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Treize poésies de Ronsard, mises en musique par Guido Spinetti, et ornées par Lucien Métivet de vignettes modernes dans le goût ancien, préface de Francisque Sarcey

by Guido Spinetti (flourished 1897)

1. Les muses lièrent un jour
 (Sung text)

Language: French (Français) 
Les Muses lièrent un jour
De chaisnes de roses Amour,
Et pour le garder, le donnèrent
Aux Grâces et à la Beauté,
Qui voyant sa desloyauté
Sur Parnasse l'emprisonnèrent.

Si tost que Vénus l'entendit,
Son beau ceston elle vendit
A Vulcan pour la délivrance
De son enfant, et tout soudain,
Ayant l'argent dedans la main,
Fit au Muses la révérance.

« Muses, déesses des chansons,
Quand il faudroit quatre rançons
Pour mon enfant, je les apporte ;
Délivrez mon fils prisonnier ! »
Mais les Muses l'ont fait lier
D'une chaisne encore plus forte.

Courage donques, amoureux !
Vous ne serez plus langoureux ;
Amour est au bout de ses ruses ;
Plus n'oseroit ce faux garçon
Vous refuser quelque chanson,
Puisqu'il est prisonnier des Muses !

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), written 1560

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Researcher for this page: Johann Winkler

2. Quand ce beau printemps je voy  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Quand ce beau Printemps je vois,
     J'aperçois
  Rajeunir la terre et l'onde
  [Et]1 me semble que le jour,
     Et l'Amour,
  [Comme enfants naissent]2 au monde.

Le jour qui plus beau se fait,
     Nous refait
  Plus belle et verte la terre,
  Et Amour armé de traits
     Et d'attraits,
  [Dans]3 nos coeurs nous fait la guerre.

Il répand de toutes parts
     Feux et dards
  Et dompte sous sa puissance
  Hommes, bestes et oiseaux,
     Et les eaux
  Lui [rendent]4 obeïssance.

Vénus avec son enfant
     Triomphant,
  Au haut de son coche assise,
  Laisse ses cygnes voler
     Parmi l'air
  Pour aller voir son Anchise. 

Quelque part que ses beaux yeux
     Par les cieux
  Tournent leurs lumières belles,
  L'air qui se montre serein
     Est tout plein
  D'amoureuses étincelles.

Puis en descendant à bas
     Sous ses pas
  Croissent mille fleurs écloses;
  Les beaux lis et les oeillets
     Vermeillets
  Y naissent entre les roses.

Je sens en ce mois si beau
     Le flambeau
  D'Amour qui m'échauffe l'âme,
  Y voyant de tous côtés
     Les beautés
  Qu'il emprunte de ma Dame.

Quand je vois tant de couleurs
     Et de fleurs
  Qui émaillent un rivage,
  Je pense voir le beau teint
     Qui est peint
  Si vermeil en son visage.

Quand je vois les grand rameaux
     Des ormeaux
  Qui sont lacés de lierre,
  Je pense être pris és lacs
     De ses bras,
  Et que mon col elle serre.

Quand j'entends la douce voix
     Par les bois
  Du gai rossignol qui chante,
  [D'elle]5 je pense jouir
     Et ouïr
  [Sa douce voix]6 qui m'enchante.

Quand Zéphyre mène un bruit
     Qui se suit
  Au travers d'une ramée, 
  Des propos il me souvient
     Que me tient
  La bouche de mon aimée.

Quand je vois en quelque endroit
     Un pin droit,
  Ou quelque arbre qui s'élève,
  Je me laisse décevoir,
     Pensant voir
  Sa belle taille et sa grève.

Quand je vois dans un jardin,
     Au matin,
  S'éclore une fleur nouvelle,
  J'accompare le bouton
     Au teton
  De son beau sein qui pommelle.

Quand le Soleil tout riant
     D'Orient
  Nous montre sa blonde tresse,
  Il me semble que je voi
     Près de moi
  Lever ma belle maîtresse.

Quand je sens parmi les prés
     Diaprés
  Les fleurs dont la terre est pleine,
  [Lors je]7 fais croire à mes sens
     Que je sens 
  [La douceur de son]8 haleine.

Bref, je fais comparaison,
     Par raison,
  Du printemps et de m'amie;
  Il donne aux fleurs la vigueur,
     Et mon coeur
  D'elle prend vigueur et vie.

Je voudrais au bruit de l'eau
     D'un ruisseau,
  Déplier ses tresses blondes,
  Frisant en autant de noeuds
     Ses cheveux.
  Que je verrais friser d'ondes.

Je voudrois, pour la tenir,
     Devenir
  Dieu de ces forêts désertes,
  La baisant autant de fois
     Qu'en un bois
  Il y a de feuilles vertes.

[Hà !]9 maîtresse, mon souci,
     Viens ici,
  Viens contempler la verdure !
  Les fleurs de mon amitié
     Ont pitié,
  [Et seule tu]10 n'en as cure.

Au moins lève un peu tes yeux
     Gracieux,
  Et vois ces deux colombelles,
  Qui font naturellement,
     Doucement
  L'amour du bec et des ailes.

Et nous, sous ombre d'honneur,
     Le bonheur
  Trahissons par une crainte:
  Les oiseaux sont plus heureux
     Amoureux,
  Qui font l'amour sans contrainte.

Toutefois ne perdons pas
     Nos ébats
  Pour ces lois tant rigoureuses;
  Mais, si tu m'en crois, vivons,
     Et suivons
  Les colombes amoureuses.
 
Pour effacer mon émoi,
     Baise-moi,
  [Rebaise-moi]11, ma Déesse!
  Ne laissons passer en vain
     Si soudain
  Les ans de notre [jeunesse.]12

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "Chanson"

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , "When I see the fair Springtime", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission

View original text (without footnotes)
1 Gouvy: "Il"
2 Gouvy: "Naissent"
3 Eben, Escher: "En"
4 Auric: "jurent"
5 Gouvy: "De toi"
6 Gouvy: "Ta voix"
7 Gouvy: "Je"
8 Gouvy: "Ta douce"
9 Gouvy: "Ah !"
10 Gouvy: "Mais toi, tu"
11 Gouvy: "Aime-moi"
12 Gouvy: "jeunesse, aime-moi !"

Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Jeroen Scholten , Malcolm Wren [Guest Editor]

3. À son page  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
[Fais rafraîchir mon]1 vin de sorte
qu'il [passe en froideur un]2 glaçon;
fais venir Jeanne, qu'elle apporte
son luth pour dire une chanson;
nous ballerons tous trois au son,
et dis à Barbe qu'elle vienne,
les cheveux tors à la façon
d'une folâtre Italienne.

Ne vois-tu que le jour se passe?
Je ne vis point au lendemain;
Page, reverse dans ma tasse,
[que ce grand verre soit]3 tout plein.
Maudit soit qui languit en vain!
[Ces vieux médicins]4 je n'appreuve;
[mon]5 cerveau n'est jamais bien sain
[si beaucoup de vin ne l'abreuve.]6

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585)

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (Peter Low) , "To his page", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
  • GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission

View original text (without footnotes)
1 Leguerney: "Rafraîchis-moi le"
2 Leguerney: "soit aussi frais qu'un"
3 Leguerney: "remplis-moi ce verre"
4 Leguerney: "Les Philosophes"
5 Leguerney: "le"
6 Leguerney: "Que l'Amour et le vin n'abreuve."

Researcher for this page: LaDonna Manternach

4. À Cassandre  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
  Mignonn', allon voir si la rose
Qui ce matin avoit declose
Sa robe de pourpr' au soleil,
A point perdu, cette vesprée,
Le plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

  Las, voyés comm' en peu d'espace,
Mignonn', ell' a dessus la place,
Las, las, ses beautés laissé cheoir!
Ô vrayement maratre nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure,
Que du matin jusques au soir!

  Donc, si vous me croiés, mignonne:
Tandis que vostr' age fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillés, cueillés vostre jeunesse,
Comm' à cette fleur, la viellesse
Fera ternir vostre beauté.

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "À Cassandre"

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
  • ENG English (Faith J. Cormier) , no title, copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission

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Modernized version used by Chaminade, Manduell, Wagner:

Mignonne, allons voir si la rose,
Qui ce matin avait desclose
Sa robe de pourpre au soleil,
N'a point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée
Et son teint au vôtre pareil.

Las! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a, dessus la place,
Las! Las! ses beautés laissé cheoir!
Ô vraiment marâtre nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure,
Que du matin jusques au soir!

[Or donc, écoutez-moi,]1 Mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
[En]2 sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse:
[Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.]3

1 Chaminade, Manduell: "Donc, si vous m'en croyez"
2 Chaminade: "Dans"
3 Manduell: "Comme à ceste fleur la vieillesse/ Fera ternir vostre beauté."

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

5. Sonnet pour Hélène  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise aupres du feu, [devidant]1 et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant,
Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Desja sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de Ronsard ne s'aille resveillant,
Benissant vostre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre, et fantaume sans os :
Par les ombres Myrtheux je prendray mon repos.
Vous serez au fouyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour, et vostre fier desdain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title, appears in Le Second Livre des Sonnets pour Hélène, no. 24

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
  • ENG English (Humbert Wolfe) , no title, first published 1934
  • GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Pflücke die Rosen, so lange du kannst", copyright © 2013, (re)printed on this website with kind permission
  • GER German (Deutsch) (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission

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See also Yeats' free adaptation, When you are old.

Modernized form of text used by Huberti and Swithinbank:

Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, [en]2 vous émerveillant:
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.

Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
Déjà sous le labeur à demy sommeillant,
Qui au bruit de [Ronsard]3 ne s'aille réveillant,
Bénissant vôtre nom de louange immortelle.

Je seray sous la terre, et fantôme sans os :
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos;
Vous serez au foyer une vieille accroupie,

Regrettant mon amour, et vôtre fier dédain.
Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
Cueillez dès aujourd'huy les roses de la vie.

1 Gouvy: "devisant"
2 Huberti: "et"
3 Swithinbank: "mon nom"

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

6. À un Aubespin  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Bel aubespin verdissant,
  Fleurissant
Le long de ce beau rivage,
Tu es vestu jusq'au bas
  [Des longs]1 bras
D'une lambrunche sauvage.

Deux camps drillantz de fourmis
  Se sont mis
En garnison soubz ta souche ;
Et dans ton tronc mi-mangé,
  Arrangé,
Les avettes ont leur couche.

Le gentil rossignolet
  Nouvelet,
Avecque sa bien aymée,
Pour ses amours aleger
  Vient loger
Tous les ans [dans]2 ta ramée:

[Sur ta cyme]3 il fait son ny
  Bien garny
De laine et de fine soye,
Où ses petitz [esclorront]4,
  Qui seront
De mes mains la douce proye.

Or vy, gentil aubespin,
  Vy sans fin,
Vy sans que jamais tonnerre,
Ou la coignée, ou les vens,
  Ou les tems
Te [puissent]5 ruer par terre.

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "Ode", appears in Nouvelle continuation des Amours, first published 1556

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission

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Note: in stanza 1, line 4, word 5 has the typo "bras" instead of "bas" in Janequin's score.

Modernized version used by Rivier and Leguerney:

Bel aubépin, verdissant, 
  Fleurissant 
Le long de ce beau rivage, 
Tu es vêtu jusqu'au bas 
  [Des longs]1 bras 
D'une lambruche sauvage. 

Deux camps drillants de fourmis 
Se sont mis 
En garnison sous ta souche; 
Et dans ton tronc mimangé, 
Arrangé, 
Les avettes ont leur couche. 

Le gentil rossignolet 
Nouvelet, 
Avecque sa bien-aimée, 
Pour ses amours alléger 
Vient loger 
Tous les ans [dans]2 ta ramée. 

Sur ta cime il fait son nid 
Bien garni 
De laine et de fine soie, 
Où ses petits écloront, 
Qui seront 
De mes mains la douce proie. 

Or vis, gentil aubépin, 
Vis sans fin, 
Vis sans que jamais tonnerre, 
Ou la cognée, ou les vents, 
Ou les temps
Te puissent ruer par terre.

1 Leguerney: "De tes"; Millot: "De long"
2 Hawley, Janequin, Leguerney, Millot: "en"
3 Hawley, Millot: "Dans laquelle"
4 Hawley, Millot: "s'eclorront"
5 Janequin: "puisse"

Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , David Wyatt

7. Douce maistresse, touche  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Douce maîtresse, touche,
Pour soulager mon mal,
Mes levres de ta bouche
Plus rouge que coral :
[Que mon col soit pressé
De ton bras enlassé]1.

Puis, face dessus face,
Regarde moy les yeux,
Afin que ton trait passe
[De]2 mon cœur soucieux
[Cœur qui]3 ne vit sinon
D'amour et de ton nom.

Je l'ay veu fier et brave,
Avant que ta beauté
Pour estre son esclave
Doucement l'eust [donté,]4
Mais son mal lui plait bien
Pourveu qu'il meure tien.

Belle [par]5 qui je donne
A [mes yeux]6 tant d'esmoy,
Baise moy ma mignonne,
Cent fois rebaise moy :
Et quoy ! faut il en vain
Languir dessus [ton]7 sein.

Maîtresse je n'ay garde
De vouloir t'esveiller,
Heureux quand je regarde
Tes beaux yeux sommeiller !
Heureux quand je les voy
Endormis dessus moy.

Veux-tu que je les baise
Afin de les ouvrir ?
Hà tu fais la mauvaise
Pour me faire mourir,
Je meurs entre tes bras
Et s'il ne t'en chaut pas !

Ha ma chere ennemie
Si tu veux m'apaiser
Redonne moy la vie
Par l'esprit d'un baiser,
Ha ! j'en ay la douceur
Senti jusques au cœur.

C'est une douce rage
Qui nous poinct doucement,
Quand d'un même courage
On s'aime incessament :
Heureux sera le jour
Que je mourray d'amour !

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission

View original text (without footnotes)
1 Caietain, La Grotte: "D'un doux lien pressé/ Tiens mon col embrassé"
2 Caietain, Chardavoine: "En"
3 Caietain, La Grotte: "Lequel"
4 Chardavoine: "traitté :"
5 Chardavoine: "pour"
6 Chardavoine: "mon cœur"
7 Caietain : "mon"

Researcher for this page: David Wyatt

8. Plusieurs de leurs corps desnuez  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Plusieurs de leurs corps dénués.
Se sont vus en diverse terre
Miraculeusement mués
L'un en serpent et l'autre en pierre,
L'un en fleur, l'autre en arbrisseau
L'un en loup, l'autre en colombelle;
L'un se vit changer en ruisseau:
Et l'autre devint arondelle.

Mais je voudrais être miroir,
A fin que toujours tu me visses;
Chemise je voudrais me voir,
Afin que souvent tu me prisses.
Volontiers eau je deviendrais,
Afin que ton corps je lavasse;
Être du parfum je voudrais,
Afin que [je te]1 parfumasse.

Je voudrais être le ruban
qui serre ta belle poitrine;
Je voudrais être le carcan
qui orne ta gorge ivoirine.
Je voudrais être tout autour
Le corail qui tes lèvres touche
Afin de baiser nuit et jour
Tes belles lèvres et ta bouche.

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , "Many, stripped of their mortal bodies", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission

View original text (without footnotes)
1 Milhaud: "ton corps je"

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

9. Voulant, ô ma douce moitié  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Voulant, ô ma douce moitié,
T'assurer que mon amitié
Ne se verra jamais finie,
Je fis, pour t'en assurer mieux
Un serment juré par mes yeux
Et par mon cœur et par ma vie.

Tu jures ce qui n'est à toi ;
Ton cœur et tes yeux sont à moi
D'une promesse irrévocable,
Ce médis-tu. Hélas ! au moins
Reçoit mes larmes pour témoins
Que ma parole est véritable !

Alors, Belle, tu me baisas,
Et doucement désattisas
Mon feu, d'un gracieux visage :
Puis tu fis signe de ton œil,
Que tu recevais bien mon deuil
Et mes larmes pour témoignage.

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), "Chanson"

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , copyright © 2019, (re)printed on this website with kind permission

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

10. À une jeune fille
 (Sung text)

Language: French (Français) 
Ma petite nymphe Macée,
Plus blanche qu'yvoire taillé,
Plus blanche que neige amassée,
Plus blanche que le laict caillé,
Ton beau teint ressemble les liz
Avecque les roses cueillis.

Descoeuvre-moy ton beau chef-d'œuvre,
Tes cheveux où le ciel, donneur
Des grâces, richement descoeuvre
Tous ses biens pour leur faire honneur ;
Descoeuvre ton beau front aussi,
Heureux object de mon souci.

Comme une Diane tu marches,
Ton front est beau, tes yeux sont beaux,
Qui flambent sous deux noires arches,
Comme deux célestes flambeaux,
D'où le brandon fut allumé,
Qui tout le cœur m'a consumé.

Ce fut ton œil, douce mignonne,
Qui d'un fol regard escarté.
Les miens encores emprisonne,
Peu soucieux de liberté,
Tous deux au retour du printemps,
Et sur l'avril de nos beaux ans.

Las ! puis que ta beauté première
Ne me daigne faire merci
Et me privant de ta lumière,
Prend son plaisir de mon souci,
Au moins regarde sur mon front
Les maux que tes beaux yeux me font.

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585)

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Researcher for this page: Johann Winkler

11. Dieu vous gard, messagers fidelles  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Dieu vous gard', messagers fidèles
Du Printemps, gentes hirondelles,
Huppes, coucous, rossignolets,
Tourtres, et vous oiseaux sauvages
Qui de cent sortes de ramages
Animez les bois verdelets.

Dieu vous gard', belles pâquerettes,
Belles roses, belles fleurettes,
[De Mars, et vous boutons]1 connus
Du sang d'Ajax et de Narcisse,
Et vous thym, anis et mélisse,
Vous soyez les bien revenus.

Dieu vous gard', troupe diaprée
[De]2 papillons, qui par la prée
Les douces herbes suçotez;
Et vous, nouvel essaim d'abeilles,
Qui les fleurs jaunes et vermeilles
[Indifferemment]3 baisotez.

Cent mille fois je resalue
Votre belle et douce venue.
Ô que j'aime cette saison
Et ce doux caquet des rivages,
Au prix des vents et des orages
Qui m'enfermaient en la maison!

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (Faith J. Cormier) , no title, copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission

View original text (without footnotes)
1 Milhaud: "Et vous boutons jadis"
2 Milhaud: "Des"
3 Milhaud: "De votre bouche"

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

12. Nous ne tenons en nostre main  [sung text not yet checked]

Language: French (Français) 
Nous ne tenons en notre main 
Le temps futur du lendemain; 
La vie n'a point d'assurance, 
Et pendant que nous désirons 
La faveur des Rois, nous mourons 
Au milieu de notre espérance. 

L'homme après son dernier trépas 
Plus ne boit ni mange là-bas, 
Et sa grange qu'il a laissée 
Pleine de blé devant sa fin 
Et sa cave pleine de vin 
Ne lui viennent plus en pensée. 

Hé, quel gain apporte l'émoi? 
Va, Corydon, apprête-moi 
Un lit de roses épanchées; 
Il me plaît, pour me défâcher, 
A la renverse me coucher 
Entre les pots et les jonchées.
 
Fais-moi venir Dorat ici, 
Fais-y venir Jodelle aussi, 
Et toute la Musine troupe; 
Depuis le soir jusqu'au matin, 
Je veux leur donner un festin 
Et cent fois leur pendre la coupe. 

Verse donc, et reverse encor 
Dedans cette grand'coupe d'or, 
Je vais boire à Henry Estienne, 
Qui des enfers nous a rendu 
Du vieil Anacréon perdu 
La douce lyre Téienne. 

A toi, gentil Anacréon, 
Doit son plaisir le biberon, 
Et Bacchus te doit ses bouteilles; 
Amour son compagnon te doit 
Vénus, et Silène qui boit 
L'été dessous l'ombre des treilles. 

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585), no title, subtitle: "Odelette à Corydon", appears in L'inspiration anacréontique , no. 1

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • ENG English (David Wyatt) , "We do not hold in our hands", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission

Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]

13. La belle Venus un jour
 (Sung text)

Language: French (Français) 
La belle Vénus un jour
M'amena son fils Amour ;
Et l'amemant me vint dire :
« Escoute, mon cher RONSARD,
Enseigne à mon enfant l'art
De bien jouer de la lyre. »

Ainsi, pauvre qu j'estois,
Tout mon art je recordois
A cet enfant pour l'apprendre :
Mais luy, comme un faux garson,
Se moquoit de ma chanson,
Et ne la vouloit entendre.

« Pauvre sot, » ce me dit-il,
« Tu ne penses bien subtil !
Mais tu as la teste fole
D'oser t'égaler à moy,
Qui jeune en sçay plus que toy,
Ny que ceux de ton escole. »

Et alors il me sourit
Et en me flattant m'apprit
Tous les œuvres de sa mère,
Et comme, pour trop aimer,
Il avoit fait transformer
En cent figures son père.

Il me dit tous ses attraits,
Tous ses jeux, et de quels traits
Il blesse les fantaisies
Et des hommes et des dieux,
Tous ses tourmens gracieux
Et toutes ses jalousies.

Et me les disant alors
J'oubliai tous les accors
De ma lyre desdaignée,
Pour retenir en leur lieu
L'autre chanson que c

Text Authorship:

  • by Pierre de Ronsard (1524 - 1585)

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