Mignonn', allon voir si la rose Qui ce matin avoit declose Sa robe de pourpr' au soleil, A point perdu, cette vesprée, Le plis de sa robe pourprée, Et son teint au vostre pareil. Las, voyés comm' en peu d'espace, Mignonn', ell' a dessus la place, Las, las, ses beautés laissé cheoir! Ô vrayement maratre nature, Puis qu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! Donc, si vous me croiés, mignonne: Tandis que vostr' age fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillés, cueillés vostre jeunesse, Comm' à cette fleur, la viellesse Fera ternir vostre beauté.
Chansons tendres du XIIème au XVIIIème siècle, remises au jour et harmonisées par E. Moullé
by Édouard Moullé (1845 - 1923)
1. Mignonne, allons voir si la rose  [sung text not yet checked]
Subtitle: Chanson ancienne (16ème siècle)
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "À Cassandre"
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
Modernized version used by Chaminade, Manduell, Wagner:
Mignonne, allons voir si la rose, Qui ce matin avait desclose Sa robe de pourpre au soleil, N'a point perdu cette vesprée Les plis de sa robe pourprée Et son teint au vôtre pareil. Las! voyez comme en peu d'espace, Mignonne, elle a, dessus la place, Las! Las! ses beautés laissé cheoir! Ô vraiment marâtre nature, Puisqu'une telle fleur ne dure, Que du matin jusques au soir! [Or donc, écoutez-moi,]1 Mignonne, Tandis que votre âge fleuronne [En]2 sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse: [Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté.]31 Chaminade, Manduell: "Donc, si vous m'en croyez"
2 Chaminade: "Dans"
3 Manduell: "Comme à ceste fleur la vieillesse/ Fera ternir vostre beauté."
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5. Lisette est faite pour Colin
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Lisette est fait pour Colin Et Colin pour Lisette. Il est volage, il est badin, Elle est vive et coquette. Colin tolère ses rivaux, Lisette ses rivales. Il prima parmi ses rivaux, Elle, entre ses rivales. Sans soupirer et sans languir Ils amusent l'absence Par les plaisirs du souvenir Et ceux de l'espérance ; Ou s'ils dissipent leur chagrin Par quelqu' autre amourette, Lisette revient à Colin Et Colin à Lisette. Lisette amuse mille amants, Colin toutes les belles. Tous deux en amour sont constants Et tous deux infidèles. Il est le plus beau du hameau, Elle en est la plus belle. Colin ressemble au franc moineau, Lisette à l'hirondelle. S'il naît quelque dispute entre eux, C'est un léger orage, Qui, bien loin de briser leurs nœuds, Les serre davantage. Quel tort pourraient ils se donner, Également coupables ? Ah ! pour ne pas se pardonner, Tous deux sont trop aimables. Les soupçons jaloux, les soupirs Ne troublent point leurs chaînes ; D'amour ils goûtent les plaisirs, Sans en sentir les peines. Amants, qui voulez vivre heureux, Prenez les pour modèles ; Et n'imitez plus dans vos feux La triste tourterelle !
Text Authorship:
- by Gabriel-Charles de Lattaignant (1697 - 1779)
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Researcher for this page: Johann Winkler8. Ma belle blonde au cœur si gent
Subtitle: Chanson ancienne 15ème siècle
Ha ! belle blonde au corps si gent, Perle du monde que j'aime tant, D'une chose ai bien grand désir, C'est un doux baiser vous tollir. Oui, belle blonde au corps si gent, Perle du monde que j'aime tant, Si par fortune courrouceriez, Cent fois pour une le vous rendrais volontiers, Belle blonde au corps si gent, Perle du monde que j'aime tant !
Text Authorship:
- by Raoul, Comte de Soissons (c1215 - c1272)
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Researcher for this page: Johann Winkler12. Je rêvais l'autre jour
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Je rêvais l'autre jour Qu'avec vous et l'amour Je jouais sur l'herbette A certain jeu Nanette Où on va jusqu'à neuf En comptant tour à tour. « Je te tiens, » dit ce Dieu, Suivant la loi commune, « De trois choses tu dois Pour le moins en faire une. Aime Nanette tendrement, Aime moi sans partage, Aime moi constamment, Tout autre soumis à l'usage. N'eut rempli qu'une de ces lois, Pour moi volontiers je m'engage A les accomplir toutes trois ! »
Text Authorship:
- by Charles-François Panard (1689 - 1765), appears in Les amours du temps passé, par Charles Monselet, Paris, Éd. Michel Lévy frères, first published 1878
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Researcher for this page: Johann Winkler13. Les plaisirs du village
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Je sens pour la jeune Lisette
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14. Si ung oeuvre parfait doit chacun contenter  [sung text not yet checked]
Subtitle: Chanson ancienne 16ème siècle
Si un œuvre parfait doit chacun contenter, Il ne faut qu'un seul jour voir ma mie et hanter ; Car qui la verroit moins, perdroit un trop grand bien ; Et qui la verroit plus, mourroit pour estre sien.
Text Authorship:
- by François I, King (1495 - 1547), "Quatrain"
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Confirmed with Bibliothéque choisie des poètes françois jusqu'à Malherbe, Tome III, edited by Pierre René Auguis, Paris: Crapelet, 1824.
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15. Ardents soupirs
Subtitle: Chanson ancienne 16ème siècle
Ardents soupirs, parcelles de mon âme, Qui de mon deuil seuls la cause entendez, Si vous voyez ma fin plaire à madame, Volez au ciel et là-haut n'attendez, Mais si son œil, comme vous prétendez, De quelque espoir mous daigne secourir, Tournez à moi, et l'esprit me rendez, Je n'aurai plus volonté de mourir.
Text Authorship:
- by Mellin de Saint-Gelais (1487 - 1558)
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Researcher for this page: Johann Winkler16. Dans un bosquet près d'un hameau
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Dans un bosquet près d'un hameau, Colin caressait Isabeau, La jeune bergère, D'une main sévère. Le repoussait, Le nommant téméraire, Et lui jurait, Qu'elle appellerait Sa chienne, qui voyait cela, Croyant l'obliger, aboya. La belle inquiète saisit sa boulette Et l'en frappa Maudissant l'indiscrète. Jugez par là Comme elle appela.
Text Authorship:
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Researcher for this page: Johann Winkler17. Bacchus et Sylvie
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Bacchus et Silvie Ont partagé ma vie. Bacchus et Silvie M'occupaient tour à tour. Mais à mon âge On devient sage, Et sans partage Mon dernier jour Doit se consacrer à l'amour.
Text Authorship:
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Researcher for this page: Johann Winkler18. Enfin la charmante Lisette
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Enfin la charmante Lisette, Sensible à mon cruel tourment, A bien voulu dessus l'herbette M'accorder un heureux moment. Pressé d'une charge si belle, Tendre gazon, relevez-vous. Il ne faut qu'une bagatelle Pour alarmer mille jaloux.
Text Authorship:
- by Philippe Quinault (1635 - 1688)
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Researcher for this page: Johann Winkler20. Tircis vous apprend des chansons
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Tircis vous apprend des chansons, Où le cœur s'intéresse ; On dit qu'il y joint des leçons Qui parlent de tendresse. Fuyez ce charme séducteur ; C'est un plaisir funeste. L'oreille est le chemin du cœur Et le cœur l'est du reste.
Text Authorship:
- by Madeleine de Scudéry (1607 - 1701)
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Researcher for this page: Johann Winkler21. Hélas ! Qu'est‑ce donc que je sens
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Hélas ! Qu'est ce donc que je sens ! Rêveuse, languissante en secret je soupire. La raison sur mon cœur a perdu son empire, Rien ne rend le calme à mes sens. Je veux, je me repens, J'espère, je désire En proie à des troubles naissants Je pleure et ne fais que redire.
Text Authorship:
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Researcher for this page: Johann Winkler24. Chanson de Thibault  [sung text not yet checked]
Las ! si j'avois pouvoir d'oublier Sa beauté, sa beauté, son bien dire, Et son très-doux, très-doux regarder, Finirois mon martyre : Mais las ! mon cœur je n'en puis ôter, Et grand affolage M'est d'espérer : Mais tel fervage Donne courage A tout endurer. Et puis, comment, comment oublier Sa beauté, sa beauté, son bien dire, Et son très-doux, très-doux regarder ? Mieux aime mon martyre.
Text Authorship:
- by Thibaut Ier de Navarre (1201 - 1253), "Chanson"
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Confirmed with Annales poétiques, ou Almanach des Muses, depuis l'origine de la Poésie Françoise, tome premier, Paris, Delalain, 1778, page 9. A footnote in this edition is attached to the end of line 6 as follows: Grand affolage, grande folie.
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25. Dans un détour
Subtitle: Chanson ancienne 18ème siècle
Dans un détour, Me promenant au bois un jour, J'aperçus l'Amour Assis au pied d'un tilleul, Seul. A l'aspect du trompeur Je recule en tremblant de frayeur ; Mais il a l'air si doux, Qu'ai-je à craindre ? approchons, sauvons-nous ! O sort heureux ! Le traître fort, tout sert mes vœux ; Ses yeux dangereux Sont couverts d'un voile épais ... Paix ... Va, dieu malin. Je me ris de ton air mutin, Maudis ton destin ! Je suis pour prendre tes traits, Prêt, Vite, ne tardons pas, Enchaînons Cupidon dans des lacs, Et là, sur le gazon, Prisonnier, qu'il demande pardon. Mais qu'ai-je fait S'il s'éveillait, S'il s'échappait Et s'il se vengeait ! ... Dépêchons-nous, car il dort Fort ! Le voilà pris, Serrons le bien malgré ses cris, En ses nœuds surpris L'Amour s'éveille et se plaint, Geint. Amour, tyran des cœurs, Reçois donc le prix de tes rigueurs ! Toi qu'on vit sans pitié, Te voilà maintenant à mes pieds. Je veux ici A ma merci Te voir ainsi Rongé de souci, En pleurs, mais je te tiens : Viens ! Lors en émoi L'Amour se prosterne vers moi Et dit : « Votre loi, Je veux la suivre en ami, Oui ! Je le jure à genoux, Il ne faut plus de guerre entre nous ! » « Je suis bon, je te crois, J'oublierai tous mes maux d'autrefois ; Si désormais Tu me promets De vivre en paix Sans être mauvais Comme tu fus jusqu'ici ! » « Oui ! » Peut-on vraiment Voir souffrir ce naïf enfant ! Ma main doucement Délivre alors le captif, Vif. Il bondit tout à coup Et s'étire en riant comme un fou. Puis saisissant un dard Le coquin, m'aveuglant d'un regard, Vise mon sein, Et de sa main Vole soudain Un fer assassin, Qui m'avait frappé déjà. Ah ! ... Dieu, quel malheur ! Connais de nouveau la douleur, O mon pauvre cœur ! Car l'Amour qui te meurtrit, Rit ! Je me sens pénétrer D'une ardeur ... et ne puis respirer ... Quel est donc ce poison Qui me trouble et détruit ma raison ? Cruel Amour, Tous tes discours ne sont toujours Que de faux détours, Ainsi que toi tout amant Ment !
Text Authorship:
- by Charles-Simon Favart (1710 - 1792)
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