Feuilles au vent - 1ère série

Song Cycle by Émile Paladilhe (1844 - 1926)

1. Sonnet chinois [sung text not yet checked]

Pour veiner de son front la pâleur délicate,
Le Japon a donné son plus limpide azur ;
La blanche porcelaine est d'un blanc bien moins pur
Que son col transparent et ses tempes d'agate ;

Dans sa prunelle humide un doux rayon éclate ;
Le chant du rossignol près de sa voix est dur,
Et, quand elle se lève à notre ciel obscur,
On dirait de la lune en sa robe d'ouate ;

Ses yeux d'argent bruni roulent moelleusement ;
Le caprice a taillé son petit nez charmant ;
Sa bouche a des rougeurs de pêche et de framboise ;

Ses mouvements sont pleins d'une grâce chinoise,
Et près d'elle on respire autour de sa beauté
Quelque chose de doux comme l'odeur du thé.

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2. Paysage [sung text not yet checked]

La rosée arrondie en perles
Scintille aux pointes du gazon ;
Les chardonnerets et les merles
Chantent à l'envi leur chanson ;

Les fleurs de leurs paillettes blanches
Brodent le bord vert du chemin ;
Un vent léger courbe les branches
Du chèvrefeuille et du jasmin ;

Et la lune, vaisseau d'agate,
Sur les vagues des rochers bleus
S'avance comme la frégate
Au dos de l'Océan houleux.

Jamais la nuit de plus d'étoiles
N'a semé son manteau d'azur,
Ni, du doigt entr'ouvrant ses voiles,
Mieux fait voir Dieu dans le ciel pur.

Prends mon bras, ô ma bien-aimée,
Et nous irons, à deux, jouir
De la solitude embaumée,
Et, couchés sur la mousse, ouïr

Ce que tout bas, dans la ravine
Où brillent ses moites réseaux,
En babillant, l'eau qui chemine
Conte à l'oreille des roseaux.

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  • CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Noční procházka"
  • ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission

Above the poem are the following two epigraphs:

    Allons, la belle nuit d'été.
        --ALFRED DE MUSSET.

    C'était par un beau soir, par un des soirs que rêve
    Au murmure lointain d'un invisible accord
    Le poète qui veille ou l'amante qui dort.
        --VICTOR PAVIE.
 

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3. Pastel [sung text not yet checked]

J'aime à vous voir en vos cadres ovales,
Portraits jaunis des belles du vieux temps,
Tenant en main des roses un peu pâles,
Comme il convient à des fleurs de cent ans.

Le vent d'hiver, en vous touchant la joue,
A fait mourir vos oeillets et vos lis,
Vous n'avez plus que des mouches de boue
Et sur les quais vous gisez tout salis.

Il est passé, le doux règne des belles;
La Parabère avec la Pompadour
Ne trouveraient que des sujets rebelles,
Et sous leur tombe est enterré l'amour.

Vous, cependant, vieux portraits qu'on oublie,
Vous respirez vos bouquets sans parfums,
Et souriez avec mélancolie
Au souvenir de vos galants défunts.

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4. La colombe - Lamento [sung text not yet checked]

Connaissez-vous la blanche tombe,
Où flotte avec un son plaintif
  L'ombre d'un if ?
Sur l'if une pâle colombe,
Triste et seule au soleil couchant,
  Chante son chant :

Un air maladivement tendre,
À la fois charmant et fatal,
  Qui vous fait mal,
Et qu'on voudrait toujours entendre ;
Un air, comme en soupire aux cieux
  L'ange amoureux. 

On dirait que l'âme éveillée
Pleure sous terre à l'unisson
  De la chanson,
Et du malheur d'être oubliée
Se plaint dans un roucoulement
  Bien doucement.

Sur les ailes de la musique
On sent lentement revenir
  Un souvenir;
Une [ombre de forme]1 angélique,
Passe dans un rayon tremblant,
  En voile blanc.

Les belles-de-nuit demi-closes,
Jettent leur parfum faible et doux
  Autour de vous,
Et le fantôme aux molles poses
Murmure en vous tendant les bras:
  « Tu reviendras ? »

Oh! jamais plus, près de la tombe,
Je n'irai, quand descend le soir
  Au manteau noir,
Écouter la pâle colombe
Chanter sur la [branche]2 de l'if
  Son chant plaintif !

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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):

  • CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
  • DUT Dutch (Nederlands) (Marike Lindhout) , "Lamento", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
  • ENG English (Emily Ezust) , "Lament", copyright ©
  • ENG English (Kyle Gee) , "Lament", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
  • GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2018, (re)printed on this website with kind permission
  • ITA Italian (Italiano) (Ferdinando Albeggiani) , copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
  • SPA Spanish (Español) (Alberto Bonati) , copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission

View original text (without footnotes)

Confirmed with Théophile Gauthier, La comédie de la mort, Desessart editeur, Paris, 1838, page 305.

1 Berlioz: "ombre, une forme"
2 Duparc, Berlioz: "pointe"

Research team for this text: Emily Ezust [Administrator] , Pierre Mathé [Guest Editor]

5. Fantaisie [sung text not yet checked]

    Aux seuls ressouvenirs
    Nos rapides pensers volent dans les étoiles.
        --THÉOPHILE.

Aux vitraux diaprés des sombres basiliques,
Les flammes du couchant s'éteignent tour à tour ;
D'un âge qui n'est plus précieuses reliques,
Leurs dômes dans l'azur tracent un noir contour ;

Et la lune paraît, de ses rayons obliques
Argentant à demi l'aiguille de la tour
Et les derniers rameaux des pins mélancoliques
Dont l'ombre se balance et s'étend alentour.

Alors les vibrements de la cloche qui tinte
D'un monde aérien semblent la voix éteinte
Qui, par le vent portée, en ce monde parvient ;

Et le poète, assis près des flots, sur la grève,
Écoute ces accents fugitifs comme un rêve,
Lève les yeux au ciel et, triste, se souvient.

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6. Pantoum 

Sur les bords de ce flot céleste
 . . . . . . . . . .

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