Pour veiner de son front la pâleur délicate, Le Japon a donné son plus limpide azur ; La blanche porcelaine est d'un blanc bien moins pur Que son col transparent et ses tempes d'agate ; Dans sa prunelle humide un doux rayon éclate ; Le chant du rossignol près de sa voix est dur, Et, quand elle se lève à notre ciel obscur, On dirait de la lune en sa robe d'ouate ; Ses yeux d'argent bruni roulent moelleusement ; Le caprice a taillé son petit nez charmant ; Sa bouche a des rougeurs de pêche et de framboise ; Ses mouvements sont pleins d'une grâce chinoise, Et près d'elle on respire autour de sa beauté Quelque chose de doux comme l'odeur du thé.
Feuilles au vent - 1ère série
Song Cycle by Émile Paladilhe (1844 - 1926)
1. Sonnet chinois  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Sonnet", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Paysage  [sung text not yet checked]
La rosée arrondie en perles Scintille aux pointes du gazon ; Les chardonnerets et les merles Chantent à l'envi leur chanson ; Les fleurs de leurs paillettes blanches Brodent le bord vert du chemin ; Un vent léger courbe les branches Du chèvrefeuille et du jasmin ; Et la lune, vaisseau d'agate, Sur les vagues des rochers bleus S'avance comme la frégate Au dos de l'Océan houleux. Jamais la nuit de plus d'étoiles N'a semé son manteau d'azur, Ni, du doigt entr'ouvrant ses voiles, Mieux fait voir Dieu dans le ciel pur. Prends mon bras, ô ma bien-aimée, Et nous irons, à deux, jouir De la solitude embaumée, Et, couchés sur la mousse, ouïr Ce que tout bas, dans la ravine Où brillent ses moites réseaux, En babillant, l'eau qui chemine Conte à l'oreille des roseaux.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Promenade nocturne", appears in Premières Poésies -- 1830-1832
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Noční procházka"
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Above the poem are the following two epigraphs:
Allons, la belle nuit d'été. --ALFRED DE MUSSET. C'était par un beau soir, par un des soirs que rêve Au murmure lointain d'un invisible accord Le poète qui veille ou l'amante qui dort. --VICTOR PAVIE.
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3. Pastel  [sung text not yet checked]
J'aime à vous voir en vos cadres ovales, Portraits jaunis des belles du vieux temps, Tenant en main des roses un peu pâles, Comme il convient à des fleurs de cent ans. Le vent d'hiver, en vous touchant la joue, A fait mourir vos oeillets et vos lis, Vous n'avez plus que des mouches de boue Et sur les quais vous gisez tout salis. Il est passé, le doux règne des belles; La Parabère avec la Pompadour Ne trouveraient que des sujets rebelles, Et sous leur tombe est enterré l'amour. Vous, cependant, vieux portraits qu'on oublie, Vous respirez vos bouquets sans parfums, Et souriez avec mélancolie Au souvenir de vos galants défunts.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Pastel", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. La colombe ‑ Lamento  [sung text not yet checked]
Connaissez-vous la blanche tombe, Où flotte avec un son plaintif L'ombre d'un if ? Sur l'if une pâle colombe, Triste et seule au soleil couchant, Chante son chant : Un air maladivement tendre, À la fois charmant et fatal, Qui vous fait mal, Et qu'on voudrait toujours entendre ; Un air, comme en soupire aux cieux L'ange amoureux. On dirait que l'âme éveillée Pleure sous terre à l'unisson De la chanson, Et du malheur d'être oubliée Se plaint dans un roucoulement Bien doucement. Sur les ailes de la musique On sent lentement revenir Un souvenir; Une [ombre de forme]1 angélique, Passe dans un rayon tremblant, En voile blanc. Les belles-de-nuit demi-closes, Jettent leur parfum faible et doux Autour de vous, Et le fantôme aux molles poses Murmure en vous tendant les bras: « Tu reviendras ? » Oh! jamais plus, près de la tombe, Je n'irai, quand descend le soir Au manteau noir, Écouter la pâle colombe Chanter sur la [branche]2 de l'if Son chant plaintif !
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Lamento", appears in La Comédie de la Mort, first published 1838
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "Lamento", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Emily Ezust) , "Lament", copyright ©
- ENG English (Kyle Gee) , "Lament", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2018, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Alberto Bonati) , copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 305.
1 Berlioz: "ombre, une forme"2 Duparc, Berlioz: "pointe"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Pierre Mathé [Guest Editor]
5. Fantaisie  [sung text not yet checked]
Aux seuls ressouvenirs Nos rapides pensers volent dans les étoiles. --THÉOPHILE. Aux vitraux diaprés des sombres basiliques, Les flammes du couchant s'éteignent tour à tour ; D'un âge qui n'est plus précieuses reliques, Leurs dômes dans l'azur tracent un noir contour ; Et la lune paraît, de ses rayons obliques Argentant à demi l'aiguille de la tour Et les derniers rameaux des pins mélancoliques Dont l'ombre se balance et s'étend alentour. Alors les vibrements de la cloche qui tinte D'un monde aérien semblent la voix éteinte Qui, par le vent portée, en ce monde parvient ; Et le poète, assis près des flots, sur la grève, Écoute ces accents fugitifs comme un rêve, Lève les yeux au ciel et, triste, se souvient.
Text Authorship:
- by Pierre-Jules-Théophile Gautier (1811 - 1872), "Sonnet I", appears in Premières Poésies -- 1830-1832
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. Pantoum
Sur les bords de ce flot céleste
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Text Authorship:
- by Théodore Faullin de Banville (1823 - 1891), title 1: "La montagne", title 2: "Pantoum"
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