Sous le flot qui déferle J'habite un pays sans pareil Où le ciel de corail vermeil A pour lune une perle, Un rubis pour soleil ! Et pourtant sur la grève Je viens chaque soir toute en pleurs À cause... hélas ! à cause d'un bel enfant qui rêve Et qui passe en cueillant des fleurs. Autre fois la Sirène heureuse Sans aimer donnait de l'amour ! La séductrice enfin est amoureuse La charmeresse est charmée à son tour, Et le soir, sur la grève Sans jamais voir mes pleurs Le bel enfant qui rêve Passe en cueillant des fleurs ! Hélas ! Hélas ! etc.
Seize mélodies pour chant et piano
Song Cycle by Georges Bizet (1838 - 1875)
1. La sirène
Text Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]2. Ouvre ton cœur
La marguerite a fermé sa corolle, L'ombre a fermé les yeux du jour. Belle, me tiendras-tu parole? Ouvre ton coeur à mon amour. Ouvre ton coeur, ô jeune ange, à ma flamme, Qu'un rêve charme ton sommeil. Je veux reprendre mon âme, Comme une fleur s'ouvre au soleil!
Text Authorship:
- possibly by Louis Michel James Lacour Delâtre (1815 - 1893)
- possibly by H. Trianon
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Ahmed E. Ismail) , "Open your heart", copyright © 2005, (re)printed on this website with kind permission
- ITA Italian (Italiano) (Enrico Magnani) , "Apri il tuo cuore", copyright © 2007, (re)printed on this website with kind permission
3. Pourquoi pleurer  [sung text not yet checked]
Un soir dans la forêt immense Je l'attendais les yeux en pleurs, Quand des bois perçant le silence J'entendis ces mots séducteurs: Pourquoi pleurer, pleurer, quand on est belle? Si l'on t'oublie, oublie à ton tour. Le coeur de l'homme est infidèle. Moi, j'aime d'éternel amour. Bientôt rayonnant de lumière Parut, tout à coup à mes yeux, Un être si parfait mon père, Qu'il me semblait venir des cieux. Pourquoi pleurer, pleurer, quand on est belle? Si l'on t'oublie, oublie à ton tour. Le coeur de l'homme est infidèle. Moi, j'aime d'éternel amour.
Text Authorship:
- by Jules-Henri Vernoy, marquis de Saint-Georges (1801? - 1875)
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Why are you weeping?"
4. Voyage
Tous deux vers la rive lointaine Traversant les monts et la plaine, Délaissant le monde et sa chaîne Allons ou fleurit le printemps! Là riant des soucis moroses Dégaigneux des gens et des choses, Nous irons au pays des roses, Au pays, ou l'on a vingt ans! Dans ce pays qui sera nôtre Sur mon bras s'appuira le vôtre; Nous ne vivrons que l'un pour l'autre, Oublieux des ans et des jours! Oui, vers cette douce patrie Marchons carsa route est fleurie, C'est une éternelle prairie Ouvont renaissant les amours! Ce lieu charmant plein de mystère N'est-il donc qu'au bout! de la terre, L'amour fidèle et solitaire Nous faut il si loin le chercher? Non! pas de course vagabonde Pourquoi la retraite profonde? Partout l'amour, maître du monde, Est seul quand il lui plaît d'aimer!
Text Authorship:
- by Philippe Gille (1831 - 1901)
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "The quest of love"
5. Aubade
Ma belle, le jour va paraître, Et l'oiseau sonne le réveil Ouvre les yeux et ta fenêtre Aux premiers rayons du soleil. Et peux-tu sommeiller encore, Sans souci, comme sans espoir, Quand l'amant jaloux qui t'adore Dès l'aube accourt pour te revoir? Ah! viens, tu l'as juré, ma belle! viens, mon amour, tu m'appartiens! Mon coeur t'attend, ma voix t'appelle, A ta promesse, sois fidèle De tes serments, je me souviens. Ah! viens, ma belle, ma belle, ah! viens! Viens, nous irons sur la colline, Comme nous allons chaque jour, Suivant le sentier qui décline Au contraire de notre amour! Et les pinsons du voisinage, Témoins de nos premiers aveux. Diront dans leur joli ramage: Qu'ils sont aimants! qu'ils sont heureux! Ah! viens, tu l'as juré, ma belle! viens, mon amour, tu m'appartiens! Mon coeur t'attend, ma voix t'appelle, A ta promesse, sois fidèle De tes serments, je me souviens. Ah! viens, ma belle, ma belle, ah! viens!
Text Authorship:
- by Paul Ferrier (1843 - 1920)
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- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Aubade"
6. La nuit
Minuit ! le flot murmure et le ciel étincelle Du printemps qui renaît, fêtons l'heureux retour; Voici que dans les prés éclot la fleur nouvelle Voici que dans les bois passe un frisson d'amour. Douce nuit, pure comme un rêve Où le cœur semble s’entrouvrir, Où vers le ciel l'âme s'élève, Où l'amour s'apprête à fleurir. Et qui sait ? à cette heure même, En un coin du min ignoré, Peut-être l'inconnu qui m'aime Rêve-t-il que je l'aimerai ? La nuit répand sur nous son magique silence Tout se tait, tout s'endort sous les zéphyrs plus doux ; En caressant nos fronts le rameau se balance, Rêvons aux cœurs blessés qui soupirent pour nous !
Text Authorship:
- by Paul Ferrier (1843 - 1920)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]7. Le doute
Ah ! si vraiment l'indifférence Garde ton cœur contre l'amour, S'il faut hélas que nuit et jour Je souffre sans espérance, Par pitié pour celle qui supplie, Laisse-moi ma folie, Dernier soutien d'un cœur tout attristé, Que nulle angoisse ne délie. Ah ! par pitié laisse que j'ignore Et pour jamais la vérité ; Cruelle est la réalité, Mieux vaut le doute encore ! Oui, j'aime mieux encor le doute Qui me laisse un rayon d'espoir : Plutôt cent fois ne rien savoir Qu'apprendre ce qu'on redoute. Si le sort qui voulut que je t'aime Me défend cette ivresse suprême D'un chaste amour en tes yeux refleté, Je m'inclinerai sans blasphême ! Ah ! mais du moins laisse que j'ignore Et pour jamais la vérité ! Cruelle est la réalité, Mieux vaut le doute encore !
Text Authorship:
- by Paul Ferrier (1843 - 1920)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]8. Conte
Le roi vieilli s'accoude au balcon du palais, Pour voir passer l'enfant qui va, belle et farouche, « Le ciel est dans tes yeux, l'amour est sur ta bouche, Tu serais, a-t-il dit, reine si tu voulais ? » « Crois-tu qu'il me soucie en ma gaîté sereine, D'un beau seigneur tout de brocart vêtu ? Que gagnerais-je d'être reine Et quels présents me ferais-tu ? » « Tous mes trésors pour un seul regard de tes yeux ; Ma ville et ses rempart pour payer un sourire ! » « Roi, garde tes présents, ta ville et ton empire. » « Quel est donc celui-là qui t'offre rien de mieux ? » «Il n'a ni sceptre d'or ni royale couronne, C'est un soldat don't j'attends le retour, Et la fortune qu'il me donne C'est sa jeunesse et son amour. »
Text Authorship:
- by Paul Ferrier (1843 - 1920)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]9. Aimons, rêvons
Aimons! Rêvons! Que nos vois se répondent! Aimons! Rêvons! En nous serrant la main. Ah! parle! ta voix me pénêtre! Parle encore! Je sens tout mon être Frémir d'amour à tes accents! Mon coeur par toi semble renaître! Et je vois dans tes yeux Resplendir la clarté des cieux! Ah! parle! ta voix me pénêtre! Parle encore! Je sens tout mon être Frémir et renaître. L'heure est brève, Aimons nous Rêver est doux! Et l'amour est un rêve! Aimer! Rêver! Sans aimer pourquoi vivre? Rêver! Aimer! C'est la loi du bonheur. Le rêve si doux à poursuivre, De son charme tous deux nous enivre, Berçant l'espoir dans notre coeur. En ton amour je crois renaître, Et je vois dans tes yeux Resplendir la clarté des cieux! Tu parles, ta voix me pénêtre; Un sourire ravit tout mon être. L'amour est mon maître! L'heure est brève, Et pour nous, Rien n'est si doux Que l'amour et le rêve!
Text Authorship:
- by Paul Ferrier (1843 - 1920)
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- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Loving and dreaming"
10. La chanson de la rose
Viens à moi ! Viens à moi ! Le ciel joyeux se dore ! Ah! Viens à moi! Viens à moi ! Le fleur s'épanouie Aspire le soleil, Tout murmure et sourit, Tout murmure, tout aime ! Tout aime, tout adore; La nuit a disparu, voici le gai réveil ! Tout aime, tout adore ; Voici la douce aurore ! Tout aime! Viens à moi! Les abeilles déjà bourdonnent sous les herbes; Les abeilles déjà, pour y puiser leur miel, Butinent sur les fleurs; Vois ! vois comme des beaux lys les pétales superbes Reçoivent du matin les baisers et les pleurs ! Viens a moi ! Je te veux donner toute mon âme ! Ah viens ! ah ! viens à moi ! Je veux t'appartenir dans un baiser de flamme ! Et quand tu me fuiras, je veux mourir d'aimer ! Je veux de mes parfums doucement t'embaumer. Je t'aime ! viens à moi.
Text Authorship:
- by (Paul) Jules Barbier (1825 - 1901), written 1862?
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Researcher for this page: Ferdinando Albeggiani12. Le Gascon
Cadédis ! lorsque je me fâche, Tordant ma moustache D'un air cavalier, Le plus fier, s'il n'a point envie De perdre la vie, Descend l'escalier ! Mais, sandis ! lorsque je me pose, Bouche en cœur de rose Et l'œil bien fendu, La plus sage se tient à quatre !... J'en ai vu se battre Pour mon gant perdu Cadédis ! à Versaille, au Louvre, Le roi, dès qu'on ouvre, M'adresse un bonjour. J'ai souvent, vêtu d'amaranthe, Dansé la Courante Aux ballets de cour. Mais, sandis ! c'est midi qui cloche. J'ai deux sols en poche, Diantre, et j'ai grand faim… Bah ! viens ça, bouquetière éclose ! L'odeur de la rose Vaut le goût du pain !
Text Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]13. N'oublions pas
Elle était jeune et jolie, Et moi j'aimais follement (Peut-être son coeur l'oublie) Son regard pur et charmant. Mes yeux seuls osaient lui dire Ce que je pensais tout bas! J'ai pleuré de son sourire. O mon coeur, n'oublions pas! Un jour, étrange follie Qui soudain vint m'embraser (Son coeur peut-être l'oublie) Je lui ravis un baiser! Dans son trouble encor plus belle. Je la vis fuir de mes bras "Un baiser volé," dit-elle, "Mon coeur ne l'oubliera pas!" Ma voix alors la supplie, "Du baiser faites moi don!" Et j'obtins (son coeur l'oublie) Le baiser et le pardon! Pure ivresse, ardente flamme, Au seuil même du trépas, Rassasie encor mon âme! Triste et seul, n'oublions pas!
Text Authorship:
- by (Paul) Jules Barbier (1825 - 1901)
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- ENG English [singable] (Samuel Byrne) , "Let us not forget"
14. Si vous aimez
Si vous aimez vous saurez tout comprendre, Tout jusqu'aux mots que l'on ne se dit pas. Si vous aimez, vous saurez tout comprendre Jusqu'aux aveux que le cœur fait tout bas. Oui, oui, vous le comprendrez Et vous devinerez ! Ah ! oui, vous comprendrez ! Si vous aimez ! Si vous aimez, en tous lieux une image Suivra vos pas et vous consolera. Si vous aimez, comme un léger nuage Sur votre front une ombre planera. Ah ! oui, vous vous reverrez Partout où vous vivrez ! Si vous aimez !
Text Authorship:
- by Philippe Gille (1831 - 1901)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]15. Pastel
C'est un portrait de jeune fille, On l'a fait au siècle passé, Les ans l'ont à peine effacé! Ce regard où son âme brille Est innocent et curieux, Me dit ces mots mystérieux: Ne cherche pas ce qu'on peut lire Dans mes yeux bleus couleur du temps, Et n'y vois rien que le sourire Qui t'attendait depuis cent ans. À quoi cette enfant pensait-elle, Quand le peintre la regardait? Son coeur avait-il un secret? Sur sa bouche on voit un sourire, Est-ce ironie, est-ce bonheur? Que dit-il sous cet air railleur? Il dit, je crois: à quoi bon lire Dans les feuillets noircis du temps? Vois-y seulement le sourire, Qui t'attendait depuis cent ans!
Text Authorship:
- by Philippe Gille (1831 - 1901)
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- ENG English (Peter Low) , "Pastel", copyright © 2017, (re)printed on this website with kind permission
16. L'abandonnée
D'autres femmes m'ont pris son regard, sa pensé! Comme dans l'eau courante Une image effacée, Rien n'est resté de moi dans son rêve oublieux! Si je frappe à sa porte, il dira, l'infidèle: "Quelle est cette étrangère et pourquoi pleure-t-elle?" Il n'aura reconnu ni mes pleurs ni mes yeux! Mais je suivrai toujours celui qui m'abandonne; Sa trahison n'est rien puisque je la pardonne; S'il faut mourir par lui je bénis le tombeau. Et s'il vole toujours à quelque amour nouvelle, Je ne demande rien sinon que l'infidèle M'ait oubliée assez pour m'aimer de nouveau!
Text Authorship:
- by Catulle Mendès (1841 - 1909)
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]