Écoutez la chanson bien douce Qui ne pleure que pour vous plaire, Elle est discrète, elle est légère : Un frisson d'eau sur de la mousse ! La voix vous fut connue (et chère ?) Mais à présent elle est voilée Comme une veuve désolée, Pourtant comme elle encore fière, Et dans les longs plis de son voile, Qui palpite aux brises d'automne. Cache et montre au cœur qui s'étonne La vérité comme une étoile. Elle dit, la voix reconnue, Que la bonté c'est notre vie, Que de la haine et de l'envie Rien ne reste, la mort venue. Elle parle aussi de la gloire D'être simple sans plus attendre, Et de noces d'or et du tendre Bonheur d'une paix sans victoire. Accueillez la voix qui persiste Dans son naïf épithalame. Allez, rien n'est meilleur à l'âme Que de faire une âme moins triste ! Elle est en peine et de passage, L'âme qui souffre sans colère, Et comme sa morale est claire !... Écoutez la chanson bien sage.
Quatre impressions rehaussées de deuil
by Emmanuel Hieaux (b. 1958)
1. Écoutez la chanson bien douce  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse I, no. 16, first published 1880
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
- POL Polish (Polski) (Bronisława Ostrowska) , "Posłuchajcie piosenki", Kraków, J. Mortkowicz, first published 1911
2. Le son du cor s'afflige vers les bois  [sung text not yet checked]
Le son du cor s'afflige vers les bois, D'une douleur on veut croire orpheline Qui vient mourir au bas de la colline, Parmi la [bise]1 errant en courts abois. L'âme du loup pleure dans cette voix, Qui monte avec le soleil, qui décline D'une agonie on veut croire câline, Et qui ravit et qui navre à la fois. Pour faire mieux cette plainte assoupie, La neige tombe à longs traits de charpie A travers le couchant sanguinolent, Et l'air a l'air d'être un soupir d'automne, Tant il fait doux par ce soir monotone, Où se dorlote un paysage lent.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Sagesse, in Sagesse III, no. 9, first published 1880
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Sonet"
- ENG English (Peter Low) , "The sound of the horn is wailing near the woods", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Corinne Orde) , "The sound of the horn", copyright © 2008, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) ( Wolf von Kalckreuth, Graf)
1 sometimes "brise" (breeze)
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3. Tournez, tournez, bons chevaux de bois  [sung text not yet checked]
Tournez, tournez, bons chevaux de bois, Tournez cent tours, tournez mille tours, Tournez souvent et tournez toujours, Tournez, tournez au son des hautbois. Le gros soldat, la plus grosse bonne Sont sur vos dos comme dans leur chambre ; Car, en ce jour, au bois de la Cambre, Les maîtres sont tous deux en personne. Tournez, tournez, chevaux de leur cœur, Tandis qu'autour de tous vos tournois Clignote l'œil du filou sournois, Tournez au son du piston vainqueur. C'est ravissant comme ça vous soûle D'aller ainsi dans ce cirque bête ! Bien dans le ventre et mal dans la tête, Du mal en masse et du bien en foule. Tournez, tournez, sans qu'il soit besoin D'user jamais de nuls éperons Pour commander à vos galops ronds, Tournez, tournez, sans espoir de foin Et dépêchez, chevaux de leur âme : Déjà voici que la nuit qui tombe Va réunir pigeon et colombe, Loin de la foire et loin de madame. Tournez, tournez ! le ciel en velours D'astres en or se vêt lentement. Voici partir l'amante et l'amant. Tournez au son joyeux des tambours !
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Chevaux de bois", appears in Romances sans paroles, in Paysages belges, in 3. Bruxelles, first published 1872
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Rossignol  [sung text not yet checked]
Comme un vol criard d'oiseaux en émoi, Tous mes souvenirs s'abattent sur moi, S'abattent parmi le feuillage jaune De mon cœur mirant son tronc plié d'aune Au tain violet de l'eau des Regrets Qui mélancoliquement coule auprès, S'abattent, et puis la rumeur mauvaise Qu'une brise moite en montant apaise, S'éteint par degrés dans l'arbre, si bien Qu'au bout d'un instant on n'entend plus rien, Plus rien que la voix célébrant l'Absente, Plus rien que la voix — ô si languissante! — De l'oiseau qui fut mon Premier Amour, Et qui chante encor comme au premier jour ; Et dans la splendeur triste d'une lune Se levant blafarde et solennelle, une Nuit mélancolique et lourde d'été, Pleine de silence et d'obscurité, Berce sur l'azur qu'un vent doux effleure L'arbre qui frissonne et l'oiseau qui pleure.
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), "Le Rossignol", appears in Poèmes saturniens, in 3. Paysages tristes, no. 7, Paris, Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Bergen Weeks Applegate) , "The nightingale", appears in Poems Saturnine, in 3. Somber Landscapes, no. 7, Chicago, Ralph Fletcher Seymour, The Alderbrink Press, first published 1916
- HUN Hungarian (Magyar) (Tamás Rédey) , "A fülemüle", copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Paul Verlaine, Poëmes saturniens, Paris: Alphonse Lemerre, 1866, in Paysages tristes, pages 61-62.
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]