Cette fontaine est froide, et son eau doux-coulante, la couleur d'argent, semble parler d'Amour; Un herbage mollet reverdit tout autour, Et les aunes font ombre à la chaleur brûlante. Le feuillage obéit à Zéphyr qui l'évente, Soupirant, amoureux, en ce plaisant séjour; Le soleil clair de flamme est au milieu du jour, Et la terre se fend de l'ardeur violente. Passant, par le travail du long chemin lassé Brûlé de la chaleur et de la soif pressé, Arrête en cette place où ton bonheur te mène; L'agréable repos ton corps délassera, L'ombrage et le vent frais ton ardeur chassera, Et ta soif se perdra dans l'eau de la fontaine.
Deux Bergeries de Philippe Desportes
by Marcel Trémois (1891 - 1974)
1. D'une Fontaine  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), appears in Bergeries
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- ENG English (Judith Kellock) , "On a fountain", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
2. Villanelle  [sung text not yet checked]
[Rozette]1, pour un peu d'absence Votre cœur vous avez changé ; Et moi, sachant cette inconstance, Le mien autre part j'ai rangé. Jamais plus beauté si légère Sur moi tant de pouvoir n'aura. Nous verrons, volage bergère, Qui premier s'en repentira. Tandis qu'en pleurs je me consume. Maudissant cet éloignement, Vous, qui n'aimez que par coutume. Caressiez un nouvel amant. Jamais légère girouette Au vent sitôt ne se vira. Nous verrons, bergère [Rozette]1, Qui premier s'en repentira. Où sont tant de promesses saintes, Tant de pleurs versés en partant ? Est-il vrai que ces tristes plaintes Sortissent d'un cœur inconstant ? Dieux, que vous êtes mensongère. Maudit soit qui plus vous croira ! Nous verrons, volage bergère, Qui premier s'en repentira. Celui qui a gagné ma place Ne [vous peut]2 aimer tant que moi, Et celle que j’aime vous passe De beauté, d’amour et de foi. Gardez bien votre amitié neuve ; La mienne plus ne variera ; Et puis nous verrons à l’éprouve Que premier s’en repentira.
Text Authorship:
- by Philippe Desportes (1545 - 1606), "Villanelle", subtitle: "Que le Duc de Guise chantait à sa maitresse au Chateau de Blois, pendant la terrible nuit du 23 Décembre 1588", appears in Bergeries, in Diverses Amours
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- ENG English (Judith Kellock) , copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Collection des romans de chevalerie: mis en prose française moderne, Volume 1, ed. by Alfred Delvau, Paris, Librairie Bachelin-Deflorenne, 1869, page 288.
1 Dandelot, Huberti, Leguerney: "Rosette"2 Pierné: "peut vous"
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