J’ai regardé devant moi Dans la foule je t’ai vue Parmi les blés je t’ai vue Sous un arbre je t’ai vue Au bout de tous mes voyages Au fond de tous mes tourments Au tournant de tous les rires Sortant de l’eau et du feu L’été l’hiver je t’ai vue Dans ma maison je t’ai vue Entre mes bras je t’ai vue Dans mes rêves je t’ai vue Je ne te quitterai plus.
Du clair au sombre. Cantate sur des poèmes de P. Éluard
Cantata by Serge Nigg (1924 - 2008)
1. J'ai regardé devant moi ...  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Air vif", appears in Le phénix, appears in Derniers poèmes d'amour, first published 1962
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Un oiseau s'envole  [sung text not yet checked]
Un oiseau s'envole, Il rejette les nues comme un voile inutile il n'a jamais craint la lumière, Enfermé dans son vol, Il n'a jamais eu d'ombre. Coquilles des moissons brisées par le soleil. Toutes les feuilles dans les bois disent oui, Elles ne savent dire que oui, Toute question, toute réponse Et la rosée coule au fond de ce oui. Un homme aux yeux légers décrit le ciel d'amour. Il en rassemble les merveilles Comme des feuilles dans un bois, Comme des oiseaux dans leurs ailes Et des hommes dans le sommeil.
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Georges Braque", written 1926, appears in Capitale de la douleur, Paris, Éd. Gallimard, first published 1926
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "Georges Braque", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Julia Henning) , "Georges Braque", copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission
- LIT Lithuanian (Lietuvių kalba) (Giedrius Prunskus) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
3. Je sors au bras des ombres  [sung text not yet checked]
Je sors au bras des ombres, Je suis au bas des ombres, Seul. La pitié est plus haut et peut bien y rester, La vertu se fait l’aumône de ses seins Et la grâce s’est prise dans les filets de ses paupières. Elle est plus belle que les figures des gradins, Elle est plus dure, Elle est en bas avec les pierres et les ombres. Je l’ai rejointe. C’est ici que la clarté livre sa dernière bataille. Si je m’endors, c’est pour ne plus rêver. Quelles seront alors les armes de mon triomphe ? Dans mes yeux grands ouverts le soleil fait les joints, Ô jardin de mes yeux ! Tous les fruits sont ici pour figurer des fleurs, Des fleurs de la nuit, Une fenêtre sans feuillage S’ouvre soudain dans son visage. Où poserai-je mes lèvres, nature sans rivage ? Une femme est plus belle que le monde où je vis Et je ferme les yeux. Je sors au bras des ombres, Je suis au bas des ombres Et des ombres m’attendent.
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, no title, written 1926, appears in Capitale de la douleur, in Nouveaux poèmes, in Absences, no. 2, Paris, Éd. Gallimard, first published 1926
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Je t'aime  [sung text not yet checked]
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud Pour la neige qui fond pour les premières fleurs Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas Je t'aime pour aimer Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte Entre autrefois et aujourd'hui Il y a eu toutes ces morts que j'ai franchies sur de la paille Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie Comme on oublie Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne Pour la santé Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas Tu crois être le doute et tu n'es que raison Tu es le grand soleil qui me monte à la tête Quand je suis sûr de moi.
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Je t'aime", written 1950, appears in Alternances, first published 1950
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Baigneuse du clair au sombre  [sung text not yet checked]
L'après-midi du même jour. Légère, tu bouges et, légers, le sable et la mer bougent. Nous admirons l’ordre des choses, l’ordre des terres, l’ordre des clartés, l’ordre des heures. Mais cette ombre qui disparaît et cet élément douloureux, qui disparaît. Le soir, la noblesse est partie de ce ciel. Ici, tout se blottit dans un feu qui s’éteint. Le soir. La mer n’a plus de lumière et, comme aux temps anciens, tu pourrais dormir dans la mer.
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Baigneuse du clair au sombre"
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Note: this poem has four lines, which we have broken so that they can fit on the page.
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6. Dans mon chagrin  [sung text not yet checked]
Dans mon chagrin rien n'est en mouvement J'attends personne ne viendra Ni de jour ni de nuit Ni jamais plus de ce qui fut moi-même Mes yeux se sont séparés de tes yeux Ils perdent leur confiance ils perdent leur lumière Ma bouche s'est séparée de ta bouche Ma bouche s'est séparée du plaisir Et du sens de l'amour et du sens de la vie Mes mains se sont séparées de tes mains Mes mains laissent tout échapper Mes pieds se sont séparés de tes pieds Ils n'avanceront plus il n'y a plus de routes Ils ne connaîtront plus mon poids ni le repos Il m'est donné de voir ma vie finir Avec la tienne Ma vie en ton pouvoir Que j'ai crue infinie Et l'avenir mon seul espoir c'est mon tombeau Pareil en tien cerné d'un monde indifférent J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres.
Text Authorship:
- by Eugène Émile Paul Grindel (1895 - 1952), as Paul Éluard, "Ma morte vivante", appears in Le temps déborde, Éd. 'Cahiers d'Art', first published 1947
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