Jubal vit un cygne voler
au-dessus des eaux, haut dans le ciel,
il banda vite son arc.
La corde retentit : klang. Comme une rafale
l'oiseau, atteint par la flèche,
tomba et mourut sur l'onde.

Au même instant le soleil se coucha,
inondant de pourpre la voûte céleste,
le bosquet fit entendre un murmure ;
et un vent doux et mélodieux
caressa doucement la joue de Jubal,
et fit friser la vague.

Le cygne chanta : « Quel son charmant,
garçon, ton arme a-t-elle émis
quand tu m'as cruellement abattu ?
Tu devras fixer cordes et cordes,
et ainsi jouer pour le monde entier,
et glorifier l'empire du créateur ! »

Jubal chanta ainsi : « Cygne blanc,
chaque soir je viendrai ici
pour chanter ta mort.
Car tu as déposé en mon sein
la consolation de la musique pour cordes
et le chant sur ma langue. »

Le crépitement de la soir, le brillant du rubis
L'ondoiement éblouissant du brocart d'or,
Et la nuit est calme et la pleine lune jette
Son éclat sur l'altière cité de l'empereur.

Et de grandes ombres sombres tombent
Sur les rues pavées de marbre lisse.
Elle arrive, l'impératrice, elle s'approche, Teodora,
Dans la lueur scintillante et tremblante de la pleine lune.

Maintenant, de nuit Teodora s'approche de mon jardin,
Quand les roses d'orient sont rouges comme le sang
Et que murmure faiblement le clapotement de la fontaine
Et que brille le clair de lune où se tient Astarot.

Elle arrive à pas glissés qui craquent tout doucement,
Si doucement sur le sable de l'allée,
Elle s'approche, ses membres sont tremblants
Et frémissent sous le feu d'un désir insatiable.

Teodora, je veux embrasser tes lèvres qui ordonnent
Et embrasser et sourire dans la même seconde,
Impératrice, je veux embrasser  ta bouche moqueuse, froide
Et brûlante d'avidité, traîtresse …

Je veux boire ton regard qui contraint et captive,
Je veux caresser ta chevelure rouge feu et parfumée,
Teodora, je veux croire tes serments fallacieux ,
Je veux oublier la ruine que tu laisses derrière toi.