La pauvre fleur disait au papillon céleste : - Ne fuis pas ! Vois comme nos destins sont différents. Je reste, Tu t'en vas ! Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes Et loin d'eux, Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes Fleurs tous deux ! Mais, hélas ! l'air t'emporte et la terre m'enchaîne. Sort cruel ! Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine Dans le ciel ! Mais non, tu vas trop loin ! - Parmi des fleurs sans nombre Vous fuyez, Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre A mes pieds. Tu fuis, puis tu reviens ; puis tu t'en vas encore Luire ailleurs. [Aussi]1 me trouves-tu toujours à chaque aurore Toute en pleurs ! Oh ! pour que notre amour coule des jours fidèles, Ô mon roi, Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes Comme à toi !
Quatre Poésies de Victor Hugo
Song Cycle by Victor Emanuel Bendix (1851 - 1926)
1. La Pauvre Fleur  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1834, appears in Les Chants du Crépuscule, no. 27a, first published 1835
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , no title, copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Peter Low) , no title, copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Elena Mariani) , no title, copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Mercedes Vivas) , no title, copyright © 2006, (re)printed on this website with kind permission
1 Cogni: "Ainsi"
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2. Oh ! n’insultez jamais  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Oh ! n'insultez jamais une femme qui tombe ! Qui sait sous quel fardeau la pauvre âme succombe ! Qui sait combien de jours sa faim a combattu ! Quand le vent du malheur ébranlait leur vertu, Qui de nous n'a pas vu de ces femmes brisées S'y cramponner longtemps de leurs mains épuisées ! Comme au bout d'une branche on voit étinceler Une goutte de pluie où le ciel vient briller, Qu'on secoue avec l'arbre et qui tremble et qui lutte, Perle avant de tomber et fange après sa chute ! La faute en est à nous ; à toi, riche ! à ton or ! Cette fange d'ailleurs contient l'eau pure encor. Pour que la goutte d'eau sorte de la poussière, Et redevienne perle en sa splendeur première, Il suffit, c'est ainsi que tout remonte au jour, D'un rayon de soleil ou d'un rayon d'amour !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1835, appears in Les Chants du Crépuscule, no. 14
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Sultan Achmet  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
À Juana la grenadine, Qui toujours chante et badine, Sultan Achmet dit un jour - Je donnerais sans retour, Mon royaume pour Médine, Médine pour ton amour. - Fais-toi chrétien, roi sublime ! Car il est illégitime, Le plaisir qu'on a cherché Aux bras d'un Turc débauché. J'aurais peur de faire un crime. C'est bien assez du péché. - Par ces perles dont la chaîne Rehausse, ô ma souveraine, Ton cou blanc comme le lait, Je ferai ce qui te plait, Si tu veux bien que je prenne Ton collier pour chapelet.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Sultan Achmet", written 1828, appears in Les Orientales, no. 29, first published 1829
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The poem is headed by a quote from Hafiz (in translation): "Oh! permets, charmante fille, que j'enveloppe mon cou avec tes bras."Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Ô mes lettres d'amour  [sung text not yet checked]
Language: French (Français)
Ô mes lettres d'amour, de vertu, de jeunesse, C'est donc vous ! Je m'enivre encore à votre ivresse ; Je vous lis à genoux. Souffrez que pour un jour je reprenne votre âge ! Laissez-moi me cacher, moi, l'heureux et le sage, Pour pleurer avec vous ! J'avais donc dix-huit ans ! j'étais donc plein de songes ! L'espérance en chantant me berçait de mensonges. Un astre m'avait lui ! J'étais un dieu pour toi qu'en mon coeur seul je nomme ! J'étais donc cet enfant, hélas! devant qui l'homme Rougit presque aujourd'hui ! Ô temps de rêverie, et de force, et de grâce ! Attendre tous les soirs une robe qui passe ! Baiser un gant jeté ! Vouloir tout de la vie, amour, puissance et gloire ! Etre pur, être fier, être sublime et croire A toute pureté ! A présent j'ai senti, j'ai vu, je sais. - Qu'importe ? Si moins d'illusions viennent ouvrir ma porte Qui gémit en tournant ! Oh ! que cet âge ardent, qui me semblait si sombre, A côté du bonheur qui m'abrite à son ombre, Rayonne maintenant ! Que vous ai-je donc fait, ô mes jeunes années ! Pour m'avoir fui si vite et vous être éloignées Me croyant satisfait ? Hélas ! pour revenir m'apparaître si belles, Quand vous ne pouvez plus me prendre sur vos ailes, Que vous ai-je donc fait ? Oh ! quand ce doux passé, quand cet âge sans tache, Avec sa robe blanche où notre amour s'attache, Revient dans nos chemins, On s'y suspend, et puis que de larmes amères Sur les lambeaux flétris de vos jeunes chimères Qui vous restent aux mains ! Oublions ! oublions ! Quand la jeunesse est morte, Laissons-nous emporter par le vent qui l'emporte A l'horizon obscur, Rien ne reste de nous ; notre oeuvre est un problème. L'homme, fantôme errant, passe sans laisser même Son ombre sur le mur !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Ô mes lettres d'amour", written 1830, appears in Les Feuilles d'automne, no. 14
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