by Louis-Henri Murger (1822 - 1861)
Translation by Antônio Frederico de Castro Alves (1847 - 1871)
Qui frappe à ma porte à cette heure?
Language: French (Français)
Qui frappe à ma porte à cette heure? -- Ouvre, c'est moi. -- Quel est ton nom? On n'entre pas dans ma demeure A minuit ainsi, sans façon. -- Ouvre. -- Ton nom ? -- La neige tombe, Ouvre. -- Ton nom? --Vite, ouvre-moi! -- Quel est ton nom ? -- Ah ! dans sa tombe Un cadavre n'a pas plus froid. J'ai marché toute la journée De l'ouest à l'est, du sud au nord. A l'angle de ta cheminée Laisse-moi m'asseoir. -- Pas encor! Quel est ton nom? -- Je suis la gloire, Je mène à l'immortalité. -- Passe, fantôme dérisoire ! -- Donne-moi l'hospitalité. Je suis l'amour et la jeunesse, Ces deux belles moitiés de Dieu. --Passe ton chemin : ma maîtresse Depuis longtemps m'a dit adieu. -- Je suis l'art et la poésie: On me proscrit. Vite, ouvre. -- Non. Je ne sais plus chanter ma mie, Je ne sais même plus son nom. -- Ouvre-moi ! je suis la richesse, Et j'ai de l'or, de l'or toujours. Je puis te rendre ta maîtresse. -- Peux-tu me rendre nos amours? -- Ouvre-moi : je suis la puissance, J'ai la pourpre. -- Vœux superflus ! Peux-tu me rendre l'existence De ceux qui ne reviendront plus? --Si tu ne veux ouvrir ta porte Qu'au voyageur qui dit son nom, Je suis la mort : ouvre, j'apporte Pour tous les maux la guérison. Tu peux entendre à ma ceinture Sonner les clés des noirs caveaux ; J'abriterai ta sépulture De l'insulte des animaux. --Entre chez moi, maigre étrangère, Et pardonne à ma pauvreté. C'est le foyer de la misère Qui t'offre l'hospitalité. Entre : je suis las de la vie, Qui pour moi n'a plus d'avenir. J'avais depuis longtemps l'envie, Non le courage de mourir. Entre sous mon toit, bois et mange, Dors, et quand tu t'éveilleras, Pour payer ton écot, cher ange, Dans tes bras tu m'emporteras. Je t'attendais ; je veux te suivre. Où tu m'emmèneras, j'irai ; Mais laisse mon pauvre chien vivre, Pour que je puisse être pleuré!
About the headline (FAQ)
Text Authorship:
- by Louis-Henri Murger (1822 - 1861), "La ballade du désespéré", written 1860, appears in Les Nuits d'hiver, in 4. Petits poèmes, no. 8, Paris, Éd. Michel Lévy frères, first published 1862 [author's text checked 1 time against a primary source]
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Hermann Bemberg (1861 - 1931), "La ballade du désespéré", published 1897 [ contralto or mezzo-soprano, reciter, and piano (optionally with violin and/or cello) ], Éd. J. Hamelle [sung text not yet checked]
- by Louis Vierne (1870 - 1937), "Ballade du désespéré", op. 61, published 1947 [ tenor and orchestra or piano ], Éd. Salabert [sung text not yet checked]
Settings in other languages, adaptations, or excerpts:
- Also set in Portuguese (Português), a translation by Antônio Frederico de Castro Alves (1847 - 1871) , "Balada do desesperado" ; composed by Edino Krieger.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2010-07-10
Line count: 56
Word count: 311
Balada do desesperado
Language: Portuguese (Português)  after the French (Français)
-- Quem bate à porta a tais horas? -- Abre, sou eu. Quem tu és? Não se entra na minha casa Tão tarde assim, bem o vês. -- Abre. -- Teu nome? -- Há geada, Abre. Teu nome? -- És tardio! Qual é teu nome? -- Ai, na cova Um morto não tem mais frio. Eu caminhei todo o dia Do sul ao setentrião, Ao pé da tua lareira Quero sentar-me -- Inda não! Diz teu nome... -- Eu sou a glória E aspiro à posteridade... -- Passa fantasma irrisório... -- Ó dá-me hospitalidade! Eu sou o amor e a esperança As duas porções de Deus... -- Segue a estrada... A minha amante Há muito me disse adeus! -- Eu sou a arte e a poesia, Proscreveram-me... Abre! -- Não! Já não canto minha amante. Nem sei que nome lhe dão!... -- Abre, que eu sou a riqueza, E trago do ouro o fulgor, -- Posso dar-te a tua amante... -- Podes dar-me o seu amor? -- Sou o poder, tenho a púrpura. Abre a porta! -- Anelo vão! Podes trazer-me a existência Daqueles que já não sâo?! -- Se tu não abres teus lares Senão a quem diz seu nome Sou a morte! trago alívio P'ra cada dor que consome! Podes ver, trago na cinta Ruidosas chaves fatais... Abrigarei teu sepulcro Do insulto dos animais. -- Entra, estrangeira funérea... Perdoa à mendicidade, Porque é no lar da miséria Que tens hospitalidade. Entra; cansei-me da vida Que nada tem que me dar... Há muito eu tinha desejos (Não força) de me matar! Entra no lar, bebe e come, Dorme, e quando despertares, Para pagar tua conta Hás de levar-me aos teus lares. Eu te esperava, eu te sigo... Vamos... arrasta-me... assim... Mas deixa o meu cão na terra P'ra eu ter quem chore por mim!
Text Authorship:
- by Antônio Frederico de Castro Alves (1847 - 1871), "Balada do desesperado" [author's text checked 1 time against a primary source]
Based on:
- a text in French (Français) by Louis-Henri Murger (1822 - 1861), "La ballade du désespéré", written 1860, appears in Les Nuits d'hiver, in 4. Petits poèmes, no. 8, Paris, Éd. Michel Lévy frères, first published 1862
Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):
- by Edino Krieger (b. 1928), "Balada do desesperado", 1954, published 2006 [voice and piano], Centro Cultural São Paulo, Discoteca Oneyda Alvarenga, Coleção Música Contemporânea Brasileira [text verified 1 time]
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
This text was added to the website: 2010-07-10
Line count: 56
Word count: 284