Enveloppe-moi dans ta verte couverture,
Endors-moi avec le chant de ton bruissement,
Puisses-tu me réveiller aux beaux jours
Avec la lumière nouvelle de tes jours !
Je suis venu à toi avec difficulté,
Mes yeux sont aveuglés par ta splendeur
Mon unique désir est maintenant
De me reposer et rêver dans ta nuit

La joyeuse lumière des yeux d'un enfant,
Tu l'as déjà capturée avec des fleurs,
Et si un jeune chagrin voulait les mouiller,
Tu le chasserais avec une clarté colorée.
Si des haines sauvages, des amours immenses
M'ont depuis lors saisi,
Je suis quand même resté un enfant
Quand je viens librement vers toi.

Bien-aimée, qui avec une éternelle fidélité
Et une éternelle jeunesse, me réconforte,
Toi, unique bonheur qui sans remords
Et sans regret me séduis,
Si je devais un jour t'être infidèle,
T'oublier froidement, sans remerciement,
C'est qu'approcherait ma chute sur la terre,
Que mon cœur serait dépravé ou malade.

Ô reste toujours derrière moi,
Que je m'allonge dans un champ à mon heure !
Que ton chaud regard maternel
Repose sur moi lors de mes plus durs combats !
Et si je devais arriver à mon terme,
Recouvre-moi vite de gazon :
Ô bienheureuses mort et disparition
Dans le calme repos de ton refuge.