French (Français) translations of Fem Digte af Otto Benzon, opus 69

Un bateau se balance sur la vague,
avec une seule personne à bord,
mais c'est la plus belle fille
de cette belle terre.
Mais le serpent se déroule.

Ses boucles sont aussi blondes
que les épis blonds des champs,
ses yeux sont aussi clairs
et doux que le bleu du ciel.
Mais le serpent se déroule.

La rose aux flammes rouges
est comme ses rondes joues,
la source à l'onde pure
est comme sa pensée et son cœur.
Mais le serpent se déroule.

Et son rire est comme le gazouillis
de l'oiseau à l'aurore,
et son sourire est comme le gai soleil
qui brille au milieu du ciel.
Mais le serpent se déroule.

Oui, c'est la plus magnifique des filles,
de toute la magnifique terre,
et elle n'aura sûrement pas longtemps le loisir
d'être seule à bord.
Car le serpent se déroule.

Mon cher petit gentleman, mon charmant garçon,
Tu es couché là et dors si sereinement dans ton petit lit.
Je te vois distinctement devant moi comme je t'ai si souvent vu,
Ta petite tête sur l'oreiller, ta petite main sur la couverture.

Mais ton père est en Angleterre et ton père ne dort pas,
Il est en Angleterre et t'écrit une lettre d'anniversaire,
Elle passera par-dessus la mer elle passera au-dessus du pays
Et arrivera le vingt-deux à Niels, mon petit homme.

Elle arrivera avec tous les bons souhaits qui peuvent survenir,
Des souhaits de bonheur pour le garçon de la part de son père.
Plût à Dieu que lorsque tu seras grand tes pensées puissent toujours être
Aussi pures que lorsque tu étais un petit garçon chez papa et maman.

Plût à Dieu que toujours tu puisses te réjouir de ce que te donne la vie,
Te réjouir de tes bienfaits, et ne pas venir à en exiger ;
Rappelle-toi que personne ne trouve le bonheur s'il ne comprend
Qu'il se trouve juste devant son pied.

À ton bonheur donc, mon cher, gentil et bon garçon,
Tu es comme une fleur du printemps dans le vert pré de la vie,
Et si ton père ne peut te voir, il peut penser à toi,
Et il continuera ainsi aussi longtemps qu'il existera.

Dors doucement, petite mère,
Dors doucement dans ton cercueil,
Nos lourdes larmes coulent
Tandis que nous te mettons en terre.

Tes yeux clairs sont maintenant éteints,
Ta chère et douce voix muette,
Hélas, mais nous n'oublierons pas
Ce que tu as été pour nous.

Jamais meilleur cœur ne battit
Jamais meilleur cœur ne s'éteignit
Jamais meilleure mère ne fut perdue,
Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris.

Dors ici, petite mère, en paix,
Merci pour ce que tu fus vivante,
Merci, pour tout ce que tu nous a donné,
De ton précieux amour.

Escargot, escargot, sors de ta maison !
Viens, petit escargot, viens hors de ta maison
Et vois comme le monde est beau !
Vois comme les fleurs fourmillent
la-bas dans les champs en rangs serrés,
Avec des couleurs aux joues et un sourire lumineux,
Et écoute ce que l'oiseau chante dans les airs,
Écoute ce qui est murmuré dans le bruissement du vent ...
Escargot, escargot, sors de ta maison !

Escargot, escargot, reste dans ta maison,
Reste dans ta maison, puisque tu as une maison,
Puisque tu as eu une maison comme tu voulais.
Oui, tu as choisi toi-même, rappelle-toi bien
De demeurer un petit escargot commun,
Pas un comme les grands noirs de la forêt,
Escargots libres, sans abris, pelés.
Ferme tes yeux devant le sourire des fleurs,
Bouche tes oreilles devant le chant des oiseaux,
Barre tes pensées au bruissement du vent --
Escargot, escargot, reste dans ta maison.

Pour moi tu étais tout, mon plus cher trésor,
Ma peine et ma joie, de nuit et de jour.
Tu emplissais mon esprit et captivais mes sens
Tu déversais  ardeur et éclat sur ma vie.

Je savais bien que tu ne serais jamais mienne,
Mais vinrent des rêves où tu m'appelais tienne,
De doux rêves où tu étais proche de moi
Et prouvaient timidement que je t'étais cher.

Hélas, le paradis des rêves fut bien court,
Et la réalité me réveilla si brutalement,
Ce ne fut pas moi qui conquis ton amour
Quand le jour se leva et quand le rêve disparut.

Adieu donc, vous les rêves, qui apaisaient ma peine,
Adieu à toi ma reine du château des rêves,
Mon joyau resplendissant dans le soir tombant,
Mon bonheur perdu, adieu, adieu !