Toc, toc, toc toc, - il cloue à coups pressés ; Toc, toc, - le menuisier des trépassés. "Bon menuisier, bon menuisier, Dans le sapin, dans le noyer, Taille un cercueil très grand, très lourd, Pour que j'y couche mon amour." Toc toc, toc toc, - il cloue à coups pressés, Toc toc, - le menuisier des trépassés. "Qu'il soit tendu de satin blanc Comme ses dents, comme ses dents ; Et mets aussi des rubans bleus Comme ses yeux, comme ses yeux." Toc toc, toc toc, - il cloue à coups pressés. Toc toc, - le menuisier des trépassés. "Là-bas, là-bas près du ruisseau, Sous les ormeaux, sous les ormeaux, À l'heure où chante le coucou, Un autre l'a baisée au cou." Toc toc, toc toc, - il cloue à coups pressés, Toc, toc, - le menuisier des trépassés. "Bon menuisier, bon menuisier, Dans le sapin, dans le noyer, Taille un cercueil très grand, très lourd, Pour que j'y couche mon amour."
Cinq mélodies avec accompagnement de piano
by Xavier Perreau (1856 - 1939)
1. Le menuisier des trépassés  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Ioannes Papadiamantopoulos (1856 - 1910), as Jean Moréas, "Nocturne", appears in Les cantilènes, in 3. Airs et récits, no. 3
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- ENG English (Garrett Medlock) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
2. Les fenouils m'ont dit  [sung text not yet checked]
Les fenouils m’ont dit : Il t’aime si Follement qu’il est à ta merci ; Pour son revenir va t’apprêter. — Les fenouils ne savent que flatter ! Dieu, ait pitié de mon âme ! Les pâquerettes m’ont dit : Pourquoi Avoir remis ta foi dans sa foi. Son cœur est tanné comme un soudard. — Pâquerettes vous parlez trop tard ! Dieu, ait pitié de mon âme ! Les sauges m’ont dit : Ne l’attends pas, Il s’est endormi dans d’autres bras. — O sauges, tristes sauges, je veux Vous tresser toutes dans mes cheveux. Dieu, ait pitié de mon âme !
Text Authorship:
- by Ioannes Papadiamantopoulos (1856 - 1910), as Jean Moréas, "Une jeune fille parle", written 1886-1890, appears in Poésies 1886-1896, in 1. Le pèlerin passionné, in 2. Autant en emporte le vent, no. 7, Paris, Éd. Léon Vanier, first published 1892
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
3. La tentation de Saint Martin  [sung text checked 1 time]
Subtitle: Comment par deux fois, afin de se faire adorer, le Diable apparut à Saint Marin, sous la figure de Jésus-Christ
Notre bon évêque de Tours Était alors le Saint de France, Sur qui Satan de préférence Essayait ses plus méchants tours. Il fit mieux que les fois dernières Ce soir-là, Chrétiens, car il prit La figure de Jésus-Christ Et ce qu'il put de ses manières. Il s'était mis royalement : Pourpre d'or brodée et fleurie, Diadème d'orfèvrerie Avec un gros, gros diamant. Presqu'aussi gros qu'un œuf d'autruche, Mais dont l'éclat, en vérité, N'éclaira que la pauvreté Du Saint, son petit lit, sa cruche. A ce jeu dédamné pourtant, Comme le Saint fermait la bouche Et ne bougeait plus qu'une souche, Le trompeur n'était pas content : « Pourquoi gardes-tu le silence, N'est-ce pas ton Dieu que tu vois ? » Dit-il, adoucissant la voix Et comptant sur la ressemblance. « Allons, adore ton Sauveur, Rends lui grâce, au lieu de te taire, De ce qu'en passant sur la terre Il t'accorde cette faveur. » Avant d'en faire un peu de cendre, Comme il fit, d'un signe de croix, Le Saint dit : « Insensé qui crois Qu'ainsi je vais m'y laisser prendre ! Est-ce que, même dans les cieux, Notre Seigneur a ces dorures Et toutes ces fausses parures Que tu fais reluire à mes yeux ? Non, ce n'est point dans cette mise Que mon Dieu se fût présenté, Mais le coup de lance au côté, Et comme un pauvre sans chemise. » Et le changeant, comme j'ai dit, En un petit tas de poussière, D'un pan de sa robe grossière Le Saint balaya le Maudit. Rusé comme il est, l'on devine Que Satan, dès le lendemain, Se trouva nu, sur le chemin, Avec la blessure divine. Que fit le Saint ? Bien mieux que nous, Il s'aperçut de l'imposture ; Mais, pour soutenir l'aventure, Il prit Satan sur ses genoux, Et prodiguant au misérable Tous les soins que vous auriez eus Pour le corps même de Jésus, Il baisa la plaie adorable ! Ce que voyant du Paradis, Les Saints se voilèrent la face : « Et que vouliez-vous donc qu'il fasse ? » Dit Jésus aux Saints interdits, « Sachez que pour celui qui m'aime Et qui veut me demeurer cher, Toute chair qui saigne est ma chair, Fût-ce celle du diable même. »
Text Authorship:
- by Robert de Bonnières (1850 - 1905), "La tentation de Saint Martin", first published 1889
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Researcher for this page: Johann Winkler4. Chanson d'autrefois  [sung text not yet checked]
Jamais elle ne raille, Étant un calme esprit ; Mais toujours elle rit. - Voici des brins de mousse avec des brins de paille ; Fauvette des roseaux, Fais ton nid sur les eaux. Quand sous la clarté [douce]1 Qui sort de tes beaux yeux, On passe, on est [joyeux]2. - Voici des brins de paille avec des brins de mousse ; Martinet de l'azur, Fais ton nid dans mon mur. Dans l'aube avril se mire, Et les rameaux fleuris Sont pleins de petits cris. - Voici de son regard, voici de son sourire, Amour, ô doux vainqueur, Fais ton nid dans mon cœur.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Chanson d'autrefois", written 1855, appears in Les quatre vents de l'esprit, in 3. Le Livre Lyrique -- La Destinée, no. 13a, first published 1908
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Victor Hugo, Les quatre vents de l'esprit, Paris, Émile Testard, 1889, pages 353-354.
1 Lecocq: "pouce"2 Lecocq: "heureux"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
5. Recueillement  [sung text not yet checked]
Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici : Une atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le souci. [Pendant]1 que des mortels la multitude vile, Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci, Va cueillir des remords dans la fête servile, Ma Douleur, donne-moi la main ; viens par ici, Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années, Sur les balcons du ciel, en robes surannées ; [Surgir du fond des eaux le Regret souriant]2 ; Le Soleil moribond s'endormir sous une arche, Et, comme un long linceul traînant à l'Orient, Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.
Text Authorship:
- by Charles Baudelaire (1821 - 1867), "Recueillement", appears in Les Fleurs du mal, in 1. Spleen et Idéal, no. 104, Paris(?), Alphonse Lemerre, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Duma"
- ENG English (Peter Low) , "Meditative calm", copyright © 2001, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Cyril Meir Scott) , "Meditation", appears in The Flowers of Evil, London, Elkin Mathews, first published 1909
- SPA Spanish (Español) (Victor Torres) , "Recogimiento", copyright © 2011, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Le Parnasse contemporain : receuil de vers nouveaux, premier receuil, [Paris?]: Alphonse Lemerre, 1866, page 79. Also confirmed with Charles Baudelaire, Œuvres complètes de Charles Baudelaire, vol. I : Les Fleurs du mal, Paris: Michel Lévy frères, 1868, in Spleen et Idéal, page 237.
First published by Alphonse Lemerre in Le Parnasse contemporain : receuil de vers nouveaux, premier receuil, 1866; also appears under Spleen et Idéal as number 102 in the 1868 edition of Les Fleurs du mal.
1 Vierne: "Tandis"2 Vierne: "Surgir des fonds de l'eau le Regret souriant"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Poom Andrew Pipatjarasgit [Guest Editor]