J'aime une fille jolie, Ivonaïc est son nom, Qu'en dit-on? C'était déjà ma folie, Lorsqu'elle entre, blonde enfant, au couvent. Non, dans mes bourgs de Cornouaille, De Trémeven à Kemper Sur le Teir, Il n'est oeil noir qui la vaille, Coeur plus aimant que le sien, Je crois bien. Rien qu'en voyant sa tournure, Les jeunes femmes de Scaër, Du bel air Ont imité sa parure, Mais sa marche et ses appas, Oh! non pas! Pour écrire cent volumes Traitant de ses qualités Et beautés, Quand j'aurais toutes les plumes Dont s'habillent les oiseaux, Gais et beaux; Comme une immense écritoire, Que ma plume irait s'emplir A plaisir, Quand la mer en encre noir Pourrait changer demain Sous ma main, Bref, quand le monde lui-même Serait couvert entier De papier, Pour chanter celle que j'aime, Le temps manquerait toujours A mes jours.
Chants bretons
Song Cycle by Victor Massé (1822 - 1884)
1. Ivonaïc
Text Authorship:
- by (Julien) Auguste Plage Brizeux (1803?6 - 1858), no title, written 1855, appears in Marie, in Histoire d'Ivona, in 1. Les amours, no. 1, first published 1860
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. La chanson du printemps
Voici le Mai de nouveau,que chante t-on passereau
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3. Les goëlands
Un brick appareillat dans un des ports de Nantes, Et des femmes en pleurs, des mères, des amantes Erraient dans les rochers, tout le long de la mer; Puis, dansant une ronde, elles chantaient cet air: Ce matin, à marée haute, Les jeunes gens du Croizic Vont s'embarquer sur leur brick; Mes soeurs, chantons sur le côte, Goëlands, goëlands, Ramenez-nous nos amants. Les blancs oiseaux volaient par milliers sur les lames, De la terre au navire, et des marins aux femmes, Ils allaient, revenaient, passaient en tourbillons Sur la ronde plaintive et dans les pavillons. Goëlands, aux ports d'Espagne, Guidez nos chers matelots, Et parlez leur sur les flots Des filles de Bretagne. Goëlands, goëlands, Ramenez-nous nos amants. Le Brick ouvre sa voile; adieu! l'ancre est tirée, Il part, en s'inclinant vers une autre contrée. Les fidèles oiseaux l'ont suivi: mais, hélas! Les femmes vers la mer tendaient en vain les bras. Suivez, suivez leur voyage, En Espagne, en tous pays! Ne craignez pas leurs fusils Les amis au blanc plumage. Goëlands, goëlands, Ramenez-nous nos amants.
Text Authorship:
- by (Julien) Auguste Plage Brizeux (1803?6 - 1858)
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Faith J. Cormier) , "The gulls", copyright © 2004, (re)printed on this website with kind permission
4. La chanson de la gerbe
Voilà la saint-Jean passée; Les mois d'aoùt est approchant Où tous garçons de villages S'en vont la gerbe battant, Ho! batteux! battons la gerbe, Compagnons joyeusement. Dans la peine, dans l'ouvrage, Dans les divertissements, Je n'oubli jamais ma mie: C'est ma pensée en tout temps, Ho! batteux! battons la gerbe, Compagnons joyeusement. Sans savoir lir'ni écrire, Nous lisons c'qui est dedans Il y a dedans ces lettres: "Aime-moi, je t'aime tant," Ho! batteux! battons la gerbe, Compagnons joyeusement. Viendra le jour de la noce, Travaillons en attendant; Devers la Toussaint prochaine J'aurai tout contentement. Ho! batteux! battons la gerbe, Compagnons joyeusement.
Text Authorship:
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]5. Le sonneur de Cornouaille
Vous qui passez par la bruyère À l'heure où chante le hibou, Entendez-vous dans la clairière, Comme un son lointain de biniou? Voyez-vous, parmi les broussailles Sauter ces petits nains méchants? C'est le sonneur de Cornouaille Qui fait danser les Korigans! Pour la fille d'un gentil homme Soupirait Stephan le sonneur; Aux nains il demande la somme Qu'on éxigeait pour son bonheur, "Nous te paierons si tu travailles; Sonne tes airs les plus fringants"; C'est le sonneur de Cornouaille Qui fait danser les Korigans! Et par les bois et par la plaine Le beau sonneur sonne si fort, Qu'au matin sans voix Sans haleine pour toujours, hélas! Il s'en dort. On fit sans lui les fiançailles, Et chaque nuit, de puis ce temps, C'est le sonneur de Cornouaille Qui fait danser les Korigans!
Text Authorship:
- by Michel Carré (1822 - 1872)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. La Chanson de Loïc
Dès que la grive est éveillée, Sur cette lande encor mouillée Je viens m'asseoir Jusques au soir; ... A son tour, Anna, ma compagne, Conduit derrière la montagne, Près des sureaux, Ses noirs chevreaux; Si la montagne, où je m'égare, Ainsi qu'un grand mur nous sépare, Sa douce voix, Sa voix m'appelle au fond du bois. Oh! sur un air plaintif et tendre, Qu'il est doux au loin de s'entendre, Sans même avoir L'heur de se voir! De la montagne à la vallée La voix par la voix appelée Semble un soupir Mêlé d'ennui et de plaisir. Ah, retenez bien votre haleine, Brise étourdie, ou dans la plaine, Parmi les blés, Courez, volez! ... Encore! Encore! Anna, ma belle! Anna, c'est Loïc qui t'appelle! Encore un son De ta chanson ! La chanson que chantent les lèvres, Lorsque pour amuser tes chèvres, Petite Anna, Tu danses ton gai ta-ra-la! ... Adieu donc ! contre un vent farouche Au travers des mes doigts ma bouche Dans ce ravin L'appelle en vain; Déjà la nuit vient sur la lande ; Rentrons au bourg, vache gourmande ! O gui-lan-la ! Adieu donc, ma petite Anna !
Text Authorship:
- by (Julien) Auguste Plage Brizeux (1803?6 - 1858), "Chanson de Loïc", written 1835, appears in Marie, first published 1860
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , "Young Breton shepherd", copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
7. La chaumière
Le mari: As-tu vu notre baronne ? L'or qui couvrait sa couronne ? Les messieurs dans la chapelle Murmuraient qu'elle est belle ! La femme: Oui, mais ils ne priaient pas. Le mari: Et le soir, à la lumière, As-tu vu, pauvre fermière, Quel riche et royal repas ! Vins de France, vins d'Espagne ! C'était pays de Cocagne. La femme: Oui, mais ils ne buvaient pas. Le mari: Et la scène où maître Gilles A fait forcé tours agiles Sur son chef et sur ses bras ? As-tu vu comme le drôle Leur a défilé son rôle ? La femme: Oui, mais ils ne riraient pas. Le mari: Et ce lit garni de franges, Le Ciel que portaient quatre anges ? Ce couvre pied de damas. La femme: J'ai tout vu, mais crois-me, Pierre, Comme nous dans ta chaumière Peut-être ils ne s'aiment pas !
Text Authorship:
- by (Julien) Auguste Plage Brizeux (1803?6 - 1858), appears in Marie
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]8. La chanson de Marie
Hélas! je sais un chant d'amour, Triste et gai tour à tour. Cette chanson douce à l'oreille, Pour le coeur n'a pas sa pareille. Hélas! je sais un chant d'amour, Triste et gai tour à tour. J'avais douze ans lorsqu'en Bretagne Je l'entendis sur la montagne. Hélas! je sais un chant d'amour, Triste et gai tour à tour. Avec un air, une parole, Ainsi l'exilé se console. Hélas! je sais un chant d'amour, Triste et gai tour à tour. Bien heureux les pâtres, mes frères, Et les oiseaux de nos bruyères. Hélas! je sais un chant d'amour, Triste et gai tour à tour.
Text Authorship:
- by (Julien) Auguste Plage Brizeux (1803?6 - 1858)
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