French (Français) translations of Drei Balladen von L. Uhland für 1 Singstimme mit Pianoforte, opus 6

Une pâle vierge marchait en silence dans le jardin du couvent.
La lumière indécise de la lune l'éclairait,
À ses cils étaient suspendues
Les larmes d'un tendre amour.

« Ô je suis contente que mon fidèle amant soit mort !
J'ai à nouveau le droit de l'aimer :
Il sera un ange,
Et j'ai le droit d'aimer les anges. »

D'un pas hésitant elle se dirigea vers l'image de Marie ;
Elle baignait dans un jour lumineux,
Elle abaissa un regard  tendrement maternel
Sur la pure jeune fille.

Celle-ci  tomba à ses pieds, regarda vers le ciel avec calme,
Jusqu'à ce que ses paupières
Dans la mort se ferment :
Alors son voile flotta vers le sol.

La fille du roi d'Espagne
Commença à apprendre un métier
Elle voulut bien apprendre à coudre,
À laver et encore à coudre.

Et dès la première chemise
Qu'elle dut laver,
Elle fit tomber dans la mer
L'anneau de sa blanche main.

C'était une délicate demoiselle,
Et elle se mit à pleurer.
C'est alors qu'un chevalier de grand mérite
Passa sur le chemin :

« Si je le rapporte,
Que me donnera la belle ? »
« Un baiser de ma bouche,
Je ne puis le refuser. »

Le chevalier se déshabille,
Il plonge aussitôt dans la mer,
Et au premier plongeon,
Il n'a rien pu trouver.

Et au second plongeon,
L'anneau brille tout près,
Et au troisième plongeon
Le chevalier se noie.

C'était une délicate demoiselle,
Elle se mit à pleurer.
Elle alla voir son père :
« Je ne veux désormais plus de métier ».

Moi, Götz von Tübingen, comte palatin,
Je vends châteaux et villes,
Avec habitants, tribut, champs et forêt,
Je suis couvert de dettes.

Je garde seulement deux droits,
Deux bons et anciens droits :
L'un est dans un couvent, à la belle tour,
Et l'autre est une verte forêt.

Nous avons donné au couvent jusqu'à la pauvreté
Et le construisant nous nous sommes ruinés,
C'est pourquoi l'abbé doit nous nourrir, moi,
Mon autour et mon chien.

À Schönbuch, autour du couvent,
J'ai une chasse,
Je l'ai conservée, ainsi je n'ai pas
La douleur d'avoir perdu tout le reste.

Et si vous les moines, un jour
N'entendez plus mon cor de chasse,
Alors sonnez la cloche, allez à ma recherche !
Je serai couché près du puits ombragé.

Enterrez-moi sous un large chêne,
Sous la verdure et le chant des oiseaux,
Et dites pour moi une messe de chasseur,
Qui ne dure pas trop longtemps.