En vain le jour succède au jour, Ils glissent sans laisser de trace ; Dans mon âme rien ne t'efface, Ô dernier songe de l'amour ! Je vois mes rapides années S'accumuler derrière moi, Comme le chêne autour de soi Voit tomber ses feuilles fanées. Mon front est blanchi par le temps ; Mon sang refroidi coule à peine, Semblable à cette onde qu'enchaîne Le souffle glacé des autans. Mais ta jeune et brillante image, Que le regret vient embellir, Dans mon sein ne saurait vieillir Comme l'âme, elle n'a point d'âge. Non, tu n'as pas quitté mes yeux ; Et quand mon regard solitaire Cessa de te voir sur la terre, Soudain je te vis dans les cieux. Là, tu m'apparais telle encore Que tu fus à ce dernier jour, Quand vers ton céleste séjour Tu t'envolas avec l'aurore. Ta pure et touchante beauté Dans les cieux même t'a suivie ; Tes yeux, où s'éteignait la vie, Rayonnent d'immortalité ! Du zéphyr l'amoureuse haleine Soulève encor tes longs cheveux ; Sur ton sein leurs flots onduleux Retombent en tresses d'ébène, L'ombre de ce voile incertain Adoucit encor ton image, Comme l'aube qui se dégage Des derniers voiles du matin. Du soleil la céleste flamme Avec les jours revient et fuit ; Mais mon amour n'a pas de nuit, Et tu luis toujours sur mon âme. C'est toi que j'entends, que je vois, Dans le désert, dans le nuage; L'onde réfléchit ton image; Le zéphyr m'apporte ta voix. Tandis que la terre sommeille, Si j'entends le vent soupirer, Je crois t'entendre murmurer Des mots sacrés à mon oreille. Si j'admire ces feux épars Qui des nuits parsèment le voile, Je crois te voir dans chaque étoile Qui plaît le plus à mes regards. Et si le souffle du zéphyr M'enivre du parfum des fleurs. Dans ses plus suaves odeurs C'est ton souffle que je respire. C'est ta main qui sèche mes pleurs, Quand je vais, triste et solitaire, Répandre en secret ma prière Près des autels consolateurs. Quand je dors, tu veilles dans l'ombre ; Tes ailes reposent sur moi ; Tous mes songes viennent de toi, Doux comme le regard d'une ombre. Pendant mon sommeil, si ta main De mes jours déliait la trame, Céleste moitié de mon âme, J'irais m'éveiller dans ton sein ! Comme deux rayons de l'aurore, Comme deux soupirs confondus, Nos deux âmes ne forment plus Qu'une âme, et je soupire encore !
Six mélodies du Comte Joseph de Montbron
by Joseph de Montbron, Comte (1831 - 1916)
1. Souvenir  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Souvenir", appears in Méditations poétiques
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Mignon
As-tu vu le pays qui voit naître le jour . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author
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Note: this poem was inspired by Goethe's Mignon.
3. Aubade  [sung text not yet checked]
L'aube naît, et ta porte est close ! [Ma]1 belle, pourquoi sommeiller ? À l'heure où s'éveille la rose Ne vas-tu pas te réveiller ? Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Toute frappe à ta porte bénie. L'aurore dit : Je suis le jour ! L'oiseau dit : Je suis l'harmonie ! Et [mon cœur]2 dit : Je suis l'amour! Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi ! Je t'adore, ange, [et]3 t'aime, femme. Dieu qui [pour]4 toi m'a complété A fait mon amour [par]5 ton âme, Et mon regard pour ta beauté ! Ô ma charmante, Écoute ici L'amant qui chante Et pleure aussi !
Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Autre chanson", appears in Les Chants du Crépuscule, no. 23
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Toru Dutt) , appears in A Sheaf Gleaned in French Fields, 2nd edition
- ENG English (John Glenn Paton) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Victor Hugo, Œuvres complètes, Volume 1, Bibliothèque de la Pléiade, Editions gallimard, 1964, page 876.
1 Donizetti: "Ô ma"2 Gounod: "moi je"
3 Donizetti: "je"
4 Koreshchenko, Lacombe: "par"
5 Donizetti, Koreshchenko, Lacombe, Lalo, Godard: "pour"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Malcolm Wren [Guest Editor]
4. Amour et foi  [sung text not yet checked]
C'est toi, dont le regard éclaire ma nuit sombre ; Toi, dont l'image luit sur mon sommeil joyeux ; C'est toi qui tiens ma main quand je marche dans l'ombre, Et les rayons du ciel me viennent de tes yeux ! [ ... ] Hélas ! je t'aime tant qu'à ton nom seul je pleure ! Je pleure, car la vie est si pleine de maux ! Dans ce morne désert tu n'as point de demeure, Et l'arbre où l'on s'assied lève ailleurs ses rameaux. [ ... ] Mon Dieu ! mettez la paix et la joie auprès d'elle. Ne troublez pas ses jours, ils sont à vous, Seigneur ! Vous devez la bénir, car son âme fidèle Demande à la vertu le secret du bonheur.
Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Encore à toi", written 1823, appears in Odes et Ballades, in 5. Odes, Livre Cinquième - 1819-1828, no. 12
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
1 omitted by Grast
2 Grast: "Ai-j'appris"
3 Grast: "Sais-j'un"
4 Grast: "anges"
5 Widor: "tout fremissant"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Gaitzsch , Amy Pfrimmer
5. Chanson
J'ai dit à mon cœur ce charmant mystère . . . . . . . . . .— The rest of this text is not
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6. Adieux à la poésie  [sung text not yet checked]
Il est une heure de silence Où la solitude est sans voix, Où tout dort, même l’espérance ; Où nul zéphyr ne se balance Sous l’ombre immobile des bois. Adieu donc, adieu, voici l’heure, Lyre aux accords mélodieux ! En vain à la main qui t’effleure Ta fibre encor répond et pleure : Voici l’heure de nos adieux. [ ... ] Peut-être à moi, lyre chérie, Tu reviendras dans l’avenir, Quand, de songes divins suivie, La mort approche, et que la vie S’éloigne comme un souvenir. [ ... ]
Authorship:
- by Alphonse Marie Louis de Lamartine (1790 - 1869), "Adieux à la poésie", appears in Nouvelles méditations poétiques, no. 26
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Confirmed with Œuvres complètes de Lamartine, Chez l’auteur, 1860, Tome 1, pages 489-493.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]