Chère âme, adieu ! que la brise du soir, Fidèle écho d'un cœur au désespoir, En soupirant t'arrive ! Adieu, Lyda ; je viendrai chaque jour T'attendre ici ; mais presse ton retour, Si tu veux que je vive ! Sans toi, du ciel l'azur est nébuleux, Du rossignol le chant mélodieux A des accents funèbres ... La rose perd son enivrante odeur, L'eau son crystal, le matin sa fraîcheur, Le jour n'est que ténèbres ! Hier encor tout n'était que bonheur, Parfum, lumière, harmonie et douceur Avant l'adieu suprême ! Tu pars, hélas ! Mais mon regard te suit Comme il suivrait une étoile la nuit ... Reviens, Lyda ! je t'aime !
Vingt mélodies
by Georges Rupès (1834 - 1902)
1. Adieu Lyda
Text Authorship:
- by Anonymous / Unidentified Author ( Vicomte de N*** )
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Researcher for this page: Johann Winkler2. Algyre  [sung text not yet checked]
Le cœur blessé, les yeux en larmes ; Ce cœur ne songe qu'à vos charmes : Vous êtes mon unique amour : Jour et nuit pour vous je soupire : Si vous m'aimez à votre tour, J'aurai tout ce que je désire. Je vous offre sceptre et couronne ; Mon sincère amour vous les donne : À qui puis-je mieux les donner ? Roi trop heureux sous votre empire, Te croirai doublement règner Si j'obtiens ce que je désire.
Text Authorship:
- by Henri de Bourbon, Henri IV (1553 - 1610), written 1599
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Confirmed with Gustave Masson, La Lyre Française, London, MacMillan and Co., 1898, page 133. It is titled "Chanson" in this publication, but had no title when first written in a letter to Catherine Henriette de Balzac d'Entragues, Marquise de Verneuil, in August 1599.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Amour et doute
N'outrage pas dans tes murmures Les craintes de mon cœur jaloux, Et cet amour que tu me jures, Sera-t-il éternel pour nous ? Qui bénit peut aussi maudire, Et l'heureux un jour est martyr ; Je crois en toi, mais puis-je dire Que ton amour ne peut mentir ? Tu sais d'où viennent mes tristesses, Hélas ! parfois un vent cruel, Qui change et tarit nos ivresses, D'une ombre voile notre ciel ! Je t'aime trop pour savoir lire Le destin qu'il faut pressentir ; Je n'oserai jamais prédire Que ton amour pourrait mentir ! Mais, non ! que mes fatales craintes S'apaisent dans mon faible cœur ; Tu n'entendras jamais mes plaintes, Je ne croirai qu'à mon bonheur. On peut aimer qui vous déchire Et pardonner au repentir ; Oui, j'oublierai dans un sourire Que ton amour a pu mentir !
Text Authorship:
- by Émile Kaufmann (b. 1830)
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Researcher for this page: Johann Winkler4. La brise à la fleur
Sur les bords d'un ruisseau que ride Le souffle d'un vent parfumé, Une fleur suave et candide Ouvrait son calice embaumé. Sous l'ombrage mélancolique D'un chêne aux rameaux déjà vieux, Zéphyr charmait la fleur pudique Par un langage harmonieux. Il disait : Fleur tendre Qui vis seule au bois, Tu pourras entendre Une douce voix. Ce sera l'abeille dorée Qui viendra te prendre son miel Et qui te dira la durée Des choses du séjour mortel. L'abeille, c'est l'amitié chère, Qui partage tous nos plaisirs, Que nous aidons et qui tempère L'ardeur de tous nos vains désirs. Oh ! crois-moi, fleur tendre, Qui vis seule au bois, Tu pourras entendre Une douce voix. Et du papillon dont l'absence Ne t'afflige pas en ce jour, Ton cœur malgré son innocence Osera désirer l'amour, Qui sait peut-être au moment même Où je te parle, chaste fleur, Il en est un qui tout bas t'aime Et garde son secret au cœur. Oui, bientôt, fleur tendre, Qui vis seule au bois, Tu sauras comprendre Cette douce voix.
Text Authorship:
- by Émile Kaufmann (b. 1830)
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Researcher for this page: Johann Winkler5. Célébrons le Seigneur !
Subtitle: Hymne
Fier Océan, vallons, vertes collines, Superbes monts, torrents impétueux, Souffles puissants, aquilons, voix divines, Vastes forêts au front majestueux ! C'est lui, c'est le Dieu Créateur Dont la voix éclate et murmure ; Son amour remplit la nature ; Célébrons le Seigneur, Notre Dieu Créateur ! Astre brillant qui verses tes lumières, Nous inondant d'un éclat radieux ; O sainte nuit qui dévoile les sphères Dont la splendeur illumine les cieux ! C'est lui, c'est le Dieu Créateur, Qui vous a semés dans l'espace. Par lui tout parait, tout s'efface ; Célébrons le Seigneur, Notre Dieu Créateur ! Et vous mortels, vous enfants de la terre, Prosternez-vous devant le Tout Puissant ; Son fils divin (Adorable mystère !) Pour vous sauver vous a donné son sang. C'est lui, c'est le Dieu rédempteur ! Lui seul est le salut du monde ! Qu'à sa voix notre cœur réponde : Célébrons le Seigneur, Notre Dieu Rédempteur !
Text Authorship:
- by Émile Kaufmann (b. 1830)
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Researcher for this page: Johann Winkler6. Chanson d'été
Veux-tu que nous allions Dans les blés, Madeleine, Cueillir les papillons Et les fleurs de la plaine ? Au vent tes cheveux blonds Et ta main dans la mienne, Veux-tu que nous allions Dans les blés, Madeleine ? Souviens-toi, l'autre été, Combien tu fus heureuse, Quand nous avons été Tous deux, mon amoureuse, Rêver en liberté Dans la Gerbée ombreuse. Souviens-toi, l'autre été, Combien tu fus heureuse ! Les jolis papillons Te narguent, Madeleine, Et les joyeux grillons T'appellent dans la plaine. Vois, dans l'or des sillons Les bleuets par centaine ! Veux-tu que nous allions Dans les blés, Madeleine !
Text Authorship:
- by Oscar de Poli, Vicomte (1838 - 1908)
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Researcher for this page: Johann Winkler7. Désillusion  [sung text not yet checked]
Toute espérance, enfant, est un roseau. Dieu dans ses mains tient nos jours, ma colombe ; Il les dévide à son fatal fuseau, Puis le fil casse et notre joie en tombe ; Car dans tout berceau Il germe une tombe. Jadis, vois-tu, l'avenir, pur rayon, Apparaissait à mon âme éblouie, Ciel avec l'astre, onde avec l'alcyon, Fleur lumineuse à l'ombre épanouie. Cette vision S'est évanouie ! Si, près de toi, quelqu'un pleure en rêvant, Laisse pleurer sans en chercher la cause. Pleurer est doux, pleurer est bon souvent Pour l'homme, hélas ! sur qui le sort se pose. Toute larme, enfant, Lave quelque chose.
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- by Victor Hugo (1802 - 1885), appears in Les Rayons et les Ombres, no. 39
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]8. L'idylle du passé
J'ai revu l'endroit embaumé, Rose, où nous avons tant aimé A la saison dernière, Et tout comme par le passé Mon cœur aunait recommencé L'idylle printanière ! Dans notre vieux chêne chantait Un doux rossignol, et c'était, Je vous jure, le même Qui chartait au feuillage épais, L'autre printemps, quand je disais Tout bas : Rose, je t'aime ! J'ai revu l'endroit embaumé etc. Dans le frais calice des fleurs Je vis pareilles à des pleurs Des gouttes de rosée ; Et vous ne croirez pas ceci, Je me mis à pleurer aussi Notre idylle brisée. J'ai revu l'endroit embaumé etc.
Text Authorship:
- by Oscar de Poli, Vicomte (1838 - 1908)
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Researcher for this page: Johann Winkler9. Il est parti !
Il est parti ! mon esprit eu délire Essaie en vain de croire à son retour, Vers l'inconnu ce penchant qui l'attire A dans son cœur su remplacer l'amour. N'écoutant rien, ni larmes, ni prière, Bien loin de moi pour toujours il a fui. Lui que j'aimais à l'égal de ma mère, Il est parti ! Il est parti ! Il est parti ! dans cette chambre close Son souvenir me charmera longtemps, Sa main pour moi la parait tout en rose, Car il m'aimait comme on aime à vingt ans ! Par son amour, j'oubliais ma misère, Et le bonheur habitait notre nid. Lui qui rendait la peine si légère, Il est parti ! Il est parti ! Il est parti ! mais dans ses longs voyages Trouvera-t-il en chemin le bonheur? Aimera-t-il quelques beautés volages Qui sans pitié tortureront son cœur ! Ah ! qu'en tous lieux mon amour le devance, Comme jadis, que son nom soit béni ! Lui qui m'apprit à chérir l'existence, Il est parti ! Il est parti !
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Researcher for this page: Johann Winkler10. Je suis jaloux
Subtitle: Valse chantée
J'entends une valse entraînante, Viens, sans retard, partons tous deux, Car ta beauté trop séduisante Me rend, hélas ! bien malheureux ! Tu me ravis ainsi parée, Tu charmes les regards de tous ; Je t'aime tant ! mon adorée, Quittons ce bal, je suis jaloux ! Si j'étais puissant en ce monde, Pour te plaire j'achèterais Tous les diamants de Golconde, Qu'avec bonheur je t'offrirais. A mes serments toujours fidèle Je voudrais vivre à tes genoux, Que pour moi seul, tu sois plus belle ; Pardonne-moi, je suis jaloux ! Quand tu passes vive et légère, Penchée au bras de ton valseur, J'éprouve une douleur amère, Qui me pénètre au fond du cœur ! De mes reproches, tu t'alarmes, Je le vois dans tes yeux si doux ; Ah ! par pitié, sèche tes larmes, Je ne veux plus être jaloux !
Text Authorship:
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Researcher for this page: Johann Winkler11. Mémoires d'une rose
Un matin la pauvre petite Dans un bosquet silencieux, Parmi la blanche clématite, S'ouvrit aux doux rayons des cieux. Pour la fleur qui venait d'éclore, Combien ce souffle du printemps, Combien cette première aurore Avaient de charmes enivrants ! La rose à ces tendres féeries Souriait pour s'épanouir ; Mais à ses compagnes fleuries, Méchant, tu viens pour la ravir. Fleur, par la brise caressée, A ton destin rien n'est égal, Car tu vas d'une fiancée Embellir le bouquet de bal. Pâle, dans la foule brillante, La fleur au salon manquait d'air ; Elle regrettait, languissante, Ce jour passé comme l'éclair. Puis, dans le quadrille entrainée, Le pied d'un danseur importun, Foula la pauvre abandonnée, Qui l'enivrait de son parfum.
Text Authorship:
- by Louis-François Tourte (1816 - 1891), as Francis Tourte
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Researcher for this page: Johann Winkler12. Pastel
Subtitle: Portrait
Je connais une fille d'Eve Aux yeux bleus comme les lapis ; Plus belle que le plus beau rêve Et plus blonde que les épis. Elle sourit comme les anges, Et ce sourire harmonieux, Comme un rayon mystérieux Donne au cœur des frissons étranges. C'est une rose de vingt ans, Frêle comme la sensitive, Dont le chaste parfum captive Mieux que les plus tendres romans. Je connais une fille d'Eve etc. Elle a juré d'aimer toujours En baisant un rameau de lierre ; Ils sont deux qui croient sur la terre A l'éternité des amours. Il n'est pas une fille d'Eve Qui soit plus aimée ici-bas ; Et pour que ce pastel s'achève, Son nom, son nom ne se dit pas. Je connais une fille d'Eve etc.
Text Authorship:
- by Oscar de Poli, Vicomte (1838 - 1908)
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Researcher for this page: Johann Winkler13. Pastorale Languedocienne
Subtitle: Doux agnelets, sur la tendre herbette
Doux agnelets, sur la tendre herbecette, M'en vays cherchant l'object de mon amour. Mon brave chien garde la troupelette ; Veille, Médor ! jusques à mon retour. Là-bas ay veu ma belle Janounette, Le long du ru les flours va ramasser. A deux genaux, lui dirai : ma fillette, Rends moy mon cueur, mon cueur en un bayser. Amour chéri, Jane, mon Estellette, Ange du ciel, mon bouquet parfumé, Laisse cueillir sur ta bouche rosette, Un seul bayser, doulx thrésor bien aymé. «Non, pas encor amy, va-t'en bien vite ; Le meschant loup ne craint que le berjer. J'entends sa voix, Médor a pris la fuyte ; Va-t'en, va-t'en ; à demain de bayser. » Le lendemain, sous la verte saulée, Triste, éperdu, seulet, désespéré, Pauvre berjer à l'âme désolée, Pleurait l'amy par le loup dévoré. « Ne ploure plus, » dit la bonne Janette ; « A ta douleur ne puys rien refuser Qu'aux pleurs amers succède la risette ; Voici mon cueur, mon cueur dans un bayser. »
Text Authorship:
- Singable translation by Aristide Lomon
Based on:
- a text in Occitan by Lucien Mengaud (1805 - 1877)
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Researcher for this page: Johann Winkler14. Plaintes d'Aristée
Le berger Aristée à la source sacrée Vint s'asseoir à pas languissants, Et Cyrène, sa mère adorée Écoutait ses tristes accents. M'entends-tu ? je t'appelle ! O ma mère, ô Cyrène Que les nymphes pour moi te disent mes douleurs ! Que l'onde du Pénée auprès de moi t'emmène ; J'ai perdu mes essaims, viens les rendre à mes pleurs. A ma mère attristée, Écho qui sais gémir, Viens redire Aristée, Aristée aussi veut mourir. Abeilles de l'Ibla, de vos ruches fécondes Quelle furie, hélas ! a détruit les travaux ? Et toi, devin Protée, en ces grottes profondes, Viens rendre à mon espoir des oracles nouveaux ! Exauce, ô vieux Protée, Mon suprême désir, Ou bientôt Aristée Aussi va mourir. Illusions, plaisirs, êtes-vous ces abeilles, Que les vents désastreux ont fait périr un jour ? Ah ! je vous reconnais, fruits perdus de nos veilles, Œuvres des insensés ! mécomptes de l'amour ! Et notre âme emportée Vers qui nous fait souffrir Dit encore : Aristée Aussi va mourir.
Text Authorship:
- by Émile Kaufmann (b. 1830)
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Researcher for this page: Johann Winkler15. Premier amour
Premier amour, Chaste poème, Jusqu'à son dernier jour Comme l'on t'aime ! C'était un jour du mois de mai, Je rencontrai Marie Cueillant des fleurs dans la prairie, Et je l'aimai. Un jour, quand j'osai le lui dire, Elle me fit un doux sourire ! Premier amour etc. Il m'en souvient, j'avais vingt ans, Marie en avait seize, Et nos cœurs s'enivraient à l'aise De leur printemps. Comme un beau rêve elle était belle, Et les blés étaient moins blonds qu'elle ! Premier amour etc. Mais les amours sont inconstants Dans la vingtième année, Et l'idylle trop tôt fanée N'eut qu'un printemps ! Mais la souvenance, ô Marie, N'en est pas encore flétrie ! Premier amour etc.
Text Authorship:
- by Oscar de Poli, Vicomte (1838 - 1908)
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Researcher for this page: Johann Winkler16. Rappelle‑toi
Rappelle-toi, quand l'Aurore craintive Ouvre au Soleil son palais enchanté ; Rappelle-toi, lorsque la nuit pensive Passe en rêvant sous son voile argenté ; À l'appel du plaisir lorsque ton sein palpite, Aux doux songes du soir lorsque l'ombre t'invite. Écoute au fond des bois Murmurer une voix : Rappelle-toi. Rappelle-toi, lorsque les destinées M'auront de toi pour jamais séparé, Quand le chagrin, l'exil et les années Auront flétri ce cœur désespéré ; Songe à mon triste amour, songe à l'adieu suprême ! L'absence ni le temps ne sont rien quand on aime. Tant que mon cœur battra, Toujours il te dira: Rappelle-toi. Rappelle-toi, quand sous la froide terre Mon cœur brisé pour toujours dormira; Rappelle-toi, quand la fleur solitaire Sur mon tombeau doucement s'ouvrira. Je ne te verrai plus; mais mon âme immortelle Reviendra près de toi comme une sœur fidèle. Écoute, dans la nuit, Une voix qui gémit : Rappelle-toi.
Text Authorship:
- by Louis Charles Alfred de Musset (1810 - 1857), "Rappelle-toi", appears in Poésies nouvelles
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Qi Feng Wu) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- FRE French (Français) (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
Note: the poem first appeared in Voyage où il vous plaira by Tony Johannot Alfred de Musset et P.-J. Stahl, éd. J. Hetzel, Paris, 1843, with music apparently not by Mozart. It is preceded by the following:
(Vergiss mein nicht.) Paroles faites sur la musique de Mozart.Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Johann Winkler
17. S'il était là !
Le soleil rayonne, L'oranger fleurit, L'insecte bourdonne, L'oiseau chante au nid. Moi, je vais rêveuse, Dès que l'aube a lui, C'est la vie heureuse, Mais ce n'est pas lui ! Lui qu'à son aurore Mon cœur appela, Je l'appelle encore ! Ah ! s'il était là ! Avec lui les larmes, Si tristes pourtant, Auraient tous ces charmes Que mon cœur attend. Encore une année Hélas ! sans amour ! Pauvre abandonnée, Viendra-t-il ton jour ? Lui qu'à son aurore etc.
Text Authorship:
- by Oscar de Poli, Vicomte (1838 - 1908)
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Researcher for this page: Johann Winkler18. Si vous m'aimiez !
Si vous m'aimiez, vous auriez conscience Des maux que vous me faites éprouver ; Vous ne pourriez prolonger votre absence, Lorsque partout je cherche à vous trouver. Si vous m'aimiez, sans me voir ou m'écrire, Pourriez-vous donc rester même un seul jour ? Quand on le peut, s'aimer sans se le dire, En vérité, ce n'est pas de l'amour. Si vous m'aimiez, troubleriez-vous ma vie Par vos retards et par votre froideur ? Quand mon âme par vous seule est ravie, Chercheriez-vous à me briser le cœur ?
Text Authorship:
- by Eugène, Marquis de Lonlay (1815 - 1866)
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Researcher for this page: Johann Winkler19. Tout nous dit d'espérer
Tout nous dit d'espérer ; le ciel dit à la terre : Espère en mes rayons ; Il dit au laboureur courbé sous la misère : Espère en tes sillons ! L'oiseau qui sent venir l'hiver aux blanches ailes S'envole en espérant des rivages meilleurs. Pis le printemps revient avec les hirondelles Et nous fait espérer des fleurs, des fleurs. Tout nous dit d'espérer ; la source qui bouillonne Et le nuage errant, Le silence des bois, l'abeille qui bourdonne, Et le flot écumant. Le cyprès toujours vert, quand tout se fane et tombe, D'un saint et vague espoir fait rêver notre cœur. Son ombrage pieux verse encore à la tombe, L'éclat, la vie et la fraîcheur. Tout nous dit d'espérer ; la joie et la tristesse, La nuit sombre et le jour ; les rires d'enfants, les pleurs de la vieillesse Et les serments d'amour. Ah ! laissez à la vie un parfum d'espérance ; La foi dans l'avenir fait braver la douleur. Tout en nous se flétrit, quand s'éteint la croyance, Et le jour n'a plus de lueur.
Text Authorship:
- by J. A. de Rostan, Baron (flourished c1859)
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Researcher for this page: Johann Winkler20. Voix aimée
Dis-moi, chère enfant soucieuse, Écoutes-tu seule au vallon Une plainte mystérieuse Ou quelque lointaine chanson ? Oui, j'écoute là-bas sous cet ombrage, Un chant d'amour et de bonheur. Ah ! je ne puis le voir à travers le feuillage, Mais sa voix a ravi mon cœur. Enfant au lever de l'aurore, Et plus souriante en ce jour, Dis-moi : ne vas-tu pas encore Écouter cette voix d'amour ? Oui, car j'ai vu celui dont la chanson m'enivre, Quad je vais rêver près du bois, Il se cachait, hélas ! et je ne pouvais vivre Que par le charme de sa voix. Ce soir dans ton regard si tendre Brille un éclat plus radieux, Sa voix, a-t-elle fait entendre, Enfant, des sons délicieux ? Oui, pour moi sa chanson était encor plus belle ; Elle nous charmait tous les deux Et disait qu'à l'amour on doit rester fidèle. Oh ! Comme nous étions heureux !
Text Authorship:
- by Émile Kaufmann (b. 1830)
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