Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne Faisait voler la grive à travers l'air atone, Et le soleil dardait un rayon monotone Sur le bois jaunissant où la bise détone Nous étions seul à seule et marchions en rêvant, Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent. Soudain, tournant vers moi son regard émouvant : « Quel fut ton plus beau jour? » fit sa voix d'or vivant, Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique. Un sourire discret lui donna la réplique, Et je baisai sa main blanche, dévotement. — Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées ! Et qu'il bruit avec un murmure charmant Le premier oui qui sort de lèvres bien-aimées !
Melancholia
Song Cycle by Robert Otlet
1. Nevermore  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Nevermore", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 2, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Laura L. Nagle) , "Nevermore", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Nevermore", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 2
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Rédey) , "Nevermore", copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
- POL Polish (Polski) (Bronisława Ostrowska) , "Never more", Kraków, J. Mortkowicz, first published 1911
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, in Melancholia, pages 15-16.
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2. Après trois ans  [sung text not yet checked]
Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Je me suis promené dans le petit jardin Qu'éclairait doucement le soleil du matin, Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle De vigne folle avec les chaises de rotin... Le jet d'eau fait toujours son murmure argentin Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. Les roses comme avant palpitent ; comme avant, Les grands lys orgueilleux se balancent au vent. Chaque alouette qui va et vient m'est connue. Même j'ai retrouvé debout la Velléda Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, — Grêle, parmi l'odeur fade du réséda.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Après trois ans", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 3, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "After Three Years", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 3
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Dopo tre anni", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, in Melancholia, pages 17-18.
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3. Vœu  [sung text not yet checked]
Ah ! les oaristys ! les premières maîtresses ! L'or des cheveux, l'azur des yeux, la fleur des chairs, Et puis, parmi l'odeur des corps jeunes et chers, La spontanéité craintive des caresses ! Sont-elles assez loin toutes ces allégresses Et toutes ces candeurs ! Hélas ! toutes devers Le printemps des regrets ont fui les noirs hivers De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses ! Si que me voilà seul à présent, morne et seul, Morne et désespéré, plus glacé qu'un aïeul, Et tel qu'un orphelin pauvre sans sœur aînée. Ô la femme à l'amour câlin et réchauffant, Douce, pensive et brune, et jamais étonnée, Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Vœu", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 4, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Vow", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 4
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 19-20.
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4. Lassitude  [sung text not yet checked]
A batallas de amor campo de pluma. (Góngora.) De la douceur, de la douceur, de la douceur ! Calme un peu ces transports fébriles, ma charmante. Même au fort du déduit parfois, vois-tu, l'amante Doit avoir l'abandon paisible de la sœur. Sois langoureuse, fais ta caresse endormante, Bien égaux tes soupirs et ton regard berceur. Va, l'étreinte jalouse et le spasme obsesseur Ne valent pas un long baiser, même qui mente ! Mais dans ton cher cœur d'or, me dis-tu, mon enfant, La fauve passion va sonnant l'olifant !... Laisse-la trompetter à son aise, la gueuse ! Mets ton front sur mon front et ta main dans ma main, Et fais-moi des serments que tu rompras demain, Et pleurons jusqu'au jour, ô petite fougueuse !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Lassitude", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 5, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "Lassitude", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 5
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 21-22.
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5. Mon rêve familier  [sung text not yet checked]
Je fais [souvent]1 ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle [brune, blonde]2 ou rousse ? — Je l'ignore. Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Mon rêve familier", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 6, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Peter Low) , "My familiar dream", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "My Familiar Dream", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 6
- ITA Italian (Italiano) (Ignazio Giacona) , "Il mio sogno familiare", copyright © 2010, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 23-24.
1 Bosmans: "parfois"2 Bosmans: "blonde, brune"
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6. À une femme  [sung text not yet checked]
À vous ces vers de par la grâce consolante De vos grands yeux où rit et pleure un rêve doux, De par votre âme pure et toute bonne, à vous Ces vers du fond de ma détresse violente. C'est qu'hélas ! le hideux cauchemar qui me hante N'a pas de trêve et va furieux, fou, jaloux, Se multipliant comme un cortège de loups Et se pendant après mon sort qu'il ensanglante ! [Oh !]1 je souffre, je souffre affreusement, si bien Que le gémissement premier du premier homme Chassé d'Éden n'est qu'une églogue [au prix]2 du mien ! Et les soucis que vous pouvez avoir sont comme Des hirondelles sur un ciel d'après-midi, — Chère, — par un beau jour de septembre attiédi.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "À une femme", appears in Poèmes saturniens, in 1. Melancholia, no. 7, Paris, Édition Alphonse Lemerre, first published 1866
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- ENG English (Corinne Orde) , "To a woman", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "To a Woman", appears in Poems Saturnine, in 1. Melancholia, no. 7
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, pages 25-26.
1 Vierne: "Et"2 Vierne: "auprès"
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