Soyez les bienvenues, galeries vertes
De la splendeur de la forêt dans l'éclat du printemps,
Par qui le cœur lourd de toutes
Ses misères est réveillé joyeusement.
Soyez les bienvenus, rochers déchiquetés,
Qui vous élevez dans les nuages
Et qui sur vos cous puissants et gigantesques
Portez les minces colonnes des hêtres.

Les ravins moussus, les abîmes rocheux
Sont couverts de feuilles rouges
Qu'en tempête les vents d'automne
Ont réduit en poussière.
Comme un tapis brun et doré
Empilées couche sur couche,
De rares ombellifères
Les brisent à peine de vert.

Ce qui se développe plein d'espoir
En mai dans la force de la jeunesse,
Sera vite vieux en automne
Et amené à la mort ;
Mais inépuisable à se frayer un passage
Pousse après pousse grandissant,
et les branches fortes s'enroulent
Vers la haute voûte.

Ô enfant de l'homme, tu te lamenterais
Si le tourbillon du monde
Jetait tes espoirs
Au sol comme des feuilles ?
Debout ! Avec une vigueur non affaiblie
Crées-en des milliers de nouveaux,
Grandis et deviens fort
Comme la forêt éprouvée par la tempête.

Soyez les bienvenues, galeries vertes
De la splendeur de la forêt dans l'éclat du printemps !
À travers la cime des arbres j'entends le bouillonnement
De centaines de voix fortes et douces,
Poussant, bourgeonnant, très occupées,
Bruissant comme un vol d'esprits.
Ô printemps, je sens la force vitale
De ton nouveau souffle.