Le vert colibri, le roi des collines, Voyant la rosée et le soleil clair, Luire dans son nid tissé d'herbes fines, Comme un frais rayon s'échappe dans l'air. Il se hâte et vole aux sources voisines, Où les bambous font le bruit de la mer, Où l'açoka rouge aux odeurs divines S'ouvre et porte au coeur un humide éclair. Vers la fleur dorée, il descend, se pose, Et boit tant d'amour dans la coupe rose, Qu'il meurt, ne sachant s'il l'a pu tarir! Sur ta lèvre pure, ô ma bien-aimée, Telle aussi mon âme eut voulu mourir, Du premier baiser qui l'a parfumée.
Trois mélodies , opus 17
by Charles Koechlin (1867 - 1950)
1. Le Colibri  [sung text checked 1 time]
Authorship:
- by Charles-Marie-René Leconte de Lisle (1818 - 1894), "Le colibri", written 1854, appears in Poèmes barbares, Paris, Éd. Dentu, first published 1854
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- CZE Czech (Čeština) (Jaroslav Vrchlický) , "Kolibřík"
- ENG English (Peter Low) , "The hummingbird", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Gyula Juhász) , "Kolibri szerelem"
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , "El colibrí", copyright © 2018, (re)printed on this website with kind permission
2. La prière du mort  [sung text checked 1 time]
Arrête! Écoute-moi, voyageur. Si tes pas Te portent vers Cypsèle ou les rives de l'Hèbre, Cherche le vieil Hyllos et dis-lui qu'il célèbre Un long deuil pour le fils qu'il ne reverra pas. Ma chair assassinée a servi de repas Aux loups. Le reste gît en ce hallier funèbre. Et l'Ombre errante, aux bords que l'Érèbe enténèbre S'indigne et pleure. Nul n'a vengé mon trépas. Pars donc. Et si jamais, à l'heure où le jour tombe, Tu rencontres au pied d'un tertre ou d'une tombe Une femme au front blanc que voile un noir lambeau; Approche-toi, ne crains ni la nuit ni les charmes; C'est ma mère, Étranger, qui sur un vain tombeau Embrasse une urne vide et l'emplit de ses larmes.
Authorship:
- by José-María de Hérédia (1842 - 1905), "La prière du mort", appears in Les Trophées, in 1. La Grèce et la Sicile, in 4. Épigrammes et Bucoliques, no. 6
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "The Dead Man's Prayer", copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Gebet des Toten", copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
First published in Revue des deux mondes, May 15, 1890.
Researcher for this page: Faith J. Cormier
3. Épiphanie  [sung text checked 1 time]
Elle passe, tranquille, en un rêve divin, Sur le bord du plus frais de tes lacs, ô Norvège... Le sang rose et subtil qui dore son col fin Est doux comme un rayon de l'aube sur la neige... Au murmure indécis du frêne et du bouleau, Dans l'étincellement et le charme de l'heure, Elle va, reflétée au pâle azur de l'eau Qu'un vol silencieux de papillons effleure. Quand un souffle furtif glisse en ses cheveux blonds, Une cendre ineffable inonde son épaule; Et, de leur transparence argentant leurs cils longs, Ses yeux ont la couleur des belles nuits du Pôle. Purs d'ombre et de désir, n'ayant rien espéré Du monde périssable où rien d'ailé ne reste, Jamais ils n'ont souri, jamais ils n'ont pleuré, Ces yeux calmes, ouverts sur l'horizon céleste. Et le Gardien pensif du mystique oranger Des balcons de l'Aurore éternelle se penche, Et regarde passer ce fantôme léger Dans les plis de sa robe immortellement blanche.
Authorship:
- by Charles-Marie-René Leconte de Lisle (1818 - 1894), "Épiphanie", appears in Poèmes tragiques, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1875
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "Epiphany", copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , "Erscheinung", copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
First appeared in the revue La République des Lettres, December 20, 1875, and then in 1884 in Poèmes tragiques
Researcher for this page: Faith J. Cormier