Il pleut des pétales de fleurs, La flamme se courbe au vent tiède, De mes deux yeux je te possède Et mes yeux ont besoin de pleurs. Vieille argile, faite aux douleurs, Quel goût de souffrir sans remède Harcèle ainsi le cœur qui cède! Il pleut des pétales de fleurs. Les roses meurent chaque et toutes, Je ne dis rien, et tu m'écoutes; Sous tes immobiles cheveux. L'amour est lourd, mon âme est lasse: Quelle est donc, Chère, sur nous deux Cette aile en silence qui passe?1
Cinque Liriche
by Vittorio Gui (1885 - 1975)
1. Heure d'été  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), no title, written 1890, appears in Au jardin de l'Infante, in 1. Les Heures d'été, no. 6, first published 1890
See other settings of this text.
View original text (without footnotes)The text first appeared in the revue Au Mercure de France, August 1890, and later in Au Jardin de L'Infante, Paris, Éd. du Mercure de France, 1893.
1 Hadley adds "Il pleut des pétales de fleurs."Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
2. Arpège  [sung text not yet checked]
L'âme d'une flûte soupire Au fond du parc mélodieux ; Limpide est l'ombre où l'on respire Ton poème silencieux, Nuit de langueur, nuit de mensonge, Qui poses, d'un geste ondoyant, Dans ta chevelure de songe La lune, bijou d'Orient. Sylva, Sylvie et Sylvanire, Belles au regard bleu changeant, (L'étoile aux fontaines se mire), Allez par les sentiers d'argent, Allez vite, l'heure est si brève, [Cueillir au jardin des aveux]1, Les cœurs qui se meurent du rêve De mourir parmi vos cheveux...
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), "Arpège", written 1893, appears in Au jardin de l'Infante, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1893
See other settings of this text.
Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Shawn Thuris) , no title, copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Maria Louise Baum) , first published 1890
1 Jarnach: "Cueillir"
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
3. Les Colombes  [sung text not yet checked]
Partout la mer unique étreint l'horizon nu, L'horizon désastreux où la vieille arche flotte ; Au pied du mât penchant l'Espérance grelotte, Croisant ses bras transis sur son coeur ingénu. Depuis mille et mille ans pareils, le soir venu, L'Ame assise à la barre, immobile pilote, Regarde éperdument dans l'ombre qui sanglote Ses colombes s'enfuir vers le port inconnu. Elles s'en vont là-bas, éparpillant leurs plumes A travers le vent fou qui les cingle d'écumes, Ivres du vol sublime enfermé dans leurs flancs ; Et, chaque lendemain, au jour blême et cynique, L'arche voit surnager leurs doux cadavres blancs, Les deux ailes en croix sur la mer ironique.
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), title 1: "Les colombes", title 2: "Les Colombes", written 1891, appears in Au jardin de l'Infante, in Vas Tristitiæ, no. 4, first published 1892
See other settings of this text.
The text first appeared in the revue Au Mercure de France, January 1892, and later in Au Jardin de L'Infante, Paris, Éd. du Mercure de France, 1893.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]
4. Soror dolorosa  [sung text not yet checked]
Reste. N'allume pas la lampe. Que nos yeux S'emplissent pour longtemps de ténèbres, et laisse Tes bruns cheveux verser la pesante mollesse De leurs ondes sur nos baisers silencieux. Nous sommes las autant l'un que l'autre. Les cieux Pleins de soleil nous ont trompés. Le jour nous blesse. Voluptueusement berçons notre faiblesse Dans l'océan du soir morne et délicieux. Lente extase, houleux sommeil exempt de songe, Le flux funèbre roule et déroule et prolonge Tes cheveux où mon front se pâme enseveli... Ô calme soir, qui hais la vie et lui résistes, Quel long fleuve de paix léthargique et d'oubli Coule dans les cheveux profonds des brunes tristes.
Text Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "Soror dolorosa", written <<1876, appears in Poésies, in 6. Soirs moroses, no. 10, first published 1885?
See other settings of this text.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Oubli  [sung text not yet checked]
Allez, vieilles amours, chimères, Caresses qui m’avez meurtri, Tourments heureux, douceurs amères, Abandonnez ce cœur flétri ! Sous l’azur sombre, à tire-d’ailes, Dans l’espoir d’un gîte meilleur, Fuyez, plaintives hirondelles, Le nid désormais sans chaleur ! Tout s’éteint, grâce aux jours moroses, Dans un tiède et terne unisson. Où sont les épines des roses ? Où sont les roses du buisson ? Après l’angoisse et la folie, Comme la nuit après le soir, L’oubli m’est venu. Car j’oublie ! Et c’est mon dernier désespoir. Et mon âme aux vagues pensées N’a pas même su retenir De toutes ses douleurs passées La douleur de s’en souvenir.
Text Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909), "Oubli", written <<1876, appears in Poésies, in 6. Soirs moroses, no. 39, first published 1885
Go to the general single-text view
Confirmed with Catulle Mendès, Poésies, Bibliothèque-Charpentier, 1892, Tome premier, pages 261-262.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]