Tu es la princesse et je suis le prince,
mais le prince est prisonnier de l'ennemi.
il ne chevauche plus son coursier librement,
il arpente le sol de sa prison nuit et jour.
Dieu, libère-moi de ce long esclavage !

Princesse, qui se doute si peu
que le prince est condamné à souffrir,
vois, l'homme le plus fort fléchit sous les chaînes,
il lui faut une inébranlable fierté pour se tenir droit.
Dieu, accorde-moi d'être à ton côté !

À quoi sert à la princesse sa patience,
sa délicatesse de cœur et d'esprit ?
On a en horreur son sang libre et vif,
on vole les plus beaux joyaux de sa couronne.
Dieu, libère-moi de souvenirs outrageants !

Mais si tu veux, princesse, de la chambre de ta plus haute tour,
avec des pensées bienveillantes et compatissantes,
visiter ton prince outre tombes et murailles,
il te retournera ta visite en troubadour.
Dieu, laisse-moi la liberté de rêver !

Princesse, princesse, soleil de ma prison,
illumine favorablement ma longue misère !
Offre au prisonnier ton parfum de rose et de violette
quand le coq chante dans la rosée du matin !
Dieu, donne une fin à mon esclavage !