Sur l’aile de [mes chants]1 je te transporterai ; je te transporterai jusqu’aux rives du Gange ; là, je sais un endroit délicieux. Là fleurit un jardin embaumé sous les calmes rayons de la lune ; les fleurs du lotus attendent leur chère petite sœur. Les hyacinthes rient et jasent entre elles, et clignotent du regard avec les étoiles ; les roses se content à l’oreille des propos parfumés. Les timides et bondissantes gazelles s’approchent et écoutent, et, dans le lointain, bruissent les eaux solennelles du fleuve sacré. Là, nous nous étendrons sous les palmiers dont l’ombre nous versera des rêves d’une béatitude céleste.
Trois mélodies
Song Cycle by Maurice Delage (1879 - 1961)
1. Intermezzo  [sung text not yet checked]
Authorship:
- by Gérard Labrunie (1808 - 1855), as Gérard de Nerval, no title, appears in Intermezzo lyrique, no. 9
Based on:
- a text in German (Deutsch) by Heinrich Heine (1797 - 1856), no title, appears in Buch der Lieder, in Lyrisches Intermezzo, no. 9
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1 Hüe: "mon rêve"; further changes may exist not shown above.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Améthystes  [sung text checked 1 time]
Plus de fois, dans tes bras charmants Captif, j'ai béni mes prisons, Que le ciel n'a de diamants; Et pour tes noires trahisons J'ai versé plus de pleurs amers Que n'en tient le gouffre des mers. Mes chants ailés, je te les dois! Plus haineuse que les bourreaux, Mon cœur a saigné sous tes doigts; Mais que de fois, comme un héros Qui vient de voler son trésor, J'ai dormi sur tes cheveux d'or! Tu m'as versé le vin du ciel! Et mes maux seront pardonnés A ton désoeuvrement cruel, Si les baisers que m'a donnés Ta lèvre pareille à des fleurs Sont aussi nombreux que mes pleurs.
Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), "Les baisers", written 1861, appears in Améthystes, nouvelles odelettes amoureuses composées sur des rythmes de Ronsard, Éd. Poulet Malassis, first published 1862
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Du livre de Monelle  [sung text checked 1 time]
— Ô Monelle, dis-je encore, tous les enfants pleurent dans la maison vide ; et les jouets se couvrent de poussière, et la petite lampe s'est éteinte, et tous les rires qui étaient dans tous les coins se sont enfuis, et le monde est retourné au travail. Mais nous te pensions ailleurs. Nous pensions que tu jouais loin de nous, en un lieu où nous ne pouvons parvenir. Et voici que tu dors, nichée comme un petit animal sauvage, au-dessous de la neige que tu aimais pour sa blancheur.
Authorship:
- by Marcel Schwob (1867 - 1905), no title, appears in Le Livre de Monelle, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1894
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Confirmed with Marcel Schwob, Le Livre de Monelle, Paris, Éditions du Boucher, 2003, page 64.
Note: arbitrary line breaks have been added to this prose selection.
Researcher for this page: Eric Bauer