Ah ! si j'étais le cher petit enfant Qu'on aime bien, mais qui pleure souvent, Gai comme un charme, Sans une larme, J'écouterais chanter l'heure et le vent… (Je dis cela pour le petit enfant). Si je logeais dans ce mouvant berceau, Pour mériter qu'on m'apporte un cerceau, Je serais sage Comme une image, Et je ferais moins de bruit qu'un oiseau... (Je dis cela pour l'enfant du berceau). Ah ! Si j'étais le blanc nourrisson, Pour qui je fais cette belle chanson, Tranquille à l'ombre, Comme au bois sombre, Je rêverais que j'entends le pinson… (Je dis cela pour le blanc nourrisson). Ah ! si j'étais l'ami des blancs poussins Dormant entre eux, doux et vivants coussins Sans que je pleure, J'irais sur l'heure Faire chorus avec ces petits saints... (Je dis cela pour l'ami des poussins). Si le cheval demandait à nous voir, Riant d'aller nager à l'abreuvoir, Fermant le gîte, Je crierais vite : « Demain l'enfant pourra vous recevoir !… » (Je dis cela pour l'enfant qu'il vient voir). Si j'entendais les loups hurler dehors Bien défendu par les grands et les forts, Fier comme un homme Qui fait un somme, Je répondrais : « Passez, Messieurs, je dors !… » (Je dis cela pour les loups du dehors). On n'entendit plus rien dans la maison, Ni le rouet, ni l'égale chanson ; La mère ardente, Fine et prudente, Fit l'endormie auprès de la cloison, Et suspendit tout bruit dans la maison.
Chansons d'Enfance et de Jeunesse
by Louis-Charles-Bonaventure-Alfred Bruneau (1857 - 1934)
1. Pour endormir l'enfant  [sung text not yet checked]
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- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "Pour endormir l'enfant", appears in Poésies inédites [1860], in Enfants et jeunes filles, no. 1, first published 1860
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Aux nouveaux nés heureux  [sung text not yet checked]
Petits enfants heureux, que vous savez de choses En naissant ! On dirait qu’on entend s’entreparler des roses, Et que vous racontez votre ciel au passant. Vos rires sont vainqueurs en buvant de vos mères Le doux lait, Vous qui ne sentez pas que des larmes amères Coulent dans ce nectar tiède et blanc qui vous plaît. Ah ! c’est pourtant ainsi, mes charmants camarades, Mais buvez ! La source où vous puisez d’abondantes rasades Ne peut vivre et courir qu’autant que vous vivez. Buvez ! délectez-vous sans labeur et sans honte, Car un jour Le sort qui reprend tout vous demandera compte De ce lait qu’une mère offre avec tant d’amour ! Buvez ! en étreignant cette femme penchée Sur son fruit, C’est la vigne céleste à la terre attachée Dont la sève s’épanche éternelle et sans bruit.
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "Aux nouveaux nés heureux", appears in Poésies inédites [1860], in Enfants et jeunes filles, no. 3, Genève, first published 1860
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Selon Dieu
Mère, un cheval est à la porte
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- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "Selon Dieu", appears in Poésies inédites [1860], in Enfants et jeunes filles, no. 2, Genève, first published 1860
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4. L'enfant au miroir  [sung text not yet checked]
Si j’étais assez grande, Je voudrais voir L’effet de ma guirlande Dans le miroir. En montant sur la chaise, Je l’atteindrais ; Mais sans aide et sans aise, Je tomberais. La dame plus heureuse, Sans faire un pas, Sans quitter sa causeuse, De haut en bas, Dans une glace claire, Comme au hasard, Pour apprendre à se plaire Jette un regard. Ah ! c’est bien incommode D’avoir huit ans ! Il faut suivre la mode Et perdre un temps !… Peut-on aimer la ville Et les salons ! On s’en va si tranquille Dans les vallons ! Quand ma mère qui m’aime Et me défend, Et qui veille elle-même Sur son enfant, M’emporte où l’on respire Les fleurs et l’air, Si son enfant soupire, C’est un éclair ! Les ruisseaux des prairies Font des psychés Où, libres et fleuries, Les fronts penchés Dans l’eau qui se balance, Sans nous hausser, Nous allons en silence Nous voir passer. C’est frais dans le bois sombre, Et puis c’est beau De danser comme une ombre Au bord de l’eau ! Les enfants de mon âge, Courant toujours, Devraient tous au village Passer leurs jours !
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), title 1: "L'enfant au miroir", title 2: "Les enfants et les miroirs", written 1849, appears in Poésies inédites [1860], in Enfants et jeunes filles, no. 12
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First published in Les anges de la famille, 1849 under the title "Les enfants et les miroirs", then in Poésies inédites, 1860, as "L'enfant au miroir".
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5. Ouvrez aux enfants
Les enfants sont venus vous demander des roses
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- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "Ouvrez aux enfants", appears in Poésies inédites [1860], in Enfants et jeunes filles, no. 8, Genève, first published 1860
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6. La vallée  [sung text not yet checked]
Non ! je ne verrai plus de si belle vallée, Que celle où sur tes pas je descendis un jour ; Où l'eau, parmi les fleurs lentement écoulée, Trouve une eau qui la cherche et s'y joint sans retour. J'étais bien ! tout parlait à mon âme ravie. Ah ! les derniers rayons du jour et de la vie Répandront sur mes yeux leur mourante langueur, Avant que ce tableau s'efface de mon cœur. Et, pourtant, ce n'est pas cette belle verdure, Ces ruisseaux murmurants sous les jeunes roseaux, Ni cette ombre des bois, cette ombre où la nature Mêlait son harmonie au doux chant des oiseaux ; Non, ce n'est pas du ciel la lumière enchantée, Ni l'onde éblouissante, où ma vue arrêtée Ne pouvait soutenir l'éclat d'un sable d'or, Qui fait en y rêvant que je tressaille encor : C'était toi, mon amour, mon avenir, mon âme ! C'était toi, qui m'aimais ; toi, qui semblais heureux ! C'était ton regard pur qui répandait sa flamme Sur notre plus beau jour réfléchi dans tes yeux. Le veux-tu ? retournons sous ces paisibles ombres, Loin d'un monde orageux, loin de nos cités sombres ; Viens ! cachés dans les fleurs, nos destins, nos amours, Comme les deux ruisseaux se confondront toujours !
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "La vallée", written 1830?, appears in Poésies de 1830, in Poésies inédites, in Romances, no. 6
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. La Vie et la Mort du ramier  [sung text not yet checked]
De la colombe au bois c'est le ramier fidèle ; S'il vole sans repos, c'est qu il vole auprès d'elle ; Il ne peut s'appuyer qu au nid de ses amours, Car des ailes de feu l'y réchauffent toujours ! Laissez battre et brûler deux cœurs si bien ensemble ; Leur vie est un fil d'or qu'un nœud secret assemble, Il traverse le monde et ce qu'il fait souffrir : Ne le déliez pas ! vous les feriez mourir. Ils ne veulent à deux qu'un peu d'air, un peu d'ombre ; Une place au ruisseau qui rafraîchit le cœur ; Seuls, entre ciel et terre, un nid suave et sombre, Pour s'entre-aider à vivre, ou cacher leur bonheur ! Quand vous ne verrez plus passer par ce rivage Cette blanche moitié de la colombe aux bois, N'allez pas croire au moins que l'un d'eux soit volage ; Bien qu'ils aiment toujours, ils n'aiment qu'une fois ! Laissez-vous entraîner sur leurs traces perdues, Vers le nid, doux sépulcre alors silencieux, Et vous y trouverez quatre ailes détendues Sur deux cœurs mal éteints rallumés dans les cieux !
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "La Vie et la Mort du ramier", written 1829, appears in Les Pleurs [formerly Le Mémorial de la Scarpe], no. 2, first published 1829
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Confirmed with Les pleurs ; poésies nouvelles par Madame Desbordes Valmore, 2me édition. Paris, 1834, pages 15-16. The poem is preceded by the following epigram:
Hélas ! Nous n'avons pas juré de vivre ensemble, Mais nous avons promis de nous aimer toujours ! -- Jules de Resseguier. --
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8. L'image dans l'eau  [sung text not yet checked]
Fontaine, fontaine, Ton eau coûte cher! Quand tu seras pleine Du flot rare et clair Que je te vins prendre Un soir de l'été, Pourrais-tu me rendre Ce qu'il m'a coûté? Fontaine attirante, Sur ton frais miroir Quand la lune errante Passa pour te voir, Qu'ai-je vu paraître À ce doux flambeau? Un rêve, peut-être; Mais qu'il était beau! Fontaine enchantée, N'as-tu que pour moi La force aimantée Qui ramène à toi? Ou bien, quel dommage! Au fond de tes fleurs, Retiens-tu l'image Que troublent mes pleurs? Fontaines railleuses Qui troublez nos pas, Aux voix curieuses Dites-vous tout bas: "La lune qui passe Sur deux fronts élus, Deux fois dans l'espace Ne les revoit plus."
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "L'image dans l'eau", appears in Poésies inédites [1860], in 1. Amour, no. 12, Genève, first published 1860
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]9. Ma chambre
Ma demeure est haute donnant sur les cieux
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- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), title 1: "Ma Chambre", title 2: "Les Deux Chaises", written 1841, appears in Bouquets et prières, first published 1841
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Note: this text appeared first with the music of Pauline Duchambge in 1841 under the title "Les Deux Chaises" and was titled "Ma Chambre" in the 1843 publication in Bouquets et prières.
10. La sincère  [sung text not yet checked]
Veux-tu l'acheter ? Mon cœur est à vendre. Veux-tu l'acheter, Sans nous disputer ? Dieu l'a fait d'aimant ; Tu le feras tendre ; Dieu l'a fait d'aimant Pour un seul amant ! Moi, j'en fais le prix ; Veux-tu le connaître ? Moi, j'en fais le prix ; N'en sois pas surpris. As-tu tout le tien ? Donne ! et sois mon maître. As-tu tout le tien, Pour payer le mien ? S'il n'est plus à toi, Je n'ai qu'une envie ; S'il n'est plus à toi, Tout est dit pour moi. Le mien glissera, Fermé dans la vie ; Le mien glissera, Et Dieu seul l'aura ! Car, pour nos amours, La vie est rapide ; Car, pour nos amours, Elle a peu de jours. L'âme doit courir Comme une eau limpide ; L'âme doit courir, Aimer ! et mourir.
Text Authorship:
- by Marceline Desbordes-Valmore (1786 - 1859), "La sincère", written 1831, appears in Les Pleurs [formerly Le Mémorial de la Scarpe], no. 7, first published 1833
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Sergey Rybin) , "A confession", copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission