Regardez dehors, mes yeux, vers la vallée !
Là on peut vivre pleinement ;
Là on peut se rafraîchir dans la clair de lune
Et dans la paix sacrée.
Là écoute mon cœur, maintenant sans trouble,
Là écoute ces doux sons,
Qui, comme de loin, pour la joie et le chagrin,
Se pressent sur toi.

Ils se pressent si merveilleusement,
Ils émeuvent tous mes désirs.
Oh, dis-moi, pressentiment, es-tu vrai ?
Es-tu une vaine illusion ?
Est-ce qu'un jour mes yeux, dans un plaisir pur,
Souriront, comme maintenant dans les larmes ?
Est-ce qu'un jour mon cœur, si souvent indigné,
Sera envahi par une paix bénie ?

[ ... ]

Ainsi le cœur espère fidèlement et constamment
Jusqu'à la tombe ;
Avec l'amour il embrasse le présent,
Et semble riche en biens,
Possessions qu'il a créé lui-même,
Et qu'aucun sort ne peut pas lui voler ;
Il vit et s'agite dans la chaleur et la force,
À travers la confiance et la foi.

Et même si dans la nuit et le brouillard
Tout autour est mort,
Ce cœur a depuis longtemps pour chaque combat
Acquis un bouclier.
Avec orgueil dans l'adversité,
Il supporte ce qui lui a été alloué.
Ainsi je m'endors, ainsi je m'éveille,
Si ce n'est pas dans la joie, pourtant en paix.

Où puis-je être, et où suis-je retournée
Quand mon ombre fugitive s'est dissipée devant toi ?
Tout n'est-il pas résolu, terminé,
N'ai-je pas aimé et vécu ?

Veux-tu savoir ce que deviennent les rossignols
Dont l'émouvante mélodie
Te charmait aux jours du printemps ?
Ils vivaient, aussi longtemps qu'ils aimaient.

Si j'ai retrouvé celui qui est perdu ?
Crois-moi, je suis unie à lui,
Là où ne se sépare plus ce qui a été lié,
Là où l'on ne verse plus de larmes.

Là tu nous retrouveras aussi
Quand ton amour à notre amour sera pareil ;
Là est aussi le père, pur de tout péchés,
Que le meurtre sanglant n'atteint plus.

Et il a senti qu'il n'était le jouet d'aucune illusion
Quand il a levé les yeux vers les étoiles ;
Car chacun sera jugé comme il a jugé,
Celui qui croit cela s'approche de la divinité.

Cette parole sera tenue en ces espaces
Pour chaque beau et pieux sentiment ;
Ose errer et rêver :
Ce sont souvent les jeux d'enfants qui ont le plus de sens.

Je n'entends aucune voix,
Aucun pas sur le chemin sombre,
Le ciel-même a ses beaux
Yeux brillants clos.

Je veille seulement, douce vie,
Regardant avec désir dans la nuit,
Jusqu'à ce que ton étoile dans le lointain
M'éveille avec sa gracieuse lumière.

Ah, seulement une fois, seulement de manière furtive,
Pour voir ton image bien-aimée,
Dans la tempête et l'orage, volontiers
Je resterais jusqu'au petit matin.

Ne la vois-je pas briller au loin ?
Ne s'approche-t-elle pas peu à peu ?
Ah, et je l'entends murmurer amicalement :
Regarde, mon ami est aussi encore éveillé.

Douces paroles, voix bien-aimée,
Pour qui mon cœur bat !
Un millier d'images heureuses d'amour
Sont agitées en moi par ton souffle.

Je vois toutes les étoiles briller
Dans leurs course bleu sombre,
Et dans le cœur et là-haut
Elles m'ont trouvé éveillé dans le ciel.

Doux écho, bercez amicalement
Maintenant ma tête dans un doux repos,
Et comme souvent, chuchotez, rêves,
Ses mots d'amour en moi !

Toi, art magnifique, pendant combien d'heures sombres
Où je suis entouré par le cercle sauvage de la vie,
As-tu réchauffé mon cœur,
M'as-tu transporté dans un monde meilleur ?

Souvent un soupir envolé de ta harpe,
Un doux et saint accord venant de toi,
M'a ouvert le ciel de temps meilleurs,
Toi, art magnifique, je t'en remercie.