Ne reprenez, Dames, si i'ay aymé : Si i'ay senti mile torches ardantes, Mile trauaus, mile douleurs mordantes : Si en pleurant, i'ay mon tems consumé, Las que mon nom n'en soit par vous blamé. Si i'ay failli, les peines sont presentes, N'aigrissez point leurs pointes violentes : Mais estime qu'Amour, à point nommé, Sans votre ardeur d'un Vulcan excuser, Sans la beauté d'Adonis acuser. Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses : En ayant moins que moy d'ocasion, Et plus d'estrange & forte passion. Et gardez vous d'estre plus malheureuses.
Le Jardin de Louise Labé, Suite
by Michel Bosc (b. 1963)
2. Ne reprenez, Dames, si j’ai aimé  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 24
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 107.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Ô, longs désirs  [sung text not yet checked]
Ô longs desirs, Ô esperances vaines, Tristes soupirs & larmes coutumieres À engendrer de moy maintes riuieres, Dont mes deus yeus sont sources & fontaines : Ô cruautez, ô durtez inhumaines, Piteus regars des celestes lumieres : Du cœur transi ô passions premieres, Estimez vous croitre encore mes peines ? Qu'encor Amour sur moy son arc essaie, Que nouueaus feus me gette & nouueaus dars : Qu'il se despite, & pis qu'il pourra face : Car ie suis tant nauree en toutes pars, Que plus en moy une nouuelle plaie, Pour m'empirer ne pourroit trouuer place.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 3
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- GER German (Deutsch) (Rainer Maria Rilke) , no title, appears in Die vierundzwanzig Sonette der Louize Labé, Lyoneserin : 1555, no. 3, Leipzig, Insel-Verlag, first published 1917
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 94-95.
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6. On voit mourir toute chose animée  [sung text not yet checked]
On voit mourir toute chose animée, Lors que du corps l'âme subtile part. Je suis le corps, toi la meilleure part : Où es-tu donc, ô âme bien-aimée ? Ne me laissez par si long temps pâmée, Pour me sauver après viendrais trop tard. Las ! ne mets point ton corps en ce hasard : Rends-lui sa part et moitié estimée. Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse Cette rencontre et revue amoureuse, L'accompagnant, non de sévérité, Non de rigueur, mais de grâce amiable, Qui doucement me rende ta beauté, Jadis cruelle, à présent [favorable]1.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 7, first published 1555
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- GER German (Deutsch) (Rainer Maria Rilke) , no title, appears in Die vierundzwanzig Sonette der Louize Labé, Lyoneserin : 1555, no. 7
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 96-97. The spelling has been modernized.
1 Reimann: "savorable" (typo?)Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Peter Low [Guest Editor]
8. Las ! que me sert que si parfaitement  [sung text not yet checked]
Las ! que me sert, que si parfaitement Louas iadis & ma tresse dorée. Et de mes yeus la beauté comparee À deux Soleils, dont Amour finement Tira les trets causez de ton tourment ? Ou estes vous, pleurs de peu de duree ? Et Mort par qui deuoit estre honorée Ta ferme amour & itéré serment ? Donques c'estoit le but de ta malice De m'asseruir sous ombre de seruice ? Pardonne moy, Ami, à cette fois, Estant outrée & de despit & d'ire : Mais ie m'assure, quelque part que tu sois, Qu'autant que moy tu soufres de martire.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, appears in Sonnets, no. 23
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- GER German (Deutsch) (Rainer Maria Rilke) , no title, appears in Die vierundzwanzig Sonette der Louize Labé, Lyoneserin : 1555, no. 23, Leipzig, Insel-Verlag, first published 1917
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 106.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
10. Tant que mes yeux pourront larmes épandre  [sung text not yet checked]
Tant que mes yeus pourront larmes espandre, À l'heur passé auec toy regretter : Et qu'aus sanglots & soupirs resister Pourra ma voix, & un peu faire entendre : Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignart Lut, pour tes grâces chanter : Tant que l'esprit se voudra contenter De ne vouloir rien fors que toy comprendre : Ie ne souhaitte encore point mourir. Mais quand mes yeus ie sentiray tarir, Ma voix cassee, & ma main impuissante, Et mon esprit en ce mortel seiour Ne pouuant plus montrer signe d'amante : Priray la Mort noircir mon plus cler iour.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), written 1552, appears in Sonnets, no. 14
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- GER German (Deutsch) (Rainer Maria Rilke) , no title, appears in Die vierundzwanzig Sonette der Louize Labé, Lyoneserin : 1555, no. 14, Leipzig, Insel-Verlag, first published 1917
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 101.
Modernized form of text:
Tant que mes yeux pourront larmes épandre A l'heur passé avec toi regretter, Et qu'aux sanglots et soupirs résister Pourra ma voix, et un peu faire entendre ; Tant que ma main pourra les cordes tendre Du mignard luth, pour tes grâces chanter ; Tant que l'esprit se voudra contenter De ne vouloir rien fors que toi comprendre, Je ne souhaite encore point mourir. Mais, quand mes yeux je sentirai tarir, Ma voix cassée, et ma main impuissante, Et mon esprit en ce mortel séjour Ne pouvant plus montrer signe d'amante, Prierai la mort noircir mon plus clair jour.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
12. Pour le retour du Soleil honorer  [sung text not yet checked]
Pour le retour du Soleil honorer, Le Zephir, l'air serein lui apareille : Et du sommeil l'eau & la terre esueille, Qui les gardoit l'une de murmurer En dous coulant, l'autre de se parer De mainte fleur de couleur nompareille. Ia les oiseaus es arbres font merueille, Et aus passans font l'ennui moderer : Les Nynfes ia en mile ieus s'esbatent Au cler de Lune, & dansans l'herbe abatent : Veut tu Zephir de ton heur me donner, Et que par toy toute me renouuelle ? Fay mon Soleil deuers moy retourner. Et tu verras s'il ne me rend plus belle.
Text Authorship:
- by Louise Labé (1526 - 1566), no title, written 1552, appears in Sonnets, no. 15
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Œuvres de Louise Labé, texte établi par Charles Boy, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, pages 101-102.
Modernized version:
Pour honorer le retour du Soleil, le Zéphir lui prépare l'air serein : et il éveille l'eau et la terre du sommeil, qui les gardait l'une de murmurer, en coulant doux, I'autre de se parer de mainte fleur de couleur sans-pareille. Déjà les oiseaux dans les arbres font merveille, et apaisent la souffrance des passants : Les Nymphes s'ébattent déjà en mille jeux au clair de Lune, et écrasent l'herbe en dansant : veux-tu, Zéphir, me donner de ton bonheur, pour que je sois par toi toute renouvelée ? Fais revenir mon Soleil vers moi, et tu verras s'il ne me rend pas plus belle.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]