Si j'ai parlé De mon amour, c'est à l'eau lente Qui m'écoute quand je me penche Sur elle ; si j'ai parlé De mon amour, c'est au vent Qui rit et chuchote entre les branches ; Si j'ai parlé de mon amour, c'est à l'oiseau Qui passe et chante Avec le vent ; Si j'ai parlé C'est à l'écho. Si j'ai aimé de grand amour, Triste ou joyeux, Ce sont tes yeux ; Si j'ai aimé de grand amour, Ce fut ta bouche grave et douce, Ce fut ta bouche ; Si j'ai aimé de grand amour, Ce furent ta chair tiède et tes mains fraiches, Et c'est ton ombre que je cherche.
Mélodies (1906)
by (François-Clément) Théodore Dubois (1837 - 1924)
1. Si j'ai parlé ... Si j'ai aimé  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Henri Francois-Joseph de Régnier (1864 - 1936), "Odelette IV", written 1897, appears in Les jeux rustiques et divins, in 4. La corbeille des heures, no. 8, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
2. Un petit roseau  [sung text not yet checked]
Un petit roseau m'a suffi Pour faire frémir l'herbe haute Et tout le pré Et les doux saules Et le ruisseau qui chante aussi ; Un petit roseau m'a suffi A faire chanter la forêt. Ceux qui passent l'ont entendu Au fond du soir, en leurs pensées, Dans le silence et dans le vent, Clairon perdu, proche ou lointain... Ceux qui passent en leurs pensées En écoutant, au fond d'eux-mêmes, L'entendront encore et l'entendent Toujours qui chante. Il m'a suffi De ce petit roseau cueilli A la fontaine où vint l'Amour Mirer un jour Sa face grave Et qui pleurait, Pour faire pleurer ceux qui passent Et trembler l'herbe et frémir l'eau ; Et j'ai, du souffle d'un roseau, Fait chanter toute la forêt.
Text Authorship:
- by Henri Francois-Joseph de Régnier (1864 - 1936), "Odelette I", written 1897, appears in Les jeux rustiques et divins, in 4. La corbeille des heures, no. 3, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
3. Villanelle  [sung text not yet checked]
En ce mois délicieux, Qu’amour toute chose incite, Un chacun à qui mieux mieux La douceur’ du temps imite, Mais une rigueur dépite Me fait pleurer mon malheur. Belle et franche Marguerite Pour vous j’ai cette douleur. Dedans votre oeil gracieux Toute douceur est écrite, Mais la douceur de vos yeux En amertume est confite, Souvent la couleuvre habite Dessous une belle fleur. Belle et franche Marguerite, Pour vous j’ai cette douleur. Or, puis que je deviens vieux, Et que rien ne me profite, Désespéré d’avoir mieux, Je m’en irai rendre ermite, Pour mieux pleurer mon malheur. Belle et franche Marguerite, Pour vous j’ai cette douleur. Mais si la faveur des Dieux Au bois vous avait conduite, Ou, d’espérer d’avoir mieux, Je m’en irai rendre ermite, Peut être que ma poursuite Vous ferait changer couleur. Belle et franche Marguerite Pour vous j’ai cette douleur.
Text Authorship:
- by Joachim du Bellay (1525 - c1560), "Villanelle", appears in Divers Jeux Rustiques, no. 14
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Autre bayser  [sung text not yet checked]
Quand ton col de couleur de rose Se donne à mon embrassement, Et ton œil languist doulcement D'une paupière à demy close, Mon ame se fond du désir, Dont elle est ardentement pleine, Et ne peult souffrir à grand' peine La force d'un si grand plaisir. Puis quand j'approche de la tienne Ma lèvre, et que si près je suis, Que la fleur recuillir je puis De ton haleine Ambroisienne: Quand le soupir de ces odeurs Ou noz deux langues qui se jouent, Moitement folastrent et nouent, Évente mes doulces ardeurs, Il me semble estre assis à table Avec les Dieux, tant suis heureux, Et boire à longs traicts savoureux Leur doulx breuvage délectable. Si le bien qui au plus grand bien Est plus prochain, prendre on me laisse, Pourquoy ne permets-tu, maistresse, Qu'encores le plus grand soit mien ? As-tu peur que la jouissance D'un si grand heur me face Dieu ? Et que sans toy je vole au lieu D'éternelle resjouissance ? Belle, n'aye peur de cela, Par tout où sera ta demeure, Mon ciel jusqu'à tant que je meure, Et mon paradis sera là.
Text Authorship:
- by Joachim du Bellay (1525 - c1560), "Autre bayser", appears in Divers Jeux Rustiques, no. 24, first published 1558
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (David Wyatt) , "Other kiss", copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Divers Jeux Rustiques et autres œuvres poétiques de Joachim Du Bellay Angevin, Collationné sur la première édition (Paris, 1558), Paris, Isidore Liseux, 1875, pages 80-81.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]