barde peut s'élever à une renommée plus pure
Quand la fougue de la jeunesse passe ;
Celui-là qui peut séduire le sage qui était sombre,
Et finir par le faire sourire
Jamais il n'éprouvera
Une joie aussi douce,
À l'apogée de sa renommée,
Que lorsqu'il chanta pour la première fois à l'oreille d'une femme
La flamme de son cœur,
Et qu'à chaque pause elle rougit d'entendre
Le nom de l'être aimé.

Non, elle n'est jamais oublié, cette marque sacrée
Qui est la trace d'un premier amour :
Elle hante encore les endroits les plus verts
Du désert de notre mémoire.
Ce fut un parfum envolé
Aussitôt que déversé ;
Ce fut le rêve ailé d'un matin ;
Ce fut une lumière qui jamais plus ne peut briller
Sur le morne courant de la vie :
Ô, ce fut une lumière qui jamais plus ne peut briller
Sur le morne courant de la vie.