Que l'heure est donc brève, Qu'on passe en aimant ! C'est moins qu'un moment, Un peu plus qu'un rêve. Le temps nous enlève Notre enchantement. Que l'heure est donc brève, Qu'on passe en aimant! Sous le flot dormant Soupirait la grève ; M'aimais-tu vraiment ? Fût-ce seulement Un peu plus qu'un rève ?... -- Que l'heure est donc brève, Qu'on passe en aimant !
En aimant, douze poésies d'Armand Silvestre
by Amédée Dutacq (1848 - 1929)
1. Que l'heure est donc brève  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1866, appears in Poésies 1861-1874, in 1. Les amours, in 2. Vers pour être chantés, in Mignonne, no. 15, appears in Rimes neuves et vieilles, in 2. Mignonne, no. 10, Paris, Éd. Dentu, first published 1866
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Available translations, adaptations or excerpts, and transliterations (if applicable):
- ENG English (Peter Low) , "How brief the hour", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
- GER German (Deutsch) (Nathalie Senf) , copyright © 2014, (re)printed on this website with kind permission
2. Ô torture d'aimer  [sung text not yet checked]
Ô torture d'aimer, immortelle et profonde, J'ai donc fait pour te fuir un inutile effort ! -- Pour deux lèvres en fleur, pour une tête blonde, Ton mal divin renaît plus ardent et plus fort. Ô torture d'aimer, immortelle et féconde En espoir, en angoisse, en désir, en remord ! -- Pour deux yeux caressants et traîtres comme l'onde, Je sens, à ton tourment, revivre mon cœur mort. O torture d'aimer dont rien ne nous protége ! Pour un sein de déesse et pour deux bras de neige, Tu me reprends saignant, pour encor me meurtrir, Et je ne puis haïr la fière créature Par qui tu me reviens, immortelle torture. -- Car il me serait doux à ses pieds de mourir.
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1874-1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 3. En aimant, in 1. Angelica verba, no. 1, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with La Chanson des Heures. Poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, pages 62-63.
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3. Que ne t'ai‑je connue au temps de ma jeunesse !  [sung text not yet checked]
Que ne t'ai-je connue au temps de ma jeunesse ! Dans un rêve d'amour j'aurais su t'enfermer. Tout renaît, le printemps, le jour, l'espoir d'aimer. Pourquoi n'est-il permis que notre âge renaisse ? Que ne t'ai-je connue au temps de ma jeunesse ! Que ne t'ai-je trouvée au penchant d'un chemin, Sans asile, meurtrie et de tous rebutée... Doucement, dans mes bras je t'aurais emportée, Le soleil sur le front et des fleurs dans la main... Que ne t'ai-je trouvée au penchant d'un chemin ! Que ne t'ai-je donné le meilleur de ma vie, L'or fragile et vivant de mes bonheurs perdus, Ce que m'ont pris l'ivresse et les baisers vendus ! Comme un prêtre à l'autel, que ne t'ai-je servie ! Que ne t'ai-je donné le meilleur de ma vie !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), "À une Passante", written 1874-1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 5. Souhaits et dédicaces, no. 1, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]4. Riez‑vous ? Ne riez‑vous pas ?  [sung text not yet checked]
Riez-vous ? Ne riez-vous pas ? Quand vous l'avez dit tout à l'heure, Ce mot ! Vous l'avez dit si bas ! ... Je n'ai pas compris, mais je pleure. -- Riez-vous ? Ne riez-vous pas ? Pitié ! votre bouche m'effleure. Ce bruit ! Vous l'avez fait si bas !... Si c'est un baiser, que je meure ! -- Riez-vous ? Ne riez-vous pas ? Si c'est un baiser, que je meure ! Sur mon cou je sens votre bras ... Vous m'avez baisé tout à l'heure ! Je n'ose y croire, mais je pleure. -- Riez-vous ? Ne riez-vous pas ?
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, appears in Poésies 1861-1874, in 1. Les amours, in 2. Vers pour être chantés, in Mignonne, no. 6
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- ENG English (Peter Low) , "Are you laughing?", copyright © 2002, (re)printed on this website with kind permission
5. Oh le beau rire et les doux yeux  [sung text not yet checked]
Ton rire est pareil au frisson Que le soir met au cœur des roses. Il est gai comme une chanson De printemps sous les cieux moroses. Oh ! le beau rire et les doux yeux Qui, seuls, me font triste ou joyeux ! Tes yeux sont pareils aux pervenches Qu'avril met au cœur du buisson, Et tristes comme une chanson D'automne sous les vertes branches. Oh ! le beau rire et les doux yeux Qui, seuls, m'ont fait triste ou joyeux !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, appears in Poésies 1861-1874, in 1. Les amours, in 2. Vers pour être chantés, in Mignonne, no. 10
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]6. J'ai bu dans l'haleine des fleurs  [sung text not yet checked]
J'ai bu, dans l'haleine des fleurs, Le premier souffle de ta bouche ; Au front d'argent du lis farouche, J'ai lu tes premières pâleurs. Le chant de tes lèvres rosées, Les oiseaux me l'avaient appris Et tes dents, lorsque tu souris, Y perlent comme des rosées. Le long enchantement des cieux Avec toi descend sur la terre Et se confond dans le mystère De ton être délicieux !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878?, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 6. Vers pour être chantés, in 1. Poème de mai, no. 2, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 205.
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7. Ta bouche a des saveurs de mûre  [sung text not yet checked]
Ta bouche a des saveurs de mûre L'âpre goût des fruits du chemin Vers qui le passant tend la main Avant que la vigne soit mûre. Qui se saoule de ce butin Tremblera bientôt sous les fièvres : Sa pourpre amère laisse aux lèvres Une soif que plus rien n'éteint. La soif qui me brûle est pareille, Et, l'ayant prise à ton baiser, Fou ! je cherche pour l'apaiser Ta bouche sauvage et vermeille !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), "Ta bouche a des saveurs de mûre", written 1874-1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 4. Intermèdes païens, in 2. A L'Innommée, no. 7, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with La Chanson des Heures. Poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, page 116.
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8. Donne‑moi ta bouche  [sung text not yet checked]
Donne-moi ta bouche, et que tes yeux clos Me cachent le feu clair de ta prunelle ; Donne-moi ta bouche et me laisse en elle Mêler des baisers avec des sanglots. Donne-moi ta bouche et me verse à flots, Avec sa saveur vivante et charnelle, Les enchantements de l'aube éternelle Que fêtent les lis sur ton front éclos. Donne-moi ta bouche où fleurit mon rêve, Où ta chère voix me rend l'heure brève, Dont un mot me charme ou me fait souffrir. Donne-moi ta bouche où rit ta jeunesse, Donne-moi ta bouche où gît mon ivresse, Donne-moi ta bouche où meurt mon désir !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 3. En aimant, in 2. Souffrances d'amour, no. 5, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with La Chanson des Heures. Poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, pages 80-81.
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9. Je veux que mon sang goutte à goutte  [sung text not yet checked]
Je veux que mon sang, goutte à goutte, Monte à [ta lèvre]1 lentement. Comme un flot limpide et calmant, De ton cœur il prendra la route. Bois-le : mon âme y sera toute Dans un suprême enivrement, Car le seul mal que je redoute, C'est de survivre â mon tourment, Bois-le sans honte et sans peurs vaincs : Ce trésor sacré de mes veines, Toi seule pourras le tarir. Avec mon souffle, [avec mon âme]2, Ce sang que ta bouche réclame, Bois-le ! car j'ai soif de mourir !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 3. En aimant, in 2. Souffrances d'amour, no. 6, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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View original text (without footnotes)Confirmed with Poésies de Armand Silvestre 1872-1878. La Chanson des Heures, Paris, Alphonse Lemerre, 1887, page 73.
1 Boulanger: "tes lèvres"2 Boulanger: "avec mon cœur, avec mon âme"
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10. Ouvre tes bras nus que j'y tombe  [sung text not yet checked]
Ouvre tes bras nus que j'y tombe Pour y dormir, pour y mourir : Las de vivre et las de souffrir, J'y veux mon lit, j'y veux ma tombe. Prends mon souffle dans un baiser ; Brise mon cœur dans une étreinte, Et, sous ta lèvre, vois sans crainte Mon sang tarir et s'épuiser ; Car, si les dieux me font renaître, Je rapporterai de la Mort Le désir plus jeune et plus fort De m'anéantir dans ton être !
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), written 1874-1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 4. Intermèdes païens, in 2. A L'Innommée, no. 1, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with La Chanson des Heures. Poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, pages 109-110.
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11. Ce fut un rêve bien étrange  [sung text not yet checked]
Ce fut un rêve bien étrange : Lorsque ta bouche à moi venait, Dans tout mon être frissonnait L'effroi de la bête qu'on mange. C'était horrible et ravissant De te servir ainsi de proie ; Ma douleur égalait ma joie A te repaître de mon sang. Et lorsque ta lèvre brûlante S'ouvrait ta langue entre tes dents Semblait à mes regards ardents Un peu de ma chair pantelante.
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- by Armand Silvestre (1837 - 1901), written 1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 4. Intermèdes païens, in 2. A L'Innommée, no. 2, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with La Chanson des Heures. Poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, pages 111.
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12. Ô délices d'aimer  [sung text not yet checked]
Ô délices d'aimer cruelles et profondes, Bonheurs sans trahisons, ivresses sans remords, Miel des lèvres en fleur, parfums des têtes blondes, Je vous ai dû la vie et je vous dois la mort. J'ai dispersé mon être à vos folles haleines, Vagabondes amours, et sur votre chemin, J'ai répandu mes jours comme des coupes pleines ; J'ai tendu, comme un fruit, mon âme à votre main. J'ai laissé fuir mon sang aux lèvres de qui j'aime, Et, sur son dernier flot, mon cœur va se fermer. Ah ! qu'il soit clos, du moins, sous un baiser suprême ! Prenez, du moins, mon âme, ô délices d'aimer !
Text Authorship:
- by Armand Silvestre (1837 - 1901), no title, written 1874-1878, appears in La chanson des heures, poésies nouvelles 1874-1878, in 7. L'Âme en deuil, no. 5, Paris, Éd. G. Charpentier, first published 1878
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Confirmed with La Chanson des Heures. Poésies nouvelles (1874-1878), Paris, G. Charpentier, 1878, page .
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