Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre,
Une larme tombe, puis une autre,
Toi, [qui]1 pleures-tu ? Ton doux pays,
Tes parents lointains, ta fiancée.
Moi, mon existence dépensée
En vœux trahis.
Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre.
Une larme tombe, puis une autre.
Semons dans la mer ces pâles fleurs.
À notre sanglot qui se lamente
Elle répondra par la tourmente
Des flots hurleurs.
[ ... ]
Pleurons nos chagrins, chacun le nôtre.
Une larme tombe, puis une autre.
Peut-être toi-même, ô triste mer,
Mer au goût de larme âcre et salée,
Es-tu de la terre inconsolée
Le pleur amer.
Mélodies - Premier cahier , opus 2
by Alfredo Casella (1883 - 1947)
1. Larmes  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Larmes", appears in La Mer, in 6. Étant de quart, no. 17, Paris, Éd. Maurice Dreyfous, first published 1886
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Nele Gramß) , "Tränen", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
1 Flégier: "que"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. C'était un songe  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
C'était un songe d'or, quand au refrain des vagues Perdus dans un regard et du monde oubliés, Nous laissions sur les flots ondoyer nos yeux vagues Et marchions en rêvant l'un sur l'autre appuyés. C'était un songe d'or ; les longs cheveux des algues, Sur le sable pâli, déployaient à nos pieds Leurs grands anneaux vivants et noirs, sinistres bagues Que l'Océan enroule aux doigts de ses noyés, C'était un songe d'or ; dans les gerbes d'écume Le flot nous apportait jusqu'aux flocons de plume, Jusqu'aux duvet neigeux du pâle goëland. Mais, comme un alcyon aveuglé dans la brume, Votre amour s'est perdu dans l'horizon qui fume Et dans mon cœur sans rêve a laissé le néant.
Authorship:
- by Paul Duval (1855 - 1906), as Jean Lorrain, "C'était un songe", appears in Le sang des dieux, in 2. Parfums anciens, no. 2, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1882
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Confirmed with Le Sang des Dieux par Jean Lorrain, Paris, 1882, page 70.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Temps de neige  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
Ô la douceur en la neige qui tombe, Moisson pâle des lys épanouis aux cieux, Qu’effeuilent en rêvant et d’un geste pieux, Les anges assemblés, aux ailes de colombe. Ô le secret languir au cœur aimant et seul ; Lassitude à sa joie, attirance à sa peine, Devant l’immensité morne sous le linceul Que le vent engourdi peut soulever à peine. Virginales blancheurs! Flocons immaculés ! Bercez sur vos frissons mes pensives alarmes, Et sur l’azur blêmi, silencieux, coulez, Comme des larmes !
Authorship:
- by Amédée-Landély Hettich (1856 - 1937)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Rêverie  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
Dans les vergers Les bergers font chanter leurs cœurs sur leurs flûtes, et sur les eaux Les oiseaux Tournent et montent en volutes. L’air est si frais, Les forêts exhalent des odeurs si douces Qu’il vient au cœur La langueur de mourir à deux dans les mousses. Un astre luit, et s’enfuit, Les blancs nuages se colorent... Mon cœur est las, des lilas sous ma fenêtre s’évaporent ; Ah! les frissons des buissons Que la brise tiède balance ; Ah ! sans penser se bercer de solitude et de silence. oublier tout, et partout où votre regard se repose, Ne plus rien voir dans le soir Que des ombres sous un ciel rose.
Authorship:
- by Francis Wiener (1877 - 1937), as Francis de Croisset
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Researcher for this page: Joost van der Linden [Guest Editor]5. Nuageries  [sung text checked 1 time]
Language: French (Français)
Les nuages là-haut vont rêvant ; pas de vent, nul rayon n'y met son coloris. On dirait une bande d'oiseaux dans les eaux mirant leur gros ventre envelours gris. Les nuages là-haut vont planant. Maintenant la brise ébouriffe leur poitrail où les rais du soleil découvert ont ouvert des blessures d'or et de corail. Les nuages là-haut vont mourant; car, plus grand, sous la dent féroce qui les mord s'élargit le grand trou peu à peu tout en feu par où fruit le sang et vient la mort. Le nuages là-haut vont crevant. Et le vent les jette à la mer qui se ternit. On dirait une bande d'oiseaux dans les eaux plongeant pour mourir où fut leur nid.
Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Nuageries", written 1886, appears in La Mer, in 3. Marines, no. 14, Paris, Maurice Dreyfous, first published 1886
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani