by Giovanni Boccaccio (1313 - 1375)
Translation by Francisque Reynard (1835 - ?)

Io mi son giovinetta
Language: Italian (Italiano) 
Io mi son giovinetta, e volentieri
m'allegro e canto en la stagion novella,
merzé d'amore e de'dolci pensieri.

Io vo pe'verdi prati riguardando
i bianchi fiori e' gialli e i vermigli
le rose in su le spine e i bianchi gigli
e tutti quanti gli vo somigliando
al viso di colui che me, amando,
ha presa e terrà sempre, come quella
ch'altro non ha in disio ch'e' suoi piaceri.

De' quai quand'io ne truovo alcun che sia,
al mio parer, ben simile di lui,
il colgo e bacio e parlomi con lui,
e com'io so, così l'anima mia
tutta gli apro, e ciò che 'l cor disia;
quindi con altri il metto in ghirlandella
legato co'miei crin biondi e leggieri.

E quel piacer, che di natura il fiore
agli occhi porge, quel simil mel dona
che s'io vedessi la propia persona
che m'ha accesa del suo dolce amore,
quel che mi faccia più il suo odore
esprimer nol potrei con la favella,
ma i sospir ne son testimon veri.

Li quai non escon già mai del mio petto,
come dell'altre donne, aspri né gravi,
ma se ne vengon fuor caldi e soavi,
e al mio amor sen vanno nel cospetto,
il qual come gli sente, a dar diletto
di sé a me si muove e viene in quella
ch'i'son per dir: Deh vien, ch'i'non disperi.

See also the anonymous derivative work Io mi son giovinetta used by d'India and Monteverdi

Authorship:

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

Available translations, adaptations, and transliterations (if applicable):


Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

This text was added to the website: 2013-04-17
Line count: 31
Word count: 225

Je suis toute jeunette et volontiers
Language: French (Français)  after the Italian (Italiano) 
Je suis toute jeunette et volontiers
   Je me réjouis et je chante en la saison nouvelle,
   Merci d’amour et de douces pensées.

 Je vais par les vertes prairies, regardant
   Les fleurs blanches, jaunes et vermeilles,
   Les roses sur les buissons et les lis blancs ;
   Et je les compare toutes, tant qu’elles sont,
   Au visage de celui qui, m’aimant,
   M’a prise et me gardera toujours, comme celle
   Qui n’a d’autre pensée que de satisfaire ses désirs.

 Et si parmi elles j’en trouve une qui soit,
   À ce qu’il me semble, bien semblable à lui,
   Je la cueille et je la baise, et je lui parle ;
   Et, comme je sais, je lui ouvre
   Toute mon âme et ce que mon cœur désire.
   Puis, avec les autres, j’en fais une guirlande,
   Que je lie de mes cheveux blonds et légers.

 Et ce même plaisir que la fleur naturelle
   Fait éprouver aux yeux, je l’éprouve
   Comme si je voyais la personne même
   Qui m’a allumé de son doux amour.
   Ce que son parfum me fait éprouver,
   Je ne puis l’exprimer avec la parole,
   Mais mes soupirs en sont un vrai témoignage.

 Ils ne s’échappent jamais de ma poitrine
   Comme ceux des autres femmes, âpres ni pesants ;
   Mais ils sortent tièdes et suaves,
   Et s’en vont à mon amour

   Qui sitôt qu’il les sent, vient de lui-même
   Me donner soulagement, et arrive juste au moment
   Où je suis prête à m’écrier : ah ! viens, ne me désespère pas !

About the headline (FAQ)

Authorship:

Based on:

Musical settings (art songs, Lieder, mélodies, (etc.), choral pieces, and other vocal works set to this text), listed by composer (not necessarily exhaustive):

    [ None yet in the database ]


Researcher for this text: Guy Laffaille [Guest Editor]

This text was added to the website: 2015-11-20
Line count: 31
Word count: 248