C'est là, c'est là qu'elle se promène
Et c'est là que je lui dirai,
Que je lui dirai: "Je vous aime!"
Mais jamais je ne l'oserai . . .

Les autres passent et la saluent,
Moi seul je passe et n'ose pas . . . 
Je tremble et me trouble à sa vue
Ne sachant où guider mes pas!

Les fleurs quie devant elle s'inclinent,
L'oiseau qui égrène son chant,
Eux peuvent sans crainte, je le devine,
Lui avouer leur doux penchant.

Dans mes longues nuits d'insomnie
Au ciel je crie mon désespoir,
Implorant de ma douce amie
Un seul sourire, un seul regard!

Pour que dans mon rève elle surprenne
Le secret de mon mal d'amour,
Je veux m'endormir sous le chêne
Qui la voit passer chaque jour!

Je veux mon Dieu! Elle s'avance!
De moi détourne son regard!
Accorde-moi dans ta clémence,
Sans qu'elle me voit, de la voir!