— This text is not currently
in the database but will be added
as soon as we obtain it. —
Sept chansons érotiques
Song Cycle by Michel Decoust (b. 1936)
1. Les incertitudes de Psyche
Text Authorship:
- by Michel Butor (b. 1926), appears in Illustrations II, copyright ©
Go to the general single-text view
This text may be copyright, so we will not display it until we obtain permission to do so or discover it is public-domain.2. Le Mot et la chose  [sung text not yet checked]
Madame quel est votre mot Et sur le mot et sur la chose On vous a dit souvent le mot On vous a fait souvent la chose Ainsi de la chose et du mot Vous pouvez dire quelque chose Et je gagerais que le mot Vous plaît beaucoup moins que la chose Pour moi voici quel est mon mot Et sur le mot et sur la chose J'avouerai que j'aime le mot J'avouerai que j'aime la chose Mais c'est la chose avec le mot Mais c'est le mot avec la chose Autrement la chose et le mot A mes yeux seraient peu de chose Je crois même en faveur du mot Pouvoir ajouter quelque chose Une chose qui donne au mot Tout l'avantage sur la chose C'est qu'on peut dire encore le mot Alors qu'on ne fait plus la chose Et pour peu que vaille le mot Mon Dieu c'est toujours quelque chose De là je conclus que le mot Doit être mis avant la chose Qu'il ne faut ajouter au mot Qu'autant que l'on peut quelque chose Et que pour le jour où le mot Viendra seul hélas sans la chose Il faut se réserver le mot Pour se consoler de la chose Pour vous je crois qu'avec le mot Vous voyez toujours autre chose Vous dites si gaiement le mot Vous méritez si bien la chose Que pour vous la chose et le mot Doivent être la même chose Et vous n'avez pas dit le mot Qu'on est déjà prêt à la chose Mais quand je vous dis que le mot Doit être mis avant la chose Vous devez me croire à ce mot Bien peu connaisseur en la chose Et bien voici mon dernier mot Et sur le mot et sur la chose Madame passez-moi le mot Et je vous passerai la chose
Text Authorship:
- by Gabriel-Charles de Lattaignant (1697 - 1779), "Le Mot et la chose"
See other settings of this text.
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]3. Aux creux des ailes repliées
Aux creux des ailes repliées
. . . . . . . . . .
— The rest of this text is not
currently in the database but will be
added as soon as we obtain it. —
Text Authorship:
- by Clarisse Nicoïdski (1938 - 1996), copyright ©
Go to the general single-text view
This text may be copyright, so we will not display it until we obtain permission to do so or discover it is public-domain.4. Baise m'encor  [sung text not yet checked]
Baise m'encor, rebaise moy & baise : Donne m'en un de tes plus sauoureus, Donne m'en un de tes plus amoureus : Ie t'en rendray quatre plus chaus que braise. Las, te pleins tu ? ça que ce mal i'apaise. En t'en donnant dix autres doucereus. Ainsi meslans nos baisers tant heureus Iouissons nous l'un de l'autre à notre aise. Lors double vie à chacun en suiura. Chacun en soy & son ami viura. Permets m'Amour penser quelque folie : Tousiours suis mal, viuant discrettement, Et ne me puis donner contentement, Si hors de moy ne fay quelque saillie.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 18, first published 1555
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Rédey) , copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 103.
Modernized form of the text:
Baise m'encor, rebaise moy et baise : Donne m'en un de tes plus savoureus, Donne m'en un de tes plus amoureus : Je t'en rendray quatre plus chaus que braise. Las, te pleins tu ? ça que ce mal j'apaise, En t'en donnant dix autres doucereus. Ainsi meslans nos baisers tant heureus Jouissons nous l'un de I'autre à notre aise. Lors double vie à chacun en suivra. Chacun en soy et son ami vivra. Permets m'Amour penser quelque folie : Tousjours suis mal, vivant discrettement, Et ne me puis donner contentement, Si hors de moy ne fay quelque saillie.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
5. L'arbre  [sung text not yet checked]
Je me suis dévêtue pour monter à un arbre ; mes cuisses nues embrassaient l'écorce lisse et humide ; mes sandales marchaient sur les branches. Tout en haut, mais encore sous les feuilles et à l'ombre de la chaleur, je me suis mise à cheval sur une fourche écartée en balançant mes pieds dans le vide. Il avait plu. Des gouttes d'eau tombaient et coulaient sur ma peau. Mes mains étaient tachées de mousse, et mes orteils étaient rouges, à cause des fleurs écrasées. Je sentais le bel arbre vivre quand le vent passait au travers ; alors je serrais mes jambes davantage et j'appliquais mes lèvres ouvertes sur la nuque chevelue d'un rameau.
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "L'arbre", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Bucoliques en Pamphylie, no. 1, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
Go to the general single-text view
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]6. L'amante macabre  [sung text not yet checked]
Elle était toute nue assise au clavecin ; Et tandis qu'au dehors hurlaient les vents farouches Et que Minuit sonnait comme un vague tocsin, Ses doigts cadavéreux voltigeaient sur les touches. Une pâle veilleuse éclairait tristement La chambre où se passait cette scène tragique, Et parfois j'entendais un sourd gémissement Se mêler aux accords de l'instrument magique. Oh ! magique en effet ! Car il semblait parler Avec les mille voix d'une immense harmonie, Si large qu'on eût dit qu'elle devait couler D'une mer musicale et pleine de génie. Ma spectrale adorée, atteinte par la mort, Jouait donc devant moi, livide et violette, Et ses cheveux si longs, plus noirs que le remord, Retombaient mollement sur son vivant squelette. Osseuse nudité chaste dans sa maigreur ! Beauté de poitrinaire aussi triste qu'ardente ! Elle voulait jeter, cet ange de l'Horreur, Un suprême sanglot dans un suprême andante. Auprès d'elle une bière en acajou sculpté, Boîte mince attendant une morte fluette, Ouvrait sa gueule oblongue avec avidité Et semblait l'appeler avec sa voix muette. Sans doute, elle entendait cet appel ténébreux Qui montait du cercueil digne d'un sanctuaire, Puisqu'elle y répondit par un chant douloureux Sinistre et résigné comme un oui mortuaire ! Elle chantait : « Je sors des bras de mon amant. « Je l'ai presque tué sous mon baiser féroce ; « Et toute bleue encor de son enlacement, « J'accompagne mon râle avec un air atroce ! « Depuis longtemps, j'avais acheté mon cercueil : « Enfin ! Avant une heure, il aura mon cadavre ; « La Vie est un vaisseau dont le Mal est l'écueil, « Et pour les torturés la Mort est un doux havre. « Mon corps sec et chétif vivait de volupté : « Maintenant, il en meurt, affreusement phtisique ; « Mais, jusqu'au bout, mon cœur boira l'étrangeté « Dans ces gouffres nommés Poésie et Musique. « Vous que j'ai tant aimés, hommes, je vous maudis ! « À vous l'angoisse amère et le creusant marasme ! « Adieu, lit de luxure, Enfer et Paradis, « Où toujours la souffrance assassinait mon spasme. « Réjouis-toi, Cercueil, lit formidable et pur « Au drap de velours noir taché de larmes blanches, « Car tu vas posséder un cadavre si dur « Qu'il se consumera sans engluer tes planches. « Et toi, poète épris du Sombre et du Hideux, « Râle et meurs ! Un ami te mettra dans la bière, « Et sachant notre amour, nous couchera tous deux « Dans le même sépulcre et sous la même pierre. « Alors, de chauds désirs inconnus aux défunts « Chatouilleront encor nos carcasses lascives, « Et nous rapprocherons, grisés d'affreux parfums, « Nos orbites sans yeux et nos dents sans gencives ! » Et tandis que ce chant de la fatalité Jetait sa mélodie horrible et captivante, Le piano geignait avec tant d'âpreté, Qu'en l'écoutant, Chopin eût frémi d'épouvante. Et moi, sur mon lit, blême, écrasé de stupeur, Mort vivant n'ayant plus que les yeux et l'ouïe, Je voyais, j'entendais, hérissé par la Peur, Sans pouvoir dire un mot à cette Ève inouïe. Et quand son cœur sentit son dernier battement, Elle vint se coucher dans les planches funèbres ; Et la veilleuse alors s'éteignit brusquement, Et je restai plongé dans de lourdes ténèbres. Puis, envertiginé jusqu'à devenir fou, Croyant voir des Satans qui gambadaient en cercle, J'entendis un bruit mat suivi d'un hoquet mou : Elle avait rendu l'âme en mettant son couvercle ! Et depuis, chaque nuit, -- ô cruel cauchemar ! -- Quand je grince d'horreur, plus désolé qu'Électre, Dans l'ombre, je revois la morte au nez camard, Qui m'envoie un baiser avec sa main de spectre.
Text Authorship:
- by Maurice Rollinat (1846 - 1903), "L'amante macabre", appears in Les névroses, in 4. Les Spectres, no. 2, Paris, Éd. Charpentier, first published 1883
Go to the general single-text view
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]7. Pensionnaires  [sung text not yet checked]
L'une avait quinze ans, l'autre en avait seize ; Toutes deux dormaient dans la même chambre C'était par un soir très lourd de septembre Frêles, des yeux bleus, des rougeurs de fraise. Chacune a quitté, pour se mettre à l'aise, La fine chemise au frais parfum d'ambre, La plus jeune étend les bras, et se cambre, Et sa sœur, les mains sur ses seins, la baise, Puis tombe à genoux, puis devient farouche Et tumultueuse et folle, et sa bouche Plonge sous l'or blond, dans les ombres grises ; Et l'enfant, pendant ce temps-là, recense Sur ses doigts mignons des valses promises. Et, rose, sourit avec innocence.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Pensionnaires", written 1867, appears in Parallèlement, in Les amies, no. 2, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1889
See other settings of this text.
Researcher for this page: Guy Laffaille [Guest Editor]