La nuit, les chevelures des femmes et les branches des saules se confondent. Je marchais au bord de l’eau. Tout à coup, j’entendis chanter : alors seulement je reconnus qu’il y avait là des jeunes filles. Je leur dis : « Que chantez-vous ? » Elles répondirent : « Ceux qui reviennent. » L’une attendait son père et l’autre son frère ; mais celle qui attendait son fiancé était la plus impatiente. Elles avaient tressé pour eux des couronnes et des guirlandes, coupé des palmes aux palmiers et tiré des lotus de l’eau. Elles se tenaient par le cou et chantaient l’une après l’autre. Je m’en allai le long du fleuve, tristement, et toute seule, mais en regardant autour de moi, je vis que derrière les grands arbres la lune aux yeux bleus me reconduisait.
Chants de Bilitis
by Alina Piechowska-Pascal (b. 1937)
1. La lune aux yeux bleus  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "La lune aux yeux bleus", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Bucoliques en Pamphylie, no. 21, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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Confirmed with Œuvres complètes de Pierre Louÿs, 1929 - 1931, tome 2 (1894 (Chansons de Bilitis)), Paris, Slatkine reprints, 1973, page 39.
Note: this is a prose text. The line breaks are arbitrary.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. L'offrande à la déesse  [sung text not yet checked]
Ce n’est pas pour l’Artémis qu’on adore à Perga, cette guirlande tressée par mes mains, bien que l’Artémis soit une bonne déesse qui me gardera des couches difficiles. Ce n’est pas pour l’Athêna qu’on adore à Sidê, bien qu’elle soit d’ivoire et d’or et qu’elle porte dans la main une pomme de grenade qui tente les oiseaux. Non, c’est pour l’Aphroditê que j’adore dans ma poitrine, car elle seule me donnera ce qui manque à mes lèvres, si je suspends à l’arbre sacré ma guirlande de tendres roses. Mais je ne dirai pas tout haut ce que je la supplie de m’accorder. Je me hausserai sur la pointe des pieds et par la fente de l’écorce je lui confierai mon secret.
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "L'offrande à la déesse", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Bucoliques en Pamphylie, no. 25, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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Confirmed with Œuvres complètes de Pierre Louÿs, 1929 - 1931, tome 2 (1894 (Chansons de Bilitis)), Paris, Slatkine reprints, 1973, page 42.
Note: this is a prose text. The line breaks are arbitrary.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. La flûte de Pan  [sung text not yet checked]
Pour le jour des Hyacinthies, il m'a donné une syrinx faite de roseaux bien taillés, unis avec la blanche cire qui est douce à mes lèvres comme le miel. Il m'apprend à jouer, assise sur ses genoux ; mais je suis un peu tremblante. il en joue après moi, si doucement que je l'entends à peine. Nous n'avons rien à nous dire, tant nous sommes près l'un de l'autre; mais nos chansons veulent se répondre, et tour à tour nos bouches s'unissent sur la flûte. Il est tard, voici le chant des grenouilles vertes qui commence avec la nuit. Ma mère ne croira jamais que je suis restée si longtemps à chercher ma ceinture perdue.
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "La Flûte de Pan", written 1894, appears in Les Chansons de Bilitis, in Bucoliques en Pamphylie, no. 30, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "The pan-pipes", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Nele Gramß) , "Pans Flöte", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Die Panflöte", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , "Il flauto di Pan", copyright © 2005, (re)printed on this website with kind permission
4. Bilitis  [sung text not yet checked]
Une femme s'enveloppe de laine blanche. Une autre se vêt de soie et d'or. Une autre se couvre de fleurs, de feuilles vertes et de raisins. Moi, je ne saurais vivre que nue. Mon amant, prends-moi comme je suis: sans robe ni bijoux ni sandales, voici Bilitis toute seule. Mes cheveux sont noirs de leur noir et mes lèvres rouges de leur rouge. Mes boucles flottent autour de moi libres et rondes comme des plumes. Prends-moi telle que ma mère m'a faite dans une nuit d'amour lointaine, et si je te plais ainsi, n'oublie pas de me le dire.
Text Authorship:
- by Pierre-Félix Louis (1870 - 1925), as Pierre Louÿs, "Bilitis", appears in Les Chansons de Bilitis, in Bucoliques en Pamphylie, no. 38
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Marvin J. Ward) , "Bilitis", copyright © 2003, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Bilitis", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission