C'est la jeunesse et le matin. Vois donc, ô ma belle farouche, Partout des perles : dans le thym, Dans les roses, et dans ta bouche. L'infini n'a rien d'effrayant ; L'azur sourit à la chaumière ; Et la terre est heureuse, ayant Confiance dans la lumière. Quand le soir vient, le soir profond, Les fleurs se ferment sous les branches ; Ces petites âmes s'en vont Au fond de leurs alcôves blanches. Elles s'endorment, et la nuit A beau tomber noire et glacée, Tout ce monde des fleurs qui luit Et qui ne vit que de rosée, L'oeillet, le jasmin, le genêt, Le trèfle incarnat qu'avril dore, Est tranquille, car il connaît L'exactitude de l'aurore.
Cycle Hugolien
Song Cycle by Cyril Plante (b. 1975)
1. Printemps  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Printemps", appears in Chansons des rues et des bois
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Voici que la saison décline  [sung text not yet checked]
Voici que la saison décline, L'ombre grandit, l'azur décroît, Le vent fraîchit sur la colline, L'oiseau frissonne, l'herbe a froid. Août contre septembre lutte ; L'océan n'a plus d'alcyon ; Chaque jour perd une minute, Chaque aurore pleure un rayon. La mouche, comme prise au piège, Est immobile à mon plafond ; Et comme un blanc flocon de neige, Petit à petit, l'été fond.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Garrett Medlock) , "Here the season weakens", copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
3. Je l'ai cueillie  [sung text not yet checked]
Je l'ai cueillie au bord d'une eau cachée et lente, Elle est bleue et demain on la verra jaunir. La fleur du, souvenir n'est pas bien ressemblante, Car la fleur passe et meurt, et non le souvenir.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1861
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Les anges du seigneur  [sung text not yet checked]
Les anges du Seigneur passent de temps en temps ; Leurs robes dans l'azur font des plis éclatants ; Leurs ailes, qui d'en haut éblouissent nos âmes, Sont des ruissellements de rayons et de flammes ; Ils planent en parlant sur nos fronts-ténébreux ; Les âmes justes vont pensives derrière eux Ramassant ce qui tombe, ainsi que des glaneuses ; Ils disent dans la nuit des choses lumineuses ; Leur lèvre pure, où chante et luit l'éternité, Laisse échapper sans fin un verbe de clarté, Si bien que, lorsqu'ils sont dans nos ombres farouches, À la lueur des mots on peut suivre leurs bouches.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Toute la lyre - nouvelle série, in 3. Toute la lyre - III., first published 1935
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Les enfants pauvres  [sung text not yet checked]
Prenez garde à ce petit être ; Il est bien grand, il contient Dieu. Les enfants sont, avant de naître, Des lumières dans le ciel bleu. Dieu nous les offre en sa largesse ; Ils viennent ; Dieu nous en fait don ; Dans leur rire il met sa sagesse Et dans leur baiser son pardon. Leur douce clarté nous effleure. Hélas, le bonheur est leur droit. S'ils ont faim, le paradis pleure. Et le ciel tremble, s'ils ont froid. La misère de l'innocence Accuse l'homme vicieux. L'homme tient l'ange en sa puissance. Oh ! quel tonnerre au fond des cieux, Quand Dieu, cherchant ces êtres frêles Que dans l'ombre où nous sommeillons Il nous envoie avec des ailes, Les retrouve avec des haillons !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Les enfants pauvres", appears in L'Art d'être grand-père, in 15. Laus puero, no. 5
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Soleil couchant  [sung text not yet checked]
Oh ! sur des ailes dans les nues Laissez-moi fuir ! laissez-moi fuir ! Loin des régions inconnues C'est assez rêver et languir ! Laissez-moi fuir vers d'autres mondes. C'est assez, dans les nuits profondes, Suivre un phare, chercher un mot. C'est assez de songe et de doute. Cette voix que d'en bas j'écoute, Peut-être on l'entend mieux là-haut. Allons ! des ailes ou des voiles ! Allons ! un vaisseau tout armé ! Je veux voir les autres étoiles Et la croix du sud enflammé. Peut-être dans cette autre terre Trouve-t-on la clef du mystère Caché sous l'ordre universel; Et peut-être aux fils de la lyre Est-il plus facile de lire Dans cette autre page du ciel !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Feuilles d'automne, in 35. Soleils couchants, no. 4
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