Bonjour Suzon, ma fleur des bois ! Es-tu toujours la plus jolie ? Je reviens, tel que tu me vois, D'un [grand]1 voyage en Italie, Du paradis j'ai fait le tour ; J'ai fait des vers, [j'ai fait]2 l'amour. Mais que t'importe ? Je passe devant ta maison ; Ouvre ta porte. Bonjour, Suzon ! Je t'ai vue au temps des lilas. Ton cœur joyeux venait d'éclore. Et tu disais : "je ne veux pas, Je ne veux pas qu'on m'aime encore." Qu'as-tu fait depuis mon départ ? Qui part trop tôt revient trop tard. Mais que m'importe ? Je passe devant ta maison ; Ouvre ta porte. Bonjour, Suzon !
Chansons d'Alfred de Musset
by Auguste Guéroult (1836 - 1911)
1. Bonjour Suzon  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson: Bonjour Suzon", written 1844, appears in Poésies posthumes, first published 1860
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- ENG English (Michael P Rosewall) , copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
1 Garnier: "long" 2 Pessard: "chanté"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler
2. Les filles de Cadix  [sung text not yet checked]
Nous venions de voir le taureau, Trois garçons, trois fillettes. Sur la pelouse il faisait beau, Et nous dansions un boléro Au son des castagnettes : « Dites-moi, voisin, Si j'ai bonne mine, Et si ma basquine Va bien, ce matin. Vous me trouvez la taille fine ?... Ah ! ah ! Les filles de Cadix aiment assez cela. » Et nous dansions un boléro Un soir, c'était dimanche. Vers nous s'en vint un hidalgo Cousu d'or, la plume au chapeau, Et le poing sur la hanche : « Si tu veux de moi, Brune au doux sourire, Tu n'as qu'à le dire, Cet or est à toi. -- Passez votre chemin, beau sire... Ah ! Ah ! Les filles de Cadix n'entendent pas cela. » Et nous dansions un boléro, Au pied de la colline. Sur le chemin [passa]1 Diégo, Qui pour tout bien n'a qu'un manteau Et qu'une mandoline : « La belle aux doux yeux, Veux-tu qu'à l'église Demain te conduise Un amant jaloux ? -- Jaloux ! jaloux ! quelle sottise ! Ah ! ah ! Les filles de Cadix craignent ce défaut là! »
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson", written 1844, appears in Poésies posthumes
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- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "我們剛離開鬥牛場", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Barbara Miller) , copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Korin Kormick) , "The Girls of Cadix", copyright © 2003, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Beate Binnig) , copyright © 2021, (re)printed on this website with kind permission
1 Tosti: "passait"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Guy Laffaille [Guest Editor]
3. Mimi Pinson  [sung text not yet checked]
Mimi Pinson est une blonde, Une blonde que l'on connaît. Elle n'a qu'une robe au monde, Landerirette ! Et qu'un bonnet. Le Grand Turc en a davantage. Dieu voulut, de cette façon, La rendre sage. On ne peut pas la mettre en gage, La robe de Mimi Pinson. Mimi Pinson porte une rose, Une rose blanche au côté. Cette fleur dans son cœur éclose, Landerirette ! C'est la gaîté. Quand un bon souper la réveille, Elle fait sortir la chanson De la bouteille. Parfois il penche sur l'oreille, Le bonnet de Mimi Pinson. Elle a les yeux et la main prestes. Les carabins, matin et soir, Usent les manches de leurs vestes, Landerirette ! A son comptoir. Quoique sans maltraiter personne, Mimi leur fait mieux la leçon Qu'à la Sorbonne. Il ne faut pas qu'on la chiffonne, La robe de Mimi Pinson. Mimi Pinson peut rester fille ; Si Dieu le veut, c'est dans son droit. Elle aura toujours son aiguille, Landerirette ! Au bout du doigt. Pour entreprendre sa conquête, Ce n'est pas tout d'un beau garçon ; [Faut être]1 honnête, Car il n'est pas loin de sa tête, Le bonnet de Mimi Pinson. D'un gros bouquet de fleurs d'orange Si l'amour veut la couronner, Elle a quelque chose en échange, Landerirette ! A lui donner. Ce n'est pas, on se l'imagine, Un manteau sur un écusson Fourré d'hermine; C'est l'étui d'une perle fine, La robe de Mimi Pinson. Mimi n'a pas l'âme vulgaire, Mais son cœur est républicain ; Aux trois jours elle a fait la guerre, Landerirette ! En casaquin. A défaut d'une hallebarde, On l'a vue avec son poinçon Monter la garde. Heureux qui mettra sa cocarde Au bonnet de Mimi Pinson.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Mimi Pinson", written 1845, appears in Poésies nouvelles
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
1 Pierné: "Peut-être"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. À Saint Blaise  [sung text not yet checked]
À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vous étiez, vous étiez bien aise À Saint-Blaise. À Saint-Blaise, à la Zuecca, Nous étions bien là. Mais de vous en souvenir Prendrez-vous la peine ? Mais de vous en souvenir Et d'y revenir, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Dans les prés fleuris cueillir la verveine, À Saint-Blaise, à la Zuecca, Vivre et mourir là !
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Chanson: À Saint-Blaise, à la Zuecca", appears in Poésies nouvelles
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- ENG English (Victoria de Menil) , "In St. Blaise at the Zuecca", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (José Miguel Llata) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
6. Chanson du chasseur  [sung text not yet checked]
Chasseur, hardi chasseur, que vois-tu dans l’espace ? Mes chiens grattent la terre et cherchent une trace. Debout, mes cavaliers ! c’est le pied du chamois. - Le chamois s’est levé. — Que ma maîtresse est belle ! - Le chamois tremble et fuit. — Que Dieu veille sur elle ! - Le chamois rompt la meute et s’enfuit dans le bois. - Je voudrais par la main tenir ma belle amie. - La meute et le chamois traversent la prairie : Hallali, compagnons, la victoire est à nous ! - Que ma maîtresse est belle, et que ses yeux sont doux ! Le Chœur Amis, dans ce palais, sur la place où nous sommes, Respire le premier et le dernier des hommes, Frank, qui vécut vingt ans comme un hardi chasseur. Aujourd’hui dans les fers d’une prostituée, Que fait-il ? — Nuit et jour cette enceinte est fermée. La solitude y règne, image de la mort. Quelquefois seulement, quand la nuit est venue, On voit à la fenêtre une femme inconnue Livrer ses cheveux noirs aux vents affreux du nord. Frank n’est plus ! sur les monts nul ne l’a vu paraître. Puisse-t-il s’éveiller ! — Puisse-t-il reconnaître La voix des temps passés ! — Frères, pleurons sur lui. Charles ne viendra plus, au joyeux hallali, Entouré de ses chiens sur les herbes sanglantes, Découdre, les bras nus, les biches expirantes, S’asseoir au rendez-vous, et boire dans ses mains La neige des glaciers, vierge de pas humains.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), no title, appears in Premières poésies, in La Coupe et les Lèvres, Act II, Scene 2
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]