Voici dans le couvent voisin qui se recueille Le rosaire et le bruit d'abeilles des Avé Voici le vent du soir qui joue avec la feuille Ô bien-aimée, un jour encore s'est achevé. Joignons les mains, joignons nos cœurs et, bouche à bouche, Puisque le tendre amour nous parle, écoutons-le, Rêvons. Vesper sourit, la colombe se couche, Et le tilleul embaume et baigne dans l'air bleu.
Les mélancolies passionnées
Song Cycle by Gabriel Grovlez (1879 - 1944)
1. Voici dans le couvent voisin qui se recueille  [sung text not yet checked]
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "Voici dans le couvent voisin qui se recueille", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage  [sung text not yet checked]
L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage, Car chacun de nous deux a peur du même instant. " Mon bien-aimé, dis-tu très bas, je t'aime tant... Laisse... Ferme les yeux... Ne parle pas... Sois sage... Je te devine proche au feu de ton visage. Ma tempe en fièvre bat contre ton coeur battant. Et, le cou dans tes bras, je frissonne en sentant Ta gorge nue et sa fraîcheur de coquillage. Ecoute au gré du vent la glycine frémir. C'est le soir ; il est doux d'être seuls sur la terre, L'un à l'autre, muets et faibles de désir. D'un baiser délicat tu m'ouvres la paupière ; Je te vois, et, confuse, avec un long soupir, Tu souris dans l'attente heureuse du mystère.
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "L'amour nous fait trembler comme un jeune feuillage", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]3. Le ciel profond reflète en étoiles nos larmes  [sung text not yet checked]
Le ciel profond reflète en étoiles nos larmes, Car nous pleurons, ce soir, de nous sentir trop vivre. La brume est chaude, la plus blanche rose enivre, La chair baigne en un lac balsamique, et le calme Nocturne ajoute à la confusion des âmes. La peine d'un lointain violon nous arrive En longs sanglots qui font la volupté pensive. On entend le jardin mystérieux qui parle. Nulle haleine. Là-bas, le rossignol égoutte Ses perles vives ; l'ombre est claire ; toute flûte Soupire... Il faut nous taire, il faut aimer, les heures Ont suspendu leur vol à tes lèvres : écoute S'effeuiller en frissons de nacre sous la lune Les frêles hampes d'eau des cours intérieures.
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "Le ciel profond reflète en étoiles nos larmes", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. La maison serait blanche et le jardin sonore  [sung text not yet checked]
La maison serait blanche et le jardin sonore De bruits d'eaux vives et d'oiseaux, Et le lierre du mur qui regarde l'aurore Broderait d'ombres les rideaux Du lit tiède où, mêlés comme deux tourterelles, Las d'un voluptueux sommeil, Nous souririons, heureux de nous sentir des ailes Aux premiers rayons du soleil. Cette maison n'aurait sous l'auvent qu'un étage Au balcon noyé de jasmins. Les fleurs, le miel, ô mon amie, et le laitage Aromatiseraient tes mains. Un fleuve baignerait nos vergers, et sa rive Cacherait parmi les roseaux Une barque bercée et dont la rame oisive Miroite en divisant les eaux. Nous resterions longtemps assis sur la terrasse, Le soir, lorsqu'entre ciel et champ Le piétinant troupeau pressé des brebis passe Dans la lumière du couchant ; Et nos coeurs répondraient à l'angélus qui sonne Avec la foi des coeurs à qui la vie est bonne. Plus tard, sur le balcon rempli d'ombre, muets, L'oreille ouverte au bruit des trains dans la vallée, Goûtant tout ce qu'un sage amour contient de paix, Nos âmes se fondraient dans la nuit étoilée. Ecoutant nos enfants dormir derrière nous, Pâle dans tes cheveux libres où l'air se joue, Ta main fraîche liée aux miennes : " Qu'il est doux, Qu'il est doux, dirais-tu, les cils contre ma joue, Quand on sait où poser la tête, d'être las ! " Mes lèvres fermeraient ta paupière endormie. Cher asile, jardin, maison rustique... Hélas ! Car nous rêvons quand il faut vivre, ô mon amie !
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "La maison serait blanche et le jardin sonore", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Ah ! le navrant sourire où monte un flot de larmes  [sung text not yet checked]
Ah ! le navrant sourire où monte un flot de larmes, Et nos cœurs douloureux et lourds qui battent l'heure ! Détourne ton visage et laisse-moi. Qu'il pleure, Le pauvre enfant blotti sur ton sein, pauvre femme ! Dérobe-moi tes yeux : les suprêmes regards Brisent la faible force amoureuse en sanglots. La lampe jaunit ; vois, poindre entre les rideaux, Amer et gris, le jour éternel du départ. Épargne-moi les mots charitables qui mentent Si mal, qui font si mal en vain, ô mon amante ! Adieu, sache me dire adieu, tout simplement. Mais la femme est adroite à duper la douleur, Et je rêve, apaisé par ton courage aimant, Qu'une mère sourit à son enfant qui meurt.
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "Ah ! le navrant sourire où monte un flot de larmes", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Encore un peu ta bouche en pleurs  [sung text not yet checked]
Encore un peu ta bouche en pleurs, encore un peu Tes mains contre mon coeur et ta voix triste et basse ; Demeure ainsi longtemps, délicieuse et lasse, Auprès de moi, ma pauvre enfant, ce soir d'adieu. Les formes du jardin se fondent dans l'air bleu, Le vent propage en l'étouffant l'aveu qui passe ; L'heure semble éternelle au couple qui s'enlace, Et l'ivresse de vivre unit les chairs en feu : Ah ! qu'il nous faut souffrir, ce soir, ma bien-aimée ! Doigt par doigt, jeu pensif, j'ouvre ta main fermée ; Nous n'osons pas songer à l'approche du jour. Tu sanglotes, ta calme étreinte se dénoue ; Et sur la pauvre humilité de notre amour Le ciel, nocturne paon étoilé, fait la roue.
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "Encore un peu ta bouche en pleurs", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. Ma douce enfant, ma pauvre enfant, sois forte et calme  [sung text not yet checked]
Ma douce enfant, ma pauvre enfant, sois forte et calme. Pense à Dieu, pense à notre amour éternel. Lève Les yeux, souris, et vois, d'un battement si faible, Mes cils mouillés répondre à ton sourire pâle. Dis-moi : Je t'aime, encor. Je t'aime, et puis ne parle Plus ; les mots font mal à ceux qui vont mourir. Laisse Ta gorge se gonfler sur mon coeur, à mes lèvres Laisse ta main qui tremble en essuyant des larmes. Tristement, âprement, nos bouches s'enveloppent Dans un dernier baiser surhumain qui sanglote. Et maintenant, adieu, tout est fini. Silence. Une feuille en tombant fait ombre sur la lune. Des pas. Un souffle d'air. Et le calme nocturne Est si pur, si profond, que nos âmes s'entendent.
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "Ma douce enfant, ma pauvre enfant, sois forte et calme", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- DUT Dutch (Nederlands) (Joost van der Linden) , "Mijn zoete kind, mijn arme kind, wees sterk en kalm", copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
8. Que la nuit m'enveloppe et dorlote ma peine  [sung text not yet checked]
Que la nuit m'enveloppe et dorlote ma peine De toute sa bonté, de toute sa douceur ; Que les flocons légers de la neige à mon cœur S'enroulent comme au noir rouet la blanche laine. La chambre est une tendre aïeule qui me berce Des chansons qui berçaient mon enfance première, Et ces chansons font battre et mouillent mes paupières, Avec l'anxiété des feuilles sous l'averse. C'est déjà le sommeil où soupirent les choses, Une agonie indéfinie et le silence Et l'ombre où l'on entend tinter d'un timbre étrange L'horloge au cadran jaune enguirlandé de roses. Nue et câline, sous son voile de dentelles, L'heure aux doigts sourds, au pas flexible, ah ! vienne-t-elle, Qui fait mourir les feux au fond des chambres lasses, Qui fait mourir l'amour dans la cendre des âmes.
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- by Charles Guérin (1873 - 1907), "Que la nuit m'enveloppe et dorlote ma peine", appears in Le Cœur solitaire, in 4. Les mélancolies passionnées
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