Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit, Car chaque solitude a son propre mystère : Les bois ont donc aussi leur façon de se taire Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit. On sent dans leur silence errer l'âme du bruit, Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière. Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière Selon ses souvenirs l'éprouve et le traduit. La nuit des bois fait naître une aube de pensées ; Et, favorable au vol des strophes cadencées, Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort. Et le coeur dans les bois se donne sans effort : Leur nuit rend plus profonds les regards qu'on y lance, Et les aveux d'amour se font de leur silence.
Solitudes
Song Cycle by Matthieu Roy (b. 1980)
1. Silence et nuit des bois  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Silence et nuit des bois", written 1866-1869, appears in Les Solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Le Monde à nu
Language: French (Français)
Entouré de flacons, d'étranges serpentins
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Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Le monde à nu", written 1866, appears in Les épreuves, in Action, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1866
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3. Les Stalactites  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
J'aime les grottes où la torche Ensanglante une épaisse nuit, Où l'écho fait, de porche en porche, Un grand soupir du moindre bruit. Les stalactites à la voûte Pendent en pleurs pétrifiés Dont l'humidité, goutte à goutte, Tombe lentement à mes pieds. Il me semble qu'en ces ténèbres Règne une douloureuse paix ; Et devant ces longs pleurs funèbres Suspendus sans sécher jamais, Je pense aux âmes affligées Où dorment d'anciennes amours : Toutes les larmes sont figées, Quelque chose y pleure toujours.
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Les stalactites", appears in Les Solitudes
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Déclin d'amour  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Dans le mortel soupir de l'automne, qui frôle Au bord du lac les joncs frileux, Passe un murmure éteint : C'est l'eau triste et le saule Qui se parlent entre eux. Le saule : » Je languis, vois! ma verdure tombe Et jonche ton cristal glacé ; Toi qui fus la compagne, aujourd'hui sois la tombe De mon printemps passé.« Il dit. La feuille glisse et va remplire l'eau brune. L'eau répond : » Ô mon pâle amant, Ne laisse pas ainsi tomber une par une Tes feuilles lentement ; » Ce baiser me fait mal, autant, je te l'assure, Que [les coups]1 des avirons lourds ; Le frisson qu'il me donne est comme une blessure Qui s'élargit toujours. » Ce n'est qu'un point d'abord, puis un cercle qui tremble Et qui grandit multiplié ; Et les fleurs de mes bords sentent toutes ensemble Un sanglot à leur pied. » Que ce tressaillement rare et long me tourmente! Pourquoi m'oublier peu à peu ? Secoue en une fois, cruel, sur ton amante Tes baisers d'adieu! «
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Déclin d'amour", written 1866-1869, appears in Les Solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Decline of love", copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Erkaltende Liebe", copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
1 Koechlin: "le coup"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
5. La Voie lactée  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Aux étoiles j'ai dit un soir : « Vous ne paraissez pas heureuses ; Vos lueurs, dans l'infini noir, Ont des tendresses douloureuses ; « Et je crois voir au firmament Un deuil blanc mené par des vierges Qui portent d'innombrables cierges Et se suivent languissamment. « Êtes-vous toujours en prière ? Êtes-vous des astres blessés ? Car ce sont des pleurs de lumière, Non des rayons, que vous versez. « Vous, les étoiles, les aïeules Des créatures et des dieux, Vous avez des pleurs dans les yeux... » Elles m'ont dit : « Nous sommes seules... « Chacune de nous est très loin Des sœurs dont tu la crois voisine ; Sa clarté caressante et fine Dans sa patrie est sans témoin ; « Et l'intime ardeur de ses flammes Expire aux cieux indifférents. » Je leur ai dit : « Je vous comprends ! Car vous ressemblez à des âmes : « Ainsi que vous, chacune luit Loin des sœurs qui semblent près d'elle, Et la solitaire immortelle Brûle en silence dans la nuit. »
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "La voie lactée", appears in Les Solitudes, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1869
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , "银河", copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- RUS Russian (Русский) (Innokenty Fyodorovich Annensky) , "***"
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