Dans la forêt que crée un rêve, Je vais le soir dans la forêt : Ta frêle image m'apparaît Et chemine avec moi sans trêve. N'est-ce pas là ton voile fin, Brouillard léger dans la nuit brune ? Ou n'est-ce que le clair de lune A travers l'ombre du sapin ? Et ces larmes, sont-ce les miennes Que j'entends couler doucement ? Ou se peut-il réellement Qu'à mes côtés, en pleurs, tu viennes ?
12 mélodies sur des poèmes de Catulle Mendès , opus 22
by Ignacy Jan Paderewski (1860 - 1941)
1. Dans la forêt  [sung text checked 1 time]
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, written c1876, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 1, Éd. Ollendorff, first published 1885
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Heinrich Heine (1797 - 1856), no title, appears in Neue Gedichte, in Verschiedene, in Seraphine, no. 1
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Ton cœur est d'or pur  [sung text checked 1 time]
Ton cœur est d'or pur; tout est vrai, Net et loyal dans ta nature; Mais l'espoir dont je m'enivrai S'achève en doute et me torture. Ah ! ma sœur, j'ai vu si souvent, A l'heure morne où la nuit tombe, Mes rêves dispersés au vent Comme des plumes de colombe !
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 7, Éd. Ollendorff, first published 1885
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Researcher for this page: Brian Tiplady3. Le ciel est très bas  [sung text checked 1 time]
Le ciel est très bas, rien ne bouge Sur la noire mer ; l'horizon Se rapproche, obscure cloison Que défonce une lune rouge. Où sont les joyeux promontoires Dorés par le soleil levant ? Mon vaisseau qui n'a plus le vent Laisse pendre ses voiles noires.
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 10, Éd. Ollendorff, first published 1885
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Researcher for this page: Brian Tiplady4. Naguère  [sung text checked 1 time]
Naguère, au temps des églantines,
J'avais des peines enfantines.
Mon cœur se gonflait sans raison
Sous les lilas en floraison.
À respirer les chauds calices
Je goûtais d'amères délices;
Sous les étoiles, pâle et coi,
Je pleurais sans savoir pourquoi.
Et maintenant, je pleure encore
Le long des soirs, comme à l'aurore;
En hiver, sur le banc grésil,
Sur les roses pendant [l'avril]1,
[ ... ]
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 3, Éd. Ollendorff, first published 1885
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View original text (without footnotes)1 Hahn, Paderewski: "avril"
Researcher for this page: Sylvain Labartette
5. Un jeune pâtre  [sung text checked 1 time]
Un jeune pâtre chante au bois, Et l'écho dit: «Je suis la voix!» Sous la vitre qu'un rideau voile La lampe dit: «Je suis étoile!» Aux lacs où le roseau se plait, «Je suis roseau» dit le reflet. Mais plus fausse oh ! plus fausse encore La voix qui m'a dit : Je t'adore. »
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 13
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Researcher for this page: Brian Tiplady6. Elle marche d'un pas distrait  [sung text checked 1 time]
Elle marche d'un pas distrait, Légèrement, comme une oiselle ; Elle a l'air d'un lys qui serait Une rose ; je n'aime qu'elle ! Elle a des goûts séditieux En fait de vers et de toilettes ; Je n'aime qu'elle. Ses doux yeux Disent : mes sœurs, aux violettes. Mais est-elles toujours ainsi Qu'elle m'est, un soir, apparue ? Car voici bien longtemps, voici Bien longtemps que je ne l'ai vue !
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 2, Éd. Ollendorff, first published 1885
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Researcher for this page: Brian Tiplady7. La nonne  [sung text checked 1 time]
Le cloître haut-bâti parmi les avalanches Élève des clochers pointus comme des mâts ; Dieu, par les prés de neige et las champs de frimas, Fait paître le troupeau de ses ouailles blanches. Le voile sur le front, la corde sur les hanches, La procession passe en réguliers amas. Hélas ! sœur de ma sœur, ô seule qui m'aimas ! Ton lit, comme un cercueil, est fait de quatre planches. Le scapulaire au col et le cilice aux reins, Tu savoures la paix grave du monastère, Selon le rite, au bruit des lugubres airains. Moi, je m'enivre encor des choses de la terre : Souviens-toi du pêcheur dans tes rêves sereins, Ô femme qu'assainit un jeûne salutaire !
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "La nonne", appears in Sonnets
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Researcher for this page: Brian Tiplady8. Viduite  [sung text checked 1 time]
Je suis pareil à ce nid d'hirondelle Qui resta vide au retour des hivers ; Sous les grands toits que la neige a couverts Plus de baisers, de chants, ni de bruits d'aile. Je suis pareil à cette citadelle Abandonnée après de long revers, Murs dégradés, par la mitraille ouverts, Et que le temps à son tour démantèle. Mais, le nid veuf, la brise le ravit ; Le mur s'écroule enfin, la place forte Est un rocher que le passant gravit ; Moi seul j'attends un souffle qui m'emporte : Depuis longtemps déjà mon âme est morte, Et mon cadavre obstiné me survit !
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "Viduite", appears in Sonnets
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Researcher for this page: Brian Tiplady9. Lune froide  [sung text checked 1 time]
Lune froide et sans auréole, Avec des langueurs de créole Vous rêvez douloureusement Dans l'infini du ciel dormant, Tandis que, des claires fontaines, Comme un son de flûtes lointaine S'exhale vers les cieux blafards La tristesse des nénuphars !
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 11, Éd. Ollendorff, first published 1885
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
10. Querelleuse  [sung text checked 1 time]
Querelleuse, va ! j'aime encor Ton regard quand il se courrouce, Car dans tes yeux d'émail et d'or La colère elle-même est douce. L'amour aux délicates lois Sur la lèvre qui nous attire Se plaît à faire quelquefois Succéder la moue au sourire. Prudent, il donne aux amoureux, Pour chasser les langueurs moroses Qui berçent les cœurs trop heureux, Les querelles, ces fouets de roses.
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), no title, appears in Pantéleïa, in 2. Sérénades, no. 10
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Researcher for this page: Brian Tiplady11. L'amour fatal  [sung text checked 1 time]
Donc tu le veux, chère âme aux dangers obstinée ? Le gouffre où nous allons, hélas ! je te le dis, C'est l'Éden ténébreux, c'est l'Enfer-Paradis : Je suis [perdu]1, ma sœur, et vous êtes damnée ! Vous détesterez l'heure où votre amour est née Car le ciel punira mes élans trop hardis, Et l'enchevêtrement de mes destins maudits Brouillera les fils d'or de votre destinée ! C'est des tisons d'enfer que mes désirs sont pleins ! Il faut que j'y succombe et que tu t'y soumettes : Pauvre fille ingénue et calme, je vous plains ! Le rouge de la honte ignore mes pommettes, Et je frappe du pied le plus hideux tremplins Pour atteindre le vol énorme des comètes !
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "L'amour fatal", appears in Sonnets
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View original text (without footnotes)1 Paderewski: "perdue"
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12. L'ennemie  [sung text checked 1 time]
Ô toi ma vie, ô toi mes cieux, Je hais ton front, je hais ta lèvre Et tes yeux qui donnent la fièvre Comme des lacs pernicieux. Je maudis mon âme asservie Dans tes profonds cheveux de jais, Et, tout entière, je te hais, Ô toi mes cieux, ô toi ma vie! Mais non, je mens, tu le sais bien ; Mon être a dans toi ses racines. Et vainement tu l'assassines Et tu le damnes, il est tien. J'aime ton front, tes yeaux, ta joue Ô mon enfer, ô mon trépas, Et tes cheveux qui ne sont pas De ces liens qu l'on dénoue. Le mal m'est doux, le joug m'est cher, Et jusqu'au jour du cimetière Je t'adorerai tout entière, Ô mon trépas, ô mon enfer !
Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "L'ennemie", appears in Philoméla
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