Reviens, reviens, ma bien-aimée !
Comme une fleur loin du soleil,
La fleur de ma vie est fermée,
Loin de ton sourire vermeil.
Entre nos cœurs tant de distance ;
Que d'espace entre nos baisers.
Ô sort amer ! ô dure absence !
Ô grands désirs inapaisés !
D'ici là-bas que de campagnes,
Que de villes et de hameaux,
Que de vallons et de montagnes,
À lasser le pied des chevaux !
Au pays qui me prend ma belle,
Hélas ! si je pouvais aller ;
Et si mon corps avait une aile
Comme mon âme pour voler !
Par-dessus les vertes collines,
Les montagnes au front d'azur,
Les champs rayés et les ravines,
J'irais d'un vol rapide et sûr.
...
Ah ! dis, mon âme, à cette belle :
« Tu sais bien qu'il compte les jours !
Ô ma colombe ! à tire d'aile,
Retourne au nid de nos amours. »
Les perles d'Orient
Song Cycle by Félicien César David (1810 - 1876)
1. Reviens! Reviens!
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Absence", written 1838, appears in La Comédie de la Mort, Paris, Éd. Desessart, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Absence"
- ENG English (Emily Ezust) , copyright © 2015
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Assenza", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
2. Amour pour amour
Dans le bain, sur la dalle, À mon pied négligent J'aime à voir des sandales De cuir jaune et d'argent. En quittant ma baignoire, Il me plaît qu'une noire Fasse mordre à l'ivoire Mes cheveux, manteau brun, Et, versant l'eau de rose Sur mon sein qu'elle arrose, Comme l'aube et la rose, Mèlent perle et parfum. J'aime aussi l'odeur fine De la fleur des Houris, Sur un plat de la Chine Les sorbets d'ambre gris, L'opium, ciel liquide, Poison doux et perfide, Remplissant le cœur vide D'un bonheur étoilé ; Et, sur l'eau qui réplique, Un doux bruit de musique S'échappant d'un caïque De falots constellé. J'aime un fez écarlate De sequins frémissant, Où partout l'or éclate, Où reluit le croissant. L'arbre en fleur où se pose L'oiseau cher à la rose, La fontaine où l'eau cause, Tout me plaît tour à tour ; Mais, au ciel et sur terre, Le trésor que préfère Mon cœur jeune et sincère, C'est amour pour amour !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Ghazel", written 1845, appears in Poésies diverses, poésies nouvelles et inédites, poésies posthumes, in Poésies diverses 1838-1845
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Mon Almée
Subtitle: Prière au Prophete
La brise est parfumée, L'étoile luit au fond des cieux, Près des flots toujours bleus Prions pour mon Almée ! De la Divinité Invoquons la majesté : Ô toi que je réclame, Prophète au cœur de flamme, Que ma prière enflamme Ton âme pour mon âme. Que l'ange de mon rêve Pour moi toujours soit Tendre et pur ; Que son regard d'azur Vers d'autres ne s'élève ! Pour ranimer ma foi, Que son cœur n'aime que moi ! Ô toi que je réclame, Prophète au cœur de flamme, Que ma prière enflamme Ton âme pour mon âme. Fais qu'elle soit fidèle Aux doux sermens que fit son cœur ; Je mets tout mon bonheur Dans un sourire d??le? Si Dieu la rappelait Si mon ange s'en volait, C'est toi que je réclame, Prophète au cœur de flamme, Que ma prière enflamme Ton âme pour mon âme.
Text Authorship:
- by Marc Constantin (1810 - 1888)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. L'Océan
Je suis de quart, La mer est belle; Il étincelle Mon paquebot, Dors matelot, Dors il est tard, Dors il est tard, Dors... Je suis de quart Calme immobile, Rêve tranquille Jusqu'à demain, Brave marin Dors il est tard, etc. Je suis de quart Déjà la brise Court et se brise Sur le rocher Dors ô nocher, Dors il est tard, etc. Je suis de quart Mais mon navire Semble se rire Des flots amers Sous les éclairs Dors il est tard, etc. Au quart au quart, l'ondeen furie Gémit et crie, Sur le rocher L'on va toucher Enfans au quart L'ondeen furie Gémit et crie, Sur le rocher L'on va toucher... C'était trop tard, Car la tempête Montra sa tête Et le vaisseau Sombra sous l'eau, C'était trop tard !
Text Authorship:
- by Marc Constantin (1810 - 1888)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Tristesse de l'odalisque
Dans un soupir l'onde au rivage Dit ses malheurs ; Pour consoler la fleur sauvage L'aube a des pleurs. Le vent du soir conte sa plainte Aux vieux cyprès, La tourterelle au terébinthe Ses longs regrets, Au flot dormant, quand tout repose Hors la douleur, La lune parle et dit la cause De sa pâleur. Ton dôme blanc, Saint Sophie, Parle au ciel bleu, Et tout pensif le ciel confie Son rêve à Dieu! Arbre ou tombeau, colombe ou rose, Onde ou rocher, Tout ici-bas a quelque chose Pour s'épancher : Moi! je n'ai rien qui me réponde, Si je parlais - La mer est là - verte et profonde, Sous le palais.
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It is based on
- a text in French (Français) by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), appears in Poésies diverses, poésies nouvelles et inédites, poésies posthumes, in Poésies diverses 1838-1845, first published 1845
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Bonheur d'aimer
Amour, amour, oh ! tu n'es qu'un beau rêve, Qu'un jour fait naître et qu'un jour nous enlève. Comme il vantait alors ma beautè, mes attraits, Je l'aimais, je l'aimais ainsi qu'une madone, Qui descend pour bénir la foi qu'elle nous donne Puis s'envole à jamais ! Alors il me disait, exalte de bonheur, Tremblante à mes genoux, il me disait : Marie ! Oh ! de tes blonds cheveux une boucle chérie, Pour garder sur mon cœur. Et quand à mes côtés, levant sur moi ses yeux Humides de bonheur, il me disait encore : Comme on adore Dieu, permets que je t'adore : Ô mon ange des cieux ! Et moi je le croyais, car ses moindres discours Se gravaient si profonds dans mon âme ravie, Quand heureux il disait : ton regard c'est ma vie Aime, aime moi toujours !
Text Authorship:
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]