Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise aupres du feu, [devidant]1 et filant, Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant, Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle. Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Desja sous le labeur à demy sommeillant, Qui au bruit de Ronsard ne s'aille resveillant, Benissant vostre nom de louange immortelle. Je seray sous la terre, et fantaume sans os : Par les ombres Myrtheux je prendray mon repos. Vous serez au fouyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour, et vostre fier desdain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.
Chants sur d'anciennes paroles
by Eugène Bouvy (1859 - 1944)
1. Quand vous serez bien vieille  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title, appears in Le Second Livre des Sonnets pour Hélène, no. 24
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Wyatt) , copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Humbert Wolfe) , no title, first published 1934
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Pflücke die Rosen, so lange du kannst", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
See also Yeats' free adaptation, When you are old.
Modernized form of text used by Huberti and Swithinbank:
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle, Assise auprès du feu, dévidant et filant, Direz, chantant mes vers, [en]2 vous émerveillant: Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle. Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle, Déjà sous le labeur à demy sommeillant, Qui au bruit de [Ronsard]3 ne s'aille réveillant, Bénissant vôtre nom de louange immortelle. Je seray sous la terre, et fantôme sans os : Par les ombres myrteux je prendrai mon repos; Vous serez au foyer une vieille accroupie, Regrettant mon amour, et vôtre fier dédain. Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain : Cueillez dès aujourd'huy les roses de la vie.1 Gouvy: "devisant"
2 Huberti: "et"
3 Swithinbank: "mon nom"
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2. Dites moi  [sung text not yet checked]
Dites-moi où, n'en quel pays, Est Flora la belle Romaine, Archipiades, ne Thaïs, Qui fut sa cousine germaine, Echo, parlant quant bruit on mène Dessus rivière ou sur étang, Qui beauté eut trop plus qu'humaine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Où est la très sage Héloïs, Pour qui fut châtré et puis moine Pierre Esbaillart à Saint-Denis ? Pour son amour eut cette essoine. Semblablement, où est la roine Qui commanda que Buridan Fût jeté en un sac en Seine ? Mais où sont les neiges d'antan ? La roine Blanche comme un lis Qui chantait à voix de sirène, Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz, Haramburgis qui tint le Maine, Et Jeanne, la bonne Lorraine Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ; Où sont-ils, où, Vierge souvraine ? Mais où sont les neiges d'antan ? Prince, n'enquerrez de semaine Où elles sont, ni de cet an, Que ce refrain ne vous remaine : Mais où sont les neiges d'antan ?
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It is based on
- a text in French (Français) by François Villon (1431 - 1463), "Ballade des dames du temps jadis", appears in Le Testament
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , "Ballad of the ladies of long ago", copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
Note: this is a version of the text with modernized spelling.
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3. Jehan surprit gentil oyseau  [sung text not yet checked]
Iehan surprit gentil oyseau Lequel charmoit par son ramage : Et pour ce qu'estoit son plumage, Onc ne se vit rien de si beau. A terre il met soubs son chapeau Cestuy doulx chantre du bocage, Puis s'en va questant maint rameau, Pour à l'oysel faire vne cage, Disant : « O cher petit moineau ! Adonc qu'auray parfait l'ouurage, Iray vers farouche Isabeau, Et de toy luy faisant hommage, Reclameray pour tel cadeau, Vng doulx bayser amoureux gage : Et si m'en donne vng, bien & beau, Deux en prendray, trois, plus je gage !... Las ! point n'est faite encor la cage !... » Mais Dieu ! quel contretemps nouueau ! Bise, qui tousiours fait rauage, Auoit emporté le chapeau : Oyfel chantoit dans le feuillage. Baysers adieu ! Le pastoureau Plus n'en espera dauantage.
Text Authorship:
- possibly by Rémy Belleau (1527/8 - 1577), "Espoir decev"
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Confirmed with Œuvres complètes de Rémy Belleau. Nouvelle Édition. Tome I, Paris, 1867, page 168. Note from this edition: "Cette petite pièce a été publiée, il ya quelques années dans la Vigie de Dunkerque, comme étant de Remy Belleau. Nous croyons devoir l'insérer ici, quoique peu porté à en garantir l'authenticité."
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