Ton Souvenir est comme un livre bien aimé, Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé, Un livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente. Je voudrais, convoitant l'impossible en mes voeux, Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ; Ciseler avec l'art patient des orfèvres Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ; Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ; Dire quelle mer chante en vagues d'élégie Au golfe de tes seins où je me réfugie ; Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois Comme une après-midi d'automne dans les bois ; De l'heure la plus chère enchâsser la relique, Et, sur le piano, tel soir mélancolique, Ressusciter l'écho presque religieux D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.
6 Mélodies , opus 77
by Raoul Koczalski (1884 - 1948)
1. Ton Souvenir  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), "Ton Souvenir est comme un livre ...", appears in Au jardin de l'Infante, first published 1893
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- ENG English (Peter Low) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
2. Etoiles Filantes  [sung text not yet checked]
Il pleut, il pleut, bergère, Tout là-haut, tout là-bas. La pluie est si légère Que l’on ne l’entend pas. Il pleut ! Cela traverse Tout le ciel et s’enfuit. Il pleut ! C’est une averse D’étoiles dans la nuit. Il pleut ! Il pleut ! Peut-être Au firmament qui dort Un soleil vient de naître Comme un papillon d’or. Il pleut ! Ces étincelles Pour nous font flamboyer La poudre de ses ailes Qu’il vient de déployer. Il pleut, il pleut, mon ange ! Courons là-bas ! Je veux De cette poudre étrange Poudrer tes blonds cheveux.
Text Authorship:
- by Jean Richepin (1849 - 1926), "Étoiles filantes", written 1877, appears in Les Caresses, in 1. Floréal, no. 17, Paris, Éd. M. Dreyfous, first published 1882
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- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Anyi Sharma) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
Confirmed with Les caresses, Nouvelle Édition, Paris, G. Charpentier, [no date], pages 36-37.
3. Nuit Blanche  [sung text not yet checked]
Cette nuit, tu prendras soin que dans chaque vase Frissonne, humide encore, une gerbe de fleurs. Nul flambeau dans la chambre - où tes chères pâleurs Se noieront comme un rêve en des vapeurs de gaze. Pour respirer tous nos bonheurs avec emphase, Sur le piano triste, où trembleront des pleurs, Tes mains feront chanter d'angéliques douleurs Et je t'écouterai, silencieux d'extase. Tels nous nous aimerons, sévères et muets. Seul, un baiser parfois sur tes ongles fluets Sera la goutte d'eau qui déborde des urnes, O Soeur ! et dans le ciel de notre pureté Le virginal Désir des amours taciturnes Montera lentement comme un astre argenté.
Text Authorship:
- by Albert Victor Samain (1858 - 1900), "Nuit blanche", written 1893, appears in Au jardin de l'Infante, Paris, Éd. du Mercure de France, first published 1897
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- ENG English (Peter Low) , "Sleepless night", copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
4. Ruines du Cœur  [sung text not yet checked]
Mon cœur était jadis comme un palais romain, Tout construit de granits choisis, de marbres rares. Bientôt les passions, comme un flot de barbares , L'envahirent, la hache ou la torche à la main. Ce fut une ruine alors. Nul bruit humain. Vipères et hiboux. Terrains de fleurs avares. Partout gisaient, brisés, porphyres et carrare ; Etles ronces avaient effacé le chemi Je suis resté longtemps, seul, devant mon désastre. Des midis sans soleil, des minuits sans un astre , Passèrent , et j'ai , là, vécu d'horribles jours ; Mais tu parus enfin, blanche, dans la lumière , Et, bravement, afin de loger nos amours , Des débris du palais j'ai bâti ma chaumière.
Text Authorship:
- by François Coppée (1842 - 1908), "Ruines du cœur ", appears in Arrière-saison, no. 1
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Confirmed with François Coppée, Oeuvres complètes de François Coppée..., Paris : L. Hébert, 1888, p.232
5. C'est l'Extase Langoureuse...  [sung text not yet checked]
C'est l'extase langoureuse, C'est la fatigue amoureuse, C'est tous les frissons des bois Parmi l'étreinte des brises, C'est vers les ramures grises Le choeur des petites voix. O le frêle et frais murmure ! Cela gazouille et susurre, Cela ressemble au [cri]1 doux Que l'herbe agitée expire... Tu dirais, sous l'eau qui vire, Le roulis sourd des cailloux. Cette âme qui se lamente [En]2 cette plainte dormante C'est la nôtre, n'est-ce pas ? La mienne, dis, et la tienne, Dont s'exhale l'humble antienne Par ce tiède soir, tout bas ?
Text Authorship:
- by Paul Verlaine (1844 - 1896), no title, appears in Romances sans paroles, in Ariettes oubliées, no. 1, first published 1872
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- CAT Catalan (Català) [singable] (Núria Colomer) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) [singable] (Dr Huaixing Wang) , copyright © 2024, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Emily Ezust) , "It is the langorous ecstasy", copyright ©
- GER German (Deutsch) (Pierre Mathé) , "Es ist die verführerische Verzückung", copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Bertram Kottmann) , copyright © 2015, (re)printed on this website with kind permission
- SPA Spanish (Español) (Mónica Luz Alvarez Jiménez) , no title, copyright © 2012, (re)printed on this website with kind permission
1 Fauré: "bruit"
2 Fauré: "Et"
6. Ah! Si vous saviez...  [sung text not yet checked]
[Ah! si vous saviez comme on pleure]1 De vivre seul et sans foyers, Quelquefois devant ma demeure Vous passeriez. Si vous saviez ce que fait naître Dans l'âme triste un pur regard, Vous regarderiez ma fenêtre Comme au hazard. Si vous saviez quel baume apporte Au coeur la présence d'un cœur, Vous vous assoiriez sous ma porte Comme une sœur. Si vous saviez que je vous aime, Surtout si vous saviez comment, Vous entreriez peut-être même Tout simplement.
Text Authorship:
- by René-François Sully-Prudhomme (1839 - 1907), "Prière", written 1872, appears in Les vaines tendresses, no. 2, Paris, Éd. Alphonse Lemerre, first published 1875
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Laura Prichard) , copyright © 2016, (re)printed on this website with kind permission
- HUN Hungarian (Magyar) (Dezső Kosztolányi) , "Könyörgés"
1 Gallon: "Si vous saviez comme l'on pleure"; further changes may exist not shown above.