À cette terre, où l'on ploie Sa tente au déclin du jour, Ne demande pas la joie. Contente-toi de l'amour ! Excepté lui, tout s'efface. La vie est un sombre lieu Où chaque chose qui passe Ébauche l'homme pour Dieu. L'homme est l'arbre à qui la sève Manque avant qu'il soit en fleur. Son sort jamais ne s'achève Que du côté du malheur. Tous cherchent la joie ensemble ; L'esprit rit à tout venant ; Chacun tend sa main qui tremble Vers quelque objet rayonnant. Mais vers toute âme, humble ou fière, Le malheur monte à pas lourds, Comme un spectre aux pieds de pierre ; Le reste flotte toujours ! Tout nous manque, hormis la peine ! Le bonheur, pour l'homme en pleurs, N'est qu'une figure vaine De choses qui sont ailleurs. L'espoir c'est l'aube incertaine ; Sur notre but sérieux C'est la dorure lointaine D'un rayon mystérieux. C'est le reflet, brume ou flamme, Que dans leur calme éternel Versent d'en haut sur notre âme Les félicités du ciel. Ce sont les visions blanches Qui, jusqu'à nos yeux maudits, Viennent à travers les branches Des arbres du paradis ! C'est l'ombre que sur nos grèves Jettent ces arbres charmants Dont l'âme entend dans ses rêves Les vagues frissonnements ! Ce reflet des biens sans nombre, Nous l'appelons le bonheur ; Et nous voulons saisir l'ombre Quand la chose est au Seigneur ! Va, si haut nul ne s'élève ; Sur terre il faut demeurer ; On sourit de ce qu'on rêve, Mais ce qu'on a, fait pleurer. [Puisqu'un Dieu saigne au Calvaire, Ne nous plaignons pas, crois-moi.]1 Souffrons ! c'est la loi sévère. Aimons ! c'est la douce loi. Aimons ! soyons deux ! Le sage N'est pas seul dans son vaisseau. Les deux yeux font le visage ; Les deux ailes font l'oiseau. Soyons deux ! - Tout nous convie À nous aimer jusqu'au soir. N'ayons à deux qu'une vie ! N'ayons à deux qu'un espoir ! Dans ce monde de mensonges, Moi, j'aimerai mes douleurs, Si mes rêves sont tes songes, Si mes larmes sont tes pleurs !
20 Mélodies, 1er volume
by Henri Perry-Biagioli (d. 1907)
3. A cette terre où l'on ploie  [sung text not yet checked]
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, appears in Les Rayons et les Ombres, no. 30, first published 1840
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- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
1 omitted by Widor.
Researcher for this page: Jacques L'oiseleur des Longchamps
10. Chanson des Burgraves  [sung text not yet checked]
Le Comte Lupus, chantant L'hiver est froid, la bise est forte, Il neige là-haut sur les monts. — Aimons, qu'importe ! Qu'importe, aimons ! Je suis damné, ma mère est morte, Mon curé me fait cent sermons. — Aimons, qu'importe ! Qu'importe, aimons ! Belzébuth, qui frappe à ma porte, M'attend avec tous ses démons. — Aimons, qu'importe ! Qu'importe, aimons !
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), no title, written 1838-1843, appears in Les Burgraves, drame historique en 3 actes, Part I, Scene 5
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Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]15. Ritournelle  [sung text not yet checked]
Dans la plaine blonde et sous les allées, Pour mieux faire accueil au doux messidor, Nous irons chasser les choses ailées, Moi, la strophe, et toi, le papillon d'or. Et nous choisirons les routes [tentantes]1, Sous les saules gris et près des roseaux, Pour mieux écouter les choses [chantantes]2 ; Moi, le rythme, et toi, le chœur des oiseaux. Suivant tous les deux les rives charmées, Que le fleuve bat de ses flots [parleurs]3, Nous vous trouverons, choses parfumées, Moi, glanant des vers, toi cueillant des fleurs. Et l'amour, [servant]4 notre fantaisie, Fera, ce jour-là l'été plus charmant, Je serai poète, et toi poésie ; Tu seras plus belle, et moi plus aimant.
Text Authorship:
- by François Coppée (1842 - 1908), "Ritournelle", written 1864-69, appears in Poèmes divers, no. 4, Paris, Éd. Alphonse Lemerre
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- ENG English [singable] (Anonymous/Unidentified Artist) , "Ritournelle"
- ENG English (Michael Berridge) , copyright © 2020, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Amy Pfrimmer) , copyright © 2023, (re)printed on this website with kind permission
1 Severac: "charmantes"; Widor: "tournantes"
2 Pierné: "charmantes"
3 Severac: "jaseurs"
4 Severac: "suivant"
Research team for this page: Emily Ezust [Administrator] , Stuart Price , Amy Pfrimmer
17. Guitare  [sung text not yet checked]
Comment, disaient-ils, Avec nos nacelles, Fuir les alguazils ? -- Ramez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Oublier querelles, Misère et périls ? -- Dormez, disaient-elles. Comment, disaient-ils, Enchanter les belles Sans philtres subtils ? -- Aimez, disaient-elles.
Text Authorship:
- by Victor Hugo (1802 - 1885), "Autre guitare", appears in Les Rayons et les Ombres, no. 23, first published 1838
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- CAT Catalan (Català) (Salvador Pila) , copyright © 2022, (re)printed on this website with kind permission
- CHI Chinese (中文) (Yen-Chiang Che) , "“怎麼辦?” 他們問", copyright © 2009, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "How then, asked he", copyright © 2000, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English (Faith J. Cormier) , "How, asked the men", copyright ©, (re)printed on this website with kind permission
- ENG English [singable] (Anonymous/Unidentified Artist) , ""O how," murmured he"
- GER German (Deutsch) [singable] ((Johann) Philipp Kaufmann)
Confirmed with Oeuvres de Victor Hugo: Les rayons et les ombres, Volume 4, Paris, V. A. Houssiaux, ed., Hébert et Cie, 1875, pages 325-326.
Researcher for this text: Emily Ezust [Administrator]