C'était le soir, les champs couverts de rosée étaient verts,
Des perles coulaient sur chaque feuille,
Le zéphyr folâtrait dans les fèves
Et transportait leur parfum odoriférant,
Dans chaque vallée chantait la grive,
Tandis que toute la nature semblait écouter,
Sauf là où les échos du pic vert retentissaient
Dans les bois de Ballochmyle.

J'avançais d'un pas nonchalant,
Le cœur réjoui par la joie de la nature,
Quand, méditant dans une clairière retirée,
Je vis par hasard une jolie fille,
Son regard ressemblait à celui du matin,
Elle avait le sourire de la nature au printemps,
[La perfection murmurait en passant :
« Contemple la fille de Ballochmyle ! »]1

Le matin est beau au mois de mai en fleurs,
Et la nuit est suave dans le doux automne,
Quand on erre dans un joyeux jardin
Ou que l'on vagabonde dans la nature solitaire ;
Mais une femme, enfant chéri de la nature !
Y ajoute tous ses charmes !
Même ici ses autres œuvres sont vaincues
Par la jolie fille de Ballocmyle.

Ô si elle était une fille de la campagne,
Et moi un joyeux paysan,
Habitant même le plus humble abri
Qui ne fut jamais élevé dans la plaine d'Écosse !
Sous le vent et la pluie  de l'épuisant hiver
Je besognerais avec joie et ravissement,
Et la nuit serrerais sur mon cœur
La jolie fille de Ballochmyle.

Alors Orgueil pourrait gravir la pente glissante
Où la renommée et les honneurs brillent fièrement
Et la soif de l'or pourrait provoquer les profondeurs,
Ou chercher en bas la mine indienne !
Donnez-moi une cabane sous le pin,
Pour garder les troupeaux ou cultiver la terre,
Et chaque jour avoir de divines joies
Avec la jolie fille de Ballochmyle.