Source limpide et murmurante Qui de la fente du rocher Jaillis en nappe transparente Sur l'herbe que tu vas coucher, Le marbre arrondi de Carrare, Où tu bouillonnais autrefois, Laisse fuir ton flot qui s'égare Sur l'humide tapis des bois. Ton dauphin verdi par le lierre Ne lance plus de ses naseaux, En jets ondoyants de lumière, L'orgueilleuse écume des eaux. [ ... ] Mais tu n'es pas lasse d'éclore : Semblable à ces cœurs généreux Qui, méconnus, s'ouvrent encore Pour se répandre aux malheureux. Penché sur ta coupe brisée, Je vois tes flots ensevelis Filtrer comme une humble rosée Sous les cailloux que tu polis. J'entends ta goutte harmonieuse Tomber, tomber, et retentir Comme une voix mélodieuse Qu'entrecoupe un tendre soupir. [ ... ] Oubliant le fleuve où t'entraîne Ta course que rien ne suspend, Je remonte, de veine en veine, Jusqu'à la main qui te répand. [ ... ] Ainsi me revoit ton rivage, Aujourd'hui différent d'hier : Le cygne change de plumage, La feuille tombe avec l'hiver. Bientôt tu me verras peut-être, Penchant sur toi mes cheveux blancs, Cueillir un rameau de ton hêtre Pour appuyer mes pas tremblants. Assis sur un banc de ta mousse, Sentant mes jours près de tarir, Instruit par ta pente si douce, Tes flots m'apprendront à mourir ! En les voyant fuir goutte à goutte Et disparaître flot à flot, « Voilà, me dirai-je, la route Où mes jours les suivront bientôt. » Combien m'en reste-t-il encore ? Qu'importe ! je vais où tu cours ; Le soir pour nous touche à l'aurore : Coulez, ô flots, coulez toujours !
Six harmonies poétiques
Song Cycle by Maxime Jacob (1906 - 1977)
1. La source dans les bois  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "La source dans les bois d'***", appears in Harmonies poétiques et religieuses
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. La fenêtre de la maison paternelle  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Autour du toit qui nous vit naître Un pampre étalait ses rameaux ; Ses grains dorés, vers la fenêtre, Attiraient les petits oiseaux. Ma mère, étendant sa main blanche, Rapprochait les grappes de miel, Et les enfants suçaient la branche, Qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel. L'oiseau n'est plus, la mère est morte ; Le vieux cep languit jaunissant, L'herbe d'hiver croît sur la porte, Et moi je pleure en y pensant. C'est pourquoi la vigne enlacée Aux mémoires de mon berceau, Porte à mon âme une pensée, Et doit ramper sur mon tombeau.
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "La fenêtre de la maison paternelle", appears in Troisièmes Méditations poétiques, first published 1849
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Okno domu otcovského", Prague, first published 1877
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Autour du toit qui nous vit naître, un pampre étalait ses rameaux. Les grains dorés vers la fenêtre attiraient les petits oiseaux. C'est pourquoi la vigne, enlacée aux mémoires de mon berceau porte à mon âme une pensée. Ma mère, étendant sa main blanche rapprochait les grappes de miel et ses enfants suçaient la branche qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel. L'oiseau n'est plus, la mère est morte, le vieux cep languit jaunissant, l'herbe d'hiver croît sur la porte. Et moi je pleure en y pensant et dois ramper sur mon tombeau.
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3. L'inspiration
Language: French (Français)
L'inspiration que tu t'efforces de faire renaître en toi
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4. À une jeune fille  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Que notre oeil tristement se pose, Enfant, quand nous nous regardons ! Nous manque-t-il donc une chose, Que du coeur nous nous demandons ? Ah ! Je sais la pensée amère Qui de tes regards monte aux miens : Dans mes yeux tu cherches ta mère, Je vois ma fille dans les tiens ! Du regard quels que soient les charmes, Ne nous regardons plus ainsi : Hélas ! ce ne sont que des larmes Que les yeux échangent ici. Le sort t'a sevré de bonne heure, Toi de ton lait, moi de mon miel. Puis revoir ce que chacun pleure, Pauvre enfant, regardons le ciel !
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "À une jeune fille qui pleurait sa mère"
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Prière de l'indigent  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Ô toi dont l'oreille s'incline Au nid du pauvre passereau, Au brin d'herbe de la colline Qui soupire après un peu d'eau ; Providence qui les console, Toi qui sais de quelle humble main S'échappe la secrète obole Dont le pauvre achète son pain ; Toi qui tiens dans ta main diverse L'abondance et la nudité, Afin que de leur doux commerce Naissent justice et charité ; Charge-toi seule, ô Providence, De connaître nos bienfaiteurs, Et de puiser leur récompense Dans les trésors de tes faveurs ! Notre cœur, qui pour eux t'implore, À l'ignorance est condamné ; Car toujours leur main gauche ignore Ce que leur main droite a donné. Mais que le bienfait qui se cache Sous l’humble manteau de la foi À leurs mains pieuses s’attache, Et les trahisse devant toi ! Qu’un vœu qui dans leur cœur commence, Que leurs soupirs les plus voilés, Soient exaucés dans ta clémence Avant de t’être révélés ! Que leurs mères, dans leur vieillesse, Ne meurent qu’après des jours pleins ! Et que les fils de leur jeunesse Ne restent jamais orphelins ! Mais que leur race se succède Comme les chênes de Membré, Dont le vieux tronc aux ans ne cède Que quand le jeune a prospéré ! Ou comme ces eaux toujours pleines, Dans les sources de Siloé, Où nul flot ne sort des fontaines Qu’après que d’autres ont coulé !
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Prière de l'indigent", written 1829, appears in Troisièmes Méditations poétiques
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. La Pervenche  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Pâle fleur, timide pervenche, Je sais la place où tu fleuris, Le gazon où ton front se penche Pour humecter tes yeux flétris ! C'est dans un sentier qui se cache Sous ses deux bords de noisetiers, Où pleut sur l'ombre qu'elle tache La neige des fleurs d'églantiers. L'ombre t'y voile, l'herbe égoutte Les perles de nos nuits d'été, Le rayon les boit goutte à goutte Sur ton calice velouté. Une source tout près palpite, Où s'abreuve le merle noir; Il y chante, et moi j'y médite Souvent de l'aube jusqu'au soir. O fleur, que tu dirais de choses A mon amour, si tu retiens Ce que je dis à lèvres closes Quand tes yeux me peignent les siens!
Text Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "La Pervenche", written 1840?, appears in Troisièmes Méditations poétiques
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